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Marina Petrella

6 août 2008, 19:49, par orphée

Marina, rien que l’idée que son compagnon et sa fille magnifiques de passion et de courage puissent aller la voir sans contrôle est force de vie !

J’imagine que face à sa fatigue il ne faut pas tenter de la voir quant à nous, à plus forte raison les plus éloignés de l’action quoique nous soyons restés solidaires et convaincus.

Aussi merci de lui transmettre tout notre amour et notre respect pour elle, ainsi que notre
profonde sympathie pour sa famille, qui sans lui faire chantage, face au péril, a conjointement combattu pour la soutenir et l’expliquer à l’extérieur de la prison et de hopitaux carcéraux.

J’en profite en quidam pour remercier Irène Terrel... sa patience, sa dignité et sa
souplesse dans l’accompagnement de ceux qu’elle défend, sans se
départir de ses idées, et de lui adresser une pensée attristée pour la disparition de maître Jean-Jacques de Felice.

Il avait tant fait par son engagement pour la justice depuis la guerre d’Algérie...
tant de gestes engagés avec peristance et cohérence dans un monde devenu décérébré de ses droits individuels de penser, Jean-Jacques de Felice, dont la mémoire présente accompagne sans aucun doute cette belle victoire d’amour et d’intelligence.

Probablement est-ce un premier pas vers le retour à
la raison collective par ici, dans l’affaire de nos réfugiés franco-italiens.. du moins on commence à y croire, cela redonnerait tant d’énergie et de courage d’avenir à tous, à la société malade de l’Europe supra économico-politique et délocalisée, elle-même — une Europe des métanationalismes comme un pire des nationalismes ?

Eux devenus en toute participation sociale exemplaires parmi les citoyens français, et si bien intégrés car ils n’ont pas voulu vivre ici en étrangers mais y accomplir le destin commun du pacte dans lequel notre pays se présente encore et la preuve dans la levée d’écrou, et quant à eux comme nous, chacun dans sa situation et sa personnalité singulière se développant localement, dans la plus grande estime du pays d’accueil ou résidentiel légitime, quoiqu’à un moment pourtant il faillit à ses devoirs mais qui vient de prouver qu’il peut se rétablir... Voyons si le rétablissement sera cohérent jusqu’au bout...

Maintenant je pense à Paolo Persichetti qui a pris le
risque de publier un article prenant position sur la necessité de solder les années de plomb en italie, et à Oreste Scalzone qui toujours se bat pour ses amis au risque de sa propre santé..

Je pense encore à Cesare, au Brésil... à propos duquel nous nous
retrouvions tous autour d’un café après chaque séance à la Cité...
sans même nous connaître, mais finissant par nous reconnaître
chaleureusement chaque fois. C’est là que j’ai découvert, au contact
convivial forgé par ces rencontres et nos espoirs en dents de scie,
la personnalité comme un titre de noblesse de Marina, toujours réservée mais on sentait bien qu’elle était quelqu’un, on vient de constater sa droiture éthique jusque dans son choix de faire la grève de la vie pour empêcher l’infamie de se l’approprier, mais aussi pour réinstruire les raisons symboliques collectives, dans l’affaire des réfugiés italiens traités dans le cadre d’avantages monnayés inavouables, toutes ces années...

Marina, ce n’était qu’une grève, un peu trop longue : mais te revoici, peu à peu !

Cesare, qui a du fuir, pourvu qu’il obtienne là-bas un tatut de réfugié. Ce ne serait que justice après tant de harcèlement et d’acharnement ... délire de l’esprit du talion imprégnant les demandes au nom des lois en actuelle Italie.

C’est aussi par le chemin de Cesare que j’ai rencontré ce type formidable de confiance d’engaggement à la foi héroïque, mais positif et joyeux malgré les épreuves, totalement ouvert et non répressif au plan des idées exprimées (et c’est pourquoi on ne peut l’oublier même quand on ne veut pas s"engager dans un parti), militant avec son coeur, et qui se nomme Roberto — de bellaciao !

Merci Roberto !

Nous verrons si la présence avisée des personnalités italiennes secourables, et de
leurs filiations solidaires, par le sens de leur action se rapprochant
de notre persévérance critique, mèneront à la levée du mandat
d’extradition...
Et si tel était le cas, tous nous ne pourrions que
nous réjouir de tant de complexité et de diversité pour concourrir à la
solution pacifique d’un problème fossile, déjà prescrit par
l’histoire. Quelque chose aurait enfin changé infirmant un des pires apects de l’Europe.

Le combat de Marina a fini par faire lever des personnes de diverses origines sociales inégales et aux intérêts bien différents... Cela s’appelle un mouvement : tous ceux personnes ou groupes qui y ont concourru y ont leur place, et c’est une unité de fait, une autonomie pragmatique inaliénable augurant de l’élargisement du soutien et de sa force pour réaliser les solutions... Même si tous ceux qui sont concernés n’y retrouvent pas les catégories de leurs propres représentations, seul le résultat révèlera le sens éprouvé et l’actualité du changement.

Continuons, continuons... du moins est-ce que je me dis.

Marina, si sage jusque dans ses choix terribles contre elle pour combattre depuis la prison, pour sa liberté personnelle égale aux libertés collectives, que son humour subtil au-delà de tout lui revienne.

Mais nous savons que le chemin de vie ne sera pas tout à fait
retrouvé tant que la mesure d’extradition elle-même ne sera pas
levée...

J’y crois car l’action élargie est puissante en ce qu’elle réalise à l’acte même une démocratie ou une république citoyennes, respectueuses des individus ; sans quoi elles ne sont plus que des façades factices cachant des dictatures autocratiques ou oligarchiques.

Marina, vraiment nous l’aimons.

Je l’embrasse de tout mon coeur,

Pour tous les italiens des années de plomb nous crions le seul mot d’ordre viable pour le retour de la paix collective respectiv e et réciproque, seul facteur d’énergie ociale positive dans un pays à l’économie sinistrée, où la jeunesse se suicide de désespoir :

AMNISTIE GÉNÉRALE !

Du moins est-il en notre pouvoir de le dire sans ingérence, vu l’ingérence par le biais des conventions supra-citoyennes des pouvoirs, dans nos propres traditions de respect des droits et devoirs individuels, au nom desquels les italiens ont été reçus et contre lesquelles on voudraiit les soustraire, alors que notre situation a pu leur donner place d’exister parmi notre région d’Europe.

Orphée