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Sabra et Chatila : 16 septembre 1982, 26ème anniversaire du massacre (videos)

17 septembre 2008, 22:52, par Nawabad

Merci pour ce rappel.

Voici toutefois une petite précision.

Je cite :

« En 2001, 23 survivants de Sabra et Chatila déposaient devant la justice belge une plainte contre Sharon, Yaron et consorts pour "actes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes portant atteinte aux personnes et aux biens protégés par les conventions signées à Genève le 12 août 1949." Cette plainte était rendue possible par une loi belge du 16 juin 1993, modifiée par la loi du 10 février 1999, permettant de poursuivre en Belgique toute personne soupçonnée de génocide ou de crimes contre l’humanité. En juin 2002, le Tribunal de Bruxelles se déclarait incompétent dans la mesure où les personnes incriminées ne résidaient pas sur le territoire belge. Les plaignants ont fait appel de cette décision. »

Et aussi, le témoin principal de l’accusation, qui n’était autre qu’Elie Hobeika lui-même, avait été assassiné !

Elie Hobeika était le chef la milice chrétienne libanaise dont les membres ont servis d’hommes de main à Ariel Sharon pour accomplir le massacre de Sabra et Chatila.


http://www.humanite.fr/2002-01-26_International_-Elimination-d-un-temoin-genant

le 26 janvier 2002

Élimination d’un témoin gênant ?

Elie Hobeika, ancien chef des Forces libanaises impliquées dans les massacres de Sabra et Chatila, tué dans un attentat à Beyrouth

L’ancien chef des Forces libanaises (milices chrétiennes) a été tué jeudi matin à Beyrouth. Une Mercedes bourrée d’explosifs actionnée à distance a explosé au moment où le véhicule transportant Elie Hobeika et trois de ses gardes du corps passait à proximité. La déflagration a tué les quatre occupants du véhicule, dont les cadavres ont été projetés à plusieurs dizaines de mètres des lieux de l’attentat.

Hobeika se savait menacé depuis que, au cours d’une conférence de presse, il avait déclaré qu’il était prêt à se rendre à Bruxelles pour témoigner devant la chambre des mises en accusation concernant la plainte contre Ariel Sharon, pour les massacres de Sabra et Chatila à Beyrouth en septembre 1982. Massacres au cours desquels, entre 800 et 2 000 civils palestiniens dont des femmes et des enfants, ont été tués par des miliciens chrétiens, avec, dit-on, l’aval tacite d’Ariel Sharon, dont les troupes occupaient et contrôlaient la capitale libanaise. D’ailleurs, d’après le journaliste israélien Amnon Kapeliouk, auteur d’ Enquête sur un massacre, le siège de l’état-major d’Ariel Sharon se situait à quelques centaines de mètres de Sabra et Chatila. Dans ces conditions, l’ancien commandant en chef des Forces israéliennes ne pouvait ignorer ce qui s’était passé durant trois jours, du 16 au 18 septembre dans les camps de Sabra et Chatila. Les cris des civils égorgés, les tirs de fusils d’assaut, s’entendaient à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Et de ce fait, nombreux, dont l’intellectuel Amnon Kapeliouk, le soupçonnent d’être responsable dans ces massacres.

Certes, Elie Hobeika n’était pas un saint. Il avait commis de nombreux crimes. Mais, depuis que son passé l’avait rattrapé, il avait décidé de se rendre à Bruxelles pour comparaître devant la justice belge : " Je me suis tu pendant vingt ans, maintenant je vais parler ", déclarait-il récemment à Josy Dubié, sénateur belge, cité par Libération. Assurant au sénateur belge qu’il fallait rechercher les auteurs du massacre du côté de l’armée du Sud-Liban (milice chrétienne financée par Israël), laquelle aurait été amenée sur place vêtue d’uniformes des Forces libanaises, dont Hobeika était l’un des responsables. En juillet 2001, il avait assuré détenir des preuves innocentant les Forces libanaises, avoir " amassé des témoignages " et " détenir des documents qui vont ternir l’image de la commission Kahane et lui ôter toute crédibilité ". La commission Kahane, du nom du juge israélien qui avait mené l’enquête sur les massacres des Palestiniens, avait abouti à la responsabilité des seules Forces libanaises et de son chef, Elie Hobeika, dans ce carnage et à la " responsabilité indirecte " d’Ariel Sharon. · l’époque des faits, en effet, de nombreux rescapés affirmaient que les tueurs parlaient l’arabe avec un fort accent du Sud-Liban et avaient accusé l’armée du Liban-Sud.

Pour les autorités libanaises, c’est le Mossad, donc Israël, qui a décidé d’éliminer un témoin gênant. Car, il ne fait pas de doute que les révélations qu’allait faire l’ancien chef des Forces libanaises impliquaient directement Ariel Sharon et sans doute de nombreux libanais, complices ou auteurs directs de ces carnages. En revanche, le gouvernement d’Israël a qualifié ces accusations de " ridicules " et pointé le doigt en direction de la Syrie, dont Hobeika était l’allié, après avoir collaboré avec le Mossad durant une partie de la guerre civile libanaise. Quoi qu’il en soit, la mort de Hobeika embarrasse surtout Ariel Sharon, bien que ce dernier se défende d’être derrière ce meurtre. Qui plus est, l’instruction par la justice belge du massacre de Sabra et Chatila a conduit Sharon à interdire aux officiers supérieurs israéliens de se rendre en Europe. Sans doute cherche-t-il à éviter une inculpation de l’un d’eux !

Hassane Zerrouky