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Contre la dictature de la bourgeoisie et du capitalisme : la démocratie prolétarienne !

20 juin 2008, 17:25

Peur du mot « dictature » ?
Peur du mot « prolétaire » ?
Peur de l’expression « dictature du prolétariat » ?
Peur du mot « classe » (sociale) ?
Peur du mot « lutte » ?
Peur de l’expression « lutte des classes » ?

Alors, parce que cela effraie le petit bourgeois (encore un mot qui fait peur ?), il faut changer les mots ?

Çà doit expliquer pourquoi il n’est pas cité une seule fois dans tous ces commentaires « abolition du salariat », « abolition de la propriété privée » des moyens de production, « abolition de l’argent ». C’est que ça fait sacrément peur au petit bourgeois tous ces mots.

Alors on met « démocratie » à la place de « dictature ». Et bien sûr on va ergoter sur la “vraie” et la “fausse” démocratie qui seraient l’inverse de la “vraie” et la “fausse” dictature ? Parce que ce mot aussi il faut lui mettre du sens dedans puisque pour l’instant c’est toujours un contenu bourgeois. Et après, lorsque Big Brother aura décrété que « démocratie » est un gros mot, on mettra « libéral » à la place ? Le mot « communisme », y a longtemps qu’on ne le prononcera plus.

Si on a peur de la peur des mots du petit bourgeois qu’est-ce que ça sera quand il faudra passer aux actes ! Déjà qu’on peut plus faire un pet en croisant un CRSSS sans se retrouver en tôle. Alors prendre la propriété du patron qui nous nourrit. (Oui, il nous la volée mais ...quand même ! Sur cette question il faut absolument lire « Les misères des Lumières » de Louis Sala-Molins).

Déjà qu’on nous interdit de dire le mot « fasciste » pour désigner le régime de terreur instauré là, maintenant, chez nous ! (arrestations et détentions arbitraires pour délit d’opinion et état de misère, violences et provocations policières, impunité des policiers et des magistrats pour leurs “erreurs” et leurs crimes, tortures des prisonniers politiques, contrôle de la pensée libre (y’a-t-il une pensée non libre ?), surveillance totale des faits et gestes, impunités des patrons et de leurs larbins...).

Une citation pour la route. « Cette période (des années trente) fut placée à gauche sous le signe du danger fasciste. Les historiens ont beau jeu de faire valoir la modestie de ce danger en soulignant que les Croix-de-Feu, la seule force qui comptait, devaient être comparés au Stahlhelm bien plus qu’au parti nazi. Mais les contemporains, en particulier les militants des partis ouvriers, n’en jugeaient pas ainsi. Ils avaient sous les yeux les exercices paramilitaires de La Rocque, vivaient dans un climat marqué par des heurts fréquents avec les groupements de l’extrême droite, et surtout, ils avaient présente à l’esprit la destruction toute fraîche du mouvement ouvrier en Allemagne et en Autriche. Si exagérée qu’elle puisse appparaître aujourd’hui, leur perception seule importe historiquement puisqu’elle orienta leur action et constitua le sens qu’ils donnèrent à la période qu’ils vivaient. » - Philippe Burin - « Fascisme, nazisme, autoritarisme » -

Oui, la classe ouvrière (encore un gros mot pour le petit bourgeois) devra instaurer une dictature parce que le bourgeois et ses affidés ne se laisseront pas faire et que la guerre instaurée par la bourgeoisie ne se gagnera pas en dentelles sous les Lumières. Oui, dans le même mouvement, la classe ouvrière devra inventer ses formes politiques de décision et de gestion prolocratiques (non, ce mot n’est pas dans le dictionnaire), et déjà aujourd’hui dans ses formes de mobilisation dans la lutte.

Reculer sur les mots, c’est reculer dans ses idées, donc reculer dans ses principes et dans ses actes.

Merci donc à LL d’avoir su relancer ce vieux débat intemporel (tant que des êtres humains se reconnaissent comme tels, même (et surtout) lorsque les classes seront abolies par la révolution prolétarienne) en provoquant des contributions argumentées, ce qui n’est pas toujours le cas sur tous les fils. Bien que je doute que cela fasse le fond du prochain congrès du PCF.

Vive la lutte de la classe ouvrière ! Vive la dictature du prolétariat ! Vive la prolocratie !

P’tit Nico