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Présidence Frégoli ou le règne par la peur

27 septembre 2008, 05:41, par rico

Une fois de plus les classes dirigeantes ont utilisé la peur pour asseoir leur domination.

Le discours de Monsieur Sarkozy a consisté de manière habile et détournée à convaincre les français qu’il y avait matière à avoir peur tout en leur expliquant qu’il fallait vaincre cette peur et en se faisant passer lui même comme un homme qui voulait rompre avec un discours lénifiant mais peu véridique :

"Les Français ont peur, pour leurs économies, pour leur emploi, pour leur pouvoir d’achat."

"La peur est une souffrance. Quand on a peur, on n’a pas de rêves, on ne se projette pas dans l’avenir. La peur est la principale menace qui pèse sur l’économie. Il faut vaincre cette peur. On ne rétablira pas la confiance en mentant. La vérité, les Français la veulent."

Comment ne pas avoir beaucoup plus peur de la crise financière après
un tel discours qu’auparavant, si tant est que les français aient eu si peur
de cette crise. Nombreux ont du se réjouir de voir se mettre en berne l’arrogance de ces financiers et de ces cabinets d’audits qui envoient avec cynisme des millions de personnes au chômage. Pourquoi un tel discours sur la peur alors qu’on s’attendait à un discours sur la finance, sinon pour mettre au pas les français. Quel aveu d’impuissance finalement !

Cette stratégie de propagation de la peur était déjà prévisible lorsque l’on écoutait certains médias à la veille du discours, comme France Inter, probablement indirectement manipulée.

Quant aux sanctions promises par Monsieur Sarkozy, on ne peut que sourire (façon de parler) en relisant ses discours de présidentiable, ce ne sont que des vœux pieux qui ont été réitérés à Toulon :

"Je suis libéral mais j’ai la force de dire qu’il y a des dérives
de la finance qui ne sont pas acceptables."

Nicolas Sarkozy, Discours à Charleville-Mézières (18/12/06)

Pas acceptable ! quel intransigeance auprès de ceux qui probalement le nourissent, et sans qui, sans doute, il ne serait pas grand chose. Seulement une phrase démagogique de plus, dans l’air du temps.

Or quelques mois après démarrait la crise des subprimes, le scandale de la société générale, l’affaire Tapie. Effectivement, Monsieur Sarkozy a eu la force de le dire mais seulement ce jour la. Alors que des économistes réputés annonçaient dès juillet 2007 une crise sans précédent très probable, Monsieur Sarkozy n’a été capable d’aucune anticipation ou initiatives (si tant soit peu qu’il ait été capable d’appréhender ce qui se passait) qu’on aurait pu attendre d’un chef d’Etat qui se voudrait être au dessus du lot et qui finalement ne nous apparaît que comme un pale gestionnaire au jour le jour qui compte les coups comme il peut et dont nous ne sommes plus si surs qu’il sache même compter. La dimension intellectuelle de Monsieur Sarkozy semble se limiter à un monde soumis au simple bon sens : "Principes simples, qui relèvent du bon sens" (discours de Toulon), qui sont la négation même de la complexité de l’économie (autant fermer le CNRS).

Quant aux dérives financières auxquelles Monsieur Sakozy s’est attaqué, ce sont surtout les "dérives de l’assistanat" terme honteux pour la République des lumières, terme qui revient 31 fois dans ses discours de présidentiables !, terme utilisé dans le but unique de dresser l’électorat des travailleurs modestes contre les "assistés" :

"Je vous propose la rupture avec l’assistanat qu’on subventionne sur le dos de ceux qui travaillent. Je vous propose la rupture avec l’irresponsabilité qu’on finance sur le dos des générations futures."

Nicolas Sarkozy, Discours à Angers (01/12/06)

Voilà ce qu’est la bonne finance pour Monsieur Sarkozy, voilà aussi qui prête à sourire, au vu des plus de 200 milliards de dollars de liquidités injectées par la FED et la BCE, en pure perte pour assister les financiers dans leur spirale catastrophique et leur égoïsme d’inconscients, millliards que l’on finira par prendre sur le "dos" du contribuable mais surtout sur le dos des salariés, des caisses maladies, des retraites, car Monsieur Sarkozy n’aime pas imposer ses riches amis avec qui il se goberge sur leurs navires qu’il ne pourra jamais se payer.

"pas acceptable" ! voilà comment Monsieur Sarkozy désigne les agissements des cupides, mais c’est" irresponsable" et "sur le dos des autres" (ce qui nous fait penser au fameux "salauds de pauvres") , quand on aide les pauvres meurtris par la vie et qui pour la plupart n’ont pas eu la chance d’être nés riche comme Monsieur Sarkozy (mais est-ce vraiment une chance au vu du résultat) , c’est si plein de "bon sens".