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Graines de destruction : Le projet secret de la manipulation génétique

18 novembre 2008, 14:27, par gaspar

Selon certains, l’auteur du livre n’est pas très net, car il serait un type pronucléaire et antiécolo… Pour plus de détail, je vous met ci dessous un message vu sur un Forum anti-OGM, au sujet de la publication en français de ce livre, préfacé par José Bové :

Bové se fait avoir par un anti-écolo pro-nucléaire

J’ai toujours soutenu Bové, le faucheur, et je n’ai pas ménagé ma peine en militant pour sa campagne présidentielle en 2007. Mais qui aime bien, châtie bien… D’où ce coup de gueule, car je crois que José s’égare et que c’est en train de décrédibiliser notre bataille. Déjà, je n’arrive pas avaler le fait qu’il fricote avec Dany Cohn-Bendit, Hulot et Cie, dans une opération de marketing électoral, mais il y a pire (enfin, je pense). J’ai vu qu’il a préfacé un livre intitulé "OGM semences de destruction" écrit par un certain William Engdahl, cautionnant ainsi le contenu et le sérieux de son auteur. Bon, j’avoue tout de suite que je n’ai pas lu ce bouquin. Par contre, j’ai lu son livre précédent "Pétrole une guerre d’un siècle, l’ordre mondial anglo-américain" et il apparaît que ENGDAHL EST UN DEFENSEUR ACHARNE DU NUCLEAIRE ET UN ANTI-ECOLOGISTE PATENTE !!!! Je mets un long extrait après mon message ( en soulignant les passages les plus délirants - ici en gras) pour qu’on m’accuse pas de sortir des phrases hors contexte. Par exemple, Engdahl dénonce "la croisade "écologiste" antinucléaire de l’establishment financier américain" et considère que "le choix de la technologie nucléaire" était "plus efficace, beaucoup plus rentable et préservant l’environnement" (sic). Il sous-entend en plus que l’accident nucléaire de Three Mile Island a été orchestré par La Commission Trilatérale et que la sortie simultanée du film Le syndrome chinois "contribua à l’aggravation de l’hystérie face aux dangers de l’énergie nucléaire" (sic) Au fait, l’hystérique antinucléaire que je suis attend toujours les chèques de Rockefeller pour avoir participé aux manifs antinucléaires de l’époque...

Vraiment, José, c’est pas sérieux ! D’autant plus qu’il faut pas faire une longue enquête sur Internet pour avoir des doutes sur William Engdahl. Il suffit de quelques clics pour tomber sur un article récent de lui (http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=8583) dénonçant "l’hystérie du réchauffement global" ( décidément, pour lui, dès qu’on parle de catastrophe écologique, on est hystérique ) et expliquant qu’il n’y a pas de réchauffement climatique et que c’est une invention de l’establishment anglo-américain pour contrôler le monde. Et puis merde, il suffisait d’aller voir l’article américain de wikipédia sur Engdahl pour apprendre que le type a travaillé pendant des années avec l’extrémiste de droite américain Lyndon Larouche, connu pour ses idées antisémites et homophobes, sa haine des écologistes ainsi que sa défense hystérique ( héhéhé…) du nucléaire. Alors, c’est vrai que Enghdahl a coupé les ponts avec Larouche aujourd’hui, mais ça incite à la prudence, non ?
La prochaine fois, José, ne saute pas sur le premier nonosse anti-OGM qu’on te lance et fait un peu attention à tes fréquentations.

Vert-de-rage

Extrait de" Pétrole une guerre d’un siècle, l’ordre mondial anglo-américain ", William Engdahl, pp 168-172

L’essor du programme écologiste anglo-américain 

Ce ne fut pas un hasard si, à la suite de la récession consécutive au choc pétrolier de 1974-1975, une part grandissante de la population d’Europe de l’ouest, spécialement en Allemagne, commença de parler, pour la première fois depuis la guerre, des " limites de la croissance ", des menaces sur l’environnement, et entreprit de mettre en question la croissance industrielle et le progrès technologique. Très peu furent ceux qui réalisèrent à quel point leurs nouvelles " convictions" avaient été soigneusement manipulées au plus haut niveau par un réseau organisé par les milieux financiers et industriels anglo-américains à l’origine de la stratégie pétrolière de Saltsjöbaden.

Au début de 1970, une impressionnante offensive fut déclenchée par un certain nombre de " think thanks " et de journaux pour populariser un programme visant à " limiter la croissance " afin d’assurer le " succès " de la spectaculaire stratégie du choc pétrolier. Robert O. Anderson, un industriel américain du pétrole présent à la réunion de Saltsjöbaden. de mai 1973, fut une figure centrale de la mise en oeuvre du programme écologiste anglo-américain qui devait être l’une des escroqueries les plus réussies de l’histoire.

Par l’intermédiaire de la Fondation Atlantic Richfield, Anderson et sa compagnie Atlantic Richfield Oil financèrent à hauteur de plusieurs millions de dollars des organisations pour contester l’énergie nucléaire. L’un des premiers bénéficiaires des largesses d’Anderson fut "les Amis de la Terre ", un groupe qui fut doté à l’époque de 200 000 dollars. L’une de ses premières actions fut d’attaquer l’industrie nucléaire allemande par des actions telles que les manifestations anti-Brockdorf en 1976, dirigées par Holger Strohm, le leader des Amis de la Terre. Brice Lalonde, directeur des Amis de la Terre en France et futur ministre de l’Environnement de François Mitterrand en 1989, était à l’époque le partenaire parisien de Coudert Frères, cabinet juridique allié à la famille Rockefeller. Ce sont les Amis de la Terre qui furent utilisés pour bloquer un important accord d’approvisionnement nippo-australien en uranium. En novembre 1974, le Premier ministre japonais Tanaka rencontra le Premier ministre australien Gough Whitlam à Canberra où ils conclurent un accord d’un montant de plusieurs milliards de dollars, aux termes duquel l’Australie devait approvisionner le Japon en minerai d’uranium et participer à un projet commun pour développer la technologie d’enrichissement de l’uranium. Les Amis de la Terre en Australie mobilisèrent l’opposition contre l’accord japonais en cours d’agrément, ce qui quelques mois plus tard provoqua la chute du gouvernement Whitlam. Les Amis de la Terre avaient des " amis " très hauts placés à Londres et à Washington.

Mais c’est surtout grâce à l’Institut Aspen pour les Études Humanistes que Robert O. Anderson, qui le présidait, diffusait la nouvelle idéologie des " limites de la croissance " dans les milieux dirigeants européens et américains. Dans les années soixante-dix, cet institut fut l’une des principales sources de l’establishment pour financer les campagnes antinucléaires. Thornton Bradshaw, président d’Atlantic Richfield, en était le vice-président.

Parmi les administrateurs de l’Institut Aspen les plus connus figuraient Robert Mac Namara, président de la Banque mondiale, qui pilota également la guerre du Vietnam ; d’autres administrateurs soigneusement sélectionnés parmi lesquels on compte lord Bullock, de l’université d’Oxford ; Richard Gardner, un économiste américain anglophile qui fut plus tard ambassadeur en Italie ; le banquier de Wall Street Russel Peterson, de la Lehman Brothers Kuhn Loeb Inc. ; mais aussi jack G. Clarke, membre du conseil d’administration d’Exxon ; Jerry Mac Afee de la Gulf Oil et George C. Mac Ghee, directeur de Mobil Oil, ancien officiel du département d’État présent en 1954 lors de la rencontre fondatrice du groupe de Bilