Accueil > ... > Forum 257802

Pour un congrès revenant aux fondamentaux du communisme

13 août 2008, 23:37, par Copas

Ce qui s’est joué dans ces deux congrès portait essentiellement sur la stratégie communiste à venir, dans un contexte de recomposition des forces de "gauche", après l’échec du gouvernement réformiste de Prodi à composantes communistes et l’élimination de toute représentation parlementaire de gauche lors des récentes élections des 13 et 14 avril derniers, dernier avatar du vote "utile" ou de l’abstention.

Ce n’était pas un gouvernement réformiste, un gouvernement ultra-libéral, souteneur des politiques anti-sociales, souteneur d’une guerre impérialiste , ne remettant pas en cause les bases militaires américaines et ayant marché dans l’engrenage ethno-raciste extrêmement grave sur les Roms (ça sert de tremplin à berlu...) n’est pas un gouvernement réformiste .

Ca parait tatillon de dire cela mais un diagnostic est important pour comprendre les débacles. C’est le scénario Jospin en un peu plus dégradé.

Participer à un gouvernement réformiste est une chose, dans un gouvernement anti-social et ultra-libéral une chose foncièrement différente.

Autant les débuts de Rifondazione, avant son entrée dans le gouvernement Prodi en 2006, paraissaient intéressants dans la recherche d’une ouverture et d’une prise en compte des forces sociales et sociétales en action contre la politique libérale, autant le maintien à tout prix dans ce gouvernement nous a rappelé le mauvais souvenir obstiné à rester dans les gouvernements de gauche plurielle auxquels nous participions en France, alors que la social démocratie tournait le dos aux objectifs de transformation sociale et de réponse aux attentes des salariés.

Pour moi le centre de gravité que recherche un parti révolutionnaire est nécessairement en dehors des institutions (élections, postes dans l’état, etc). Ca ne veut pas dire ne pas participer aux élections, ni ne pas mener des batailles dans les institutions pour des mesures sociales, mais que la transformation sociale a un centre de gravité organisationnel en dehors des institutions bourgeoises, que toutes les batailles doivent mener à renforcer une colonne vertébrale organisationnelle et démocratique du pouvoir des travailleurs rivale aux institutions, à l’état et son appareil.

Et que cette transformation sociale suivant ce vocable bien réformiste a fonction de fonder les bases d’un pouvoir révolutionnaire.

Ce n’est donc pas une question d’équilibre entre mouvement social et actions dans l’appareil d’état, il n’y a pas photo, mais bien un travail qui doit toujours revenir au coeur : renforcer les organisations les plus larges, les plus démocratiques, de lutte sociale, indépendantes de l’état, comme embryons de rupture et d’apprentissage de l’extension radicale de la démocratie.

On passera sur la question de la social-démocratie qui n’est plus social ni démocratique, ni organisant les travailleurs, ni de se proposant à changer le monde, ni socialiste. Bref il n’y a plus de social-démocratie en France pour l’instant, et la social-démocratie italienne est en phase de crise rapide et terminale.

Les mots les mots....

L’objectif que se fixe la Direction nouvellement élue est de revenir aux sources de Rifondazione, de revitaliser le lien avec le mouvement social, de relancer la réflexion sur les raisons de la rupture entre la gauche de transformation et les salariés, sur la base des fondamentaux que sont l’exploitation de la force de travail et les conflits de classe qui en découlent.

Les mots les mots, les mots de gauche de transformation sociale, terme créant une embardée du sens commun. Ce terme est souvent utilisé par "l’en face" dans la gauche de subordination, la gauche de génuflexion, et il ne faut pas utiliser ainsi ces mots. La gauche de transformation sociale n’a rien changer, à part l’or en plomb, le social en anti-social, le bien commun en bien privé, etc.

Pardonnez moi mais on ne sait plus à quel saint se vouer en entendant l’utilisation de mots qui indiquent le contraire des politiques menées. Nous devons également débarbouillé et ne plus nous laissez faire là dessus, nos analyses y gagneront en clarté.

