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Minoritaires au PS... euh non à l’Unef pardon.

18 juillet 2008, 21:39, par Virgile Besson

"Pourquoi restent-ils à jouer le jeu des bureaucrates anti-démocratiques ??"

Peut être parce que c’est là où se trouvent la masse des étudiants. Mais Lénine l’explique mieux que moi, alors voici un passage de "la maladie infantile du communisme, "le gauchisme"." C’est un passage tiré du chapitre intitulé :"Les révolutionnaires doivent-ils militer dans les syndicats réactionnaires". L’intégralité du texte se trouve ici : http://marxists.org/francais/lenin/works/1920/04/g6.htm

"La "théorie" saugrenue de la non-participation des communistes dans les syndicats réactionnaires montre, de toute évidence, avec quelle légèreté ces communistes "de gauche" envisagent la question de l’influence sur les "masses", et quel abus ils font dans leurs clameurs du mot "masse". Pour savoir aider la "masse" et gagner sa sympathie, son adhésion et son appui, il ne faut pas craindre les difficultés, les chicanes, les pièges, les outrages, les persécutions de la part des "chefs" (qui, opportunistes et social-chauvins, sont dans la plupart des cas liés - directement ou indirectement - à la bourgeoisie et à la police) et travailler absolument là où est la masse. Il faut savoir consentir tous les sacrifices, surmonter les plus grands obstacles, afin de faire un travail de propagande et d’agitation méthodique, persévérant, opiniâtre et patient justement dans les institutions, sociétés, organisations - même tout ce qu’il y a de plus réactionnaires - partout où il y a des masses prolétariennes ou semi-prolétariennes. Or les syndicats et les coopératives ouvrières (celles-ci dans certains cas, tout au moins) sont justement des organisations où se trouve la masse. En Angleterre, d’après les informations d’un journal suédois, le Folkets Dagblad Politiken (du 10 mars 1920), les effectifs des trade-unions ont passé, de fin 1917 - fin 1918, de 5500 000 à 6 600 000 membres, accusant ainsi une augmentation de 29%. A la fin de 2929, on en comptait jusqu’à 7 500 000. Je n’ai pas sous la main les chiffres correspondants pour la France et l’Allemagne, mais il est des faits absolument indiscutables et connus de tous, qui attestent un accroissement sensible du nombre des syndiqués dans ces pays également.

Ces faits attestent de toute évidence ce que des milliers d’autres symptômes confirment : la conscience accrue et la tendance toujours plus grande à l’organisation qui se manifestent justement dans les masses prolétariennes, dans les "couches inférieures", retardataires. Des millions d’ouvriers en Angleterre, en France, en Allemagne passent pour la première fois de l’inorganisation totale à la forme d’organisation élémentaire, inférieure, la plus simple et la plus accessible (pour ceux qui sont encore profondément imbus des préjugés démocratiques bourgeois), à savoir : aux syndicats. Et les communistes de gauche, révolutionnaires, mais peu raisonnables, sont là à crier : "la masse", "la masse" ! et refusent de militer au sein des syndicats !! en prétextant leur "esprit réactionnaire" ! ! Et ils inventent une "Union ouvrière" toute neuve, proprette, innocente des préjugés démocratiques bourgeois, des péchés corporatifs et étroitement professionnels, - cette Union qui, à ce qu’ils prétendent, sera (qui sera !) large, et pour l’adhésion à laquelle il faut simplement (simplement !) "reconnaître le système des Soviets et la dictature" (voir plus haut la citation) !!

On ne saurait concevoir plus grande déraison, plus grand tort fait à la révolution par des révolutionnaires "de gauche" ! Mais, si en Russie, après deux années et demie de victoires sans précédent sur la bourgeoisie de la Russie et de l’Entente, nous posions, aujourd’hui, comme condition d’admission aux syndicats, la "reconnaissance de la dictature", nous commettrions une sottise, nous porterions préjudice à notre influence sur les masses, nous ferions le jeu des mencheviks. Car toute la tâche des communistes est de savoir convaincre les retardataires, de savoir travailler parmi eux et non de se séparer d’eux par des mots d’ordre "de gauche" d’une puérile invention."

Fraternellement,

Virgile Besson
PCF Rhône.