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> Toulouse : les Verts avec PS - PRG - PC, encore amis de VIVENDI comme pendant le FSE ???

7 juin 2004, 14:11

Au sujet de l’agglomération toulousaine et de bien d’autres.

La collusion décrite dans l’article ci-dessus entre les socio-démocrates et les élus de droite dans la gestion libérale des services publics me semble assez conforme à ce qui se passe effectivement à Toulouse.
Et je partage le constat que les élus verts n’aient pas dérogé à ces pratiques ni même songé à distinguer leur position de celles de leurs alliés socialistes.

Mais je suis convaincu également que le débat contradictoire sur le choix ou non de délégations de services public certes déterminant, n’est pas cependant fondammental dans les dossiers évoqués de l’assainissement ou des transports.

La collusion en question procède de la pure spéculation foncière. Elus et notables pratiquent de longue date à Toulouse une politique d’urbanisation étalée, en tous points comparable à celle prévalant à Paris, à Bordeau et ailleurs : petits et grands bourgeois s’y entendent pour spéculer sur le prix du mètre carré locatif, et jouent tout simplement au Monopoly.

Dans ce jeu, s’il est important de dénoncer les pratiques de corruption qui accompagnent l’attribution des marchés publics, il est tout aussi utile de pointer sur les avantages directs que tirent les personnes de ces attributions.
Il convient de rappeler que déléguée ou non, la mission de service public est déterminée par les élus municipaux, départementaux ou ceux de communauté d’agglomération, régies ou entreprises déléguées n’ayant en charge que l’exécution. Et c’est précisément au niveau des définitions que les complicités se nouent, et que le principal problème est posé.

Imaginons que les transports, l’accès aux services et l’assainissement aient fait l’objet d’une planification optimale sur une communauté urbaine quelconque : le résultat en serait l’accès homogène à des transports publics, des services et une qualité domestique équivalente, ce qui aurait pour résultat de niveler les prix locatifs, réduire la pollution automobile, et contenir l’inflation foncière.
En somme il n’y aurait rien de pire pour ceux qui aujourd’hui aux commandes, spéculent en tant que particuliers ou qu’actionnaires sur la valeur de leurs propriétés.

Qu’ils agissent au travers de sociétés privées, d’économie mixte ou de droit public, les notables toulousains ne font rien de plus que pratiquer la stratégie générale d’urbanisme qui prévaut partout en France depuis des lustres. Une stratégie qui suppose entre autres de faire seulement semblant de planifier.

En effet, la règle d’une bonne planification c’est de se fonder sur des alternatives : par exemple si on projète un équipement, on devrait logiquement en estimer la charge non seulement dans le cas d’un accroissement des besoins auxquel il est sensé répondre, mais également dans le cas où ceux-ci viendraient à se restreindre.

Or, qu’il s’agisse de besoins énergétiques, de solutions sanitaires ou urbaines, la règle d’or c’est de programmer les équipements et services en légitimant a priori leur utilité sur l’hypothèse d’un accroissement inéluctable des besoins. Ce n’est donc pas une planification, c’est tout juste une pratique de répartition de profits spéculés.

Ainsi sommes-nous aujourd’hui équipés de tant d’autoroutes, d’un parc automobile considérable, de centrales nucléaires et d’équipements d’assainissement d’échelle si ingérables.
Je suis assez convaincu que ces questions de relations directes entre les intérêts particuliers de chacun et le sens des décisions choisies en assemblées restent trop peu traitées dans les réflexions critiques sur les malfaçons de notre société.

Cela d’autant plus qu’au lieu d’encourager à focaliser sur un parti ou une coterie particulière, les constats pitoyables des implications tragiques de décisions collectives à courte vue, elles nous incitent à poser la question même de l’existence de deux clans : il y a aujourd’hui des personnes qui se soucient d’abord d’assurer leur avenir et profit particulier, qui épargnent, participent et décident en tablant sur une augmentation de la demande, sans souci véritable de l’incidence liée à la nature des offres. Et puis, il y a de plus en plus d’individus qui, se trouvant de fait exclus des décisions, ont perdu tout pouvoir de suggestion en matière d’alternatives rationnelles, au moment même où celles-ci deviennent les seules à pouvoir assurer l’avenir de tous.

Ceci pour inviter plutôt qu’à dénoncer telle ou telle fratrie bornée et stupide des Verts à l’UMP et autres faiseurs de recettes, la possibilité de débattre sur le type d’actions qu’on pourrait mener pour réduire ce nombre croissant d’abrutis qui nous conduisent droit dans le mur.

Clampin