Bien sur qu’il faut envisager des coopérations avec le PS, mais à quelles conditions et jusqu’où ? Nous ne devons plus faire de cette union la base exclusive, la seule perspective, intangible et incontournable, essentiellement en périodes électorales. La question à se poser c’est avant quel projet voulons nous, comment construire les rapports de force dans les luttes et pour bâtir, avec qui, PS et autres, sur quelles pratiques du national au municipal ?

Glups !
Pardon....

La question n’est pas alliance ou pas, ni de parler de communisme quand on ne parle plus de l’outil que sous-tend cette marche en avant : le pouvoir des travailleurs (donc parler des conditions et parcours organisationnels des classes pour que cet objectif de transition soit atteint).

La question de l’alliance avec le PS ne vient pas seulement de la position du PS mais de ce qu’est le PS (au boulot ! analyse.... etc et qu’on ne dise pas que c’est un parti des travailleurs parce que les travailleurs votent pour lui, cf FN, UMP, histoire, etc), de la relation aux institutions qu’on a , de la relation avec l’état bourgeois qu’on a , des déformations nomenclaturistes qu’on a (entre ceux que défendent les interets matériels de la bureaucratie, ceux qui en ont nostalgie et ceux qui en rêvent, ça en fait des candidats à l’incrustation dans l’état).

On peut parfaitement faire de l’alliance libérale-nomenclaturiste (ce qu’est le PS) sans le PS, il suffit pour cela de continuer à liquider tout pour 3 mangeoires, à liquider tout parce qu’on rêve la nuit de récupérer des postes, etc.

Voila, je pense qu’en partie le mal vient de nous, des vertiges de la gauche à se transformer en nomenclatura bourgeoise, à se transformer en bons petits élus qui sont progressivement absorbés par un état qui n’est pas fait par nature pour le peuple, pour le représenter et pour y faire passer sa volonté.

Pour cela il faut bien parler clairement et indiquer que le centre de gravité est en dehors des institutions et que les détachements communistes dans ces dernières n’ont d’autre objet que de renforcer principalement une démocratie sociale (rien à voir avec DS Italie) large extérieure, concurrente .

C’est la ligne de partage à mon sens entre la social-démocratie, le libéral-normenclaturisme ET les révolutionnaires comme les vrais réformistes.

Le mouvement social n’est pas un supplément d’âme, ni une force d’appoint, ni un appui pour des majorités ou des gouvernements, il est aspirant au pouvoir et même dans la situation difficile que nous vivons c’est la seule braise révolutionnaire dans cette société (les communistes de droite font rigoler quand ils parlent d’une gauche protestataire en parlant de ceux qui essayent de raviver le mouvement social, les luttes économiques, écologiques et autres, ils parlent là de ceux qui veulent retisser une classe opprimée exploitée comme candidate à la révolution).

Se déterminer sur ces questions là, leurs conséquences, détermine une politique, un partage des eaux, en période de grande offensive de la bourgeoisie, entre l’espérance communiste et la réaction.

Cette ligne de partage utilise bien des mots et des termes différents, mais elle est réelle, physique, fondamentale.

Elle secoue les partis de gauche qui restent, et traverse l’ensemble de ceux-ci, de LO au PCF, du NPA jusqu’aux alternatifs, des anars aux quelques personnes de gauche qui restent dans le PS, etc (que les autres me pardonnent d’avoir été oubliés). En Italie la situation est semblable .

Cette ligne de partage actuellement renvoie à la séparation entre ceux qui continuent de vouloir s’allier au PS et ceux qui pensent que ce n’est pas possible.
Pour plusieurs raisons : sa politique, sa nature, ses objectifs (la bourgeoisie, la bourgeoisie et encore la bourgeoisie). Rien ne dit qu’il ne pourrait ré-inverser sa nature, ni qu’aucune alliance sur des questions précises n’est possible, mais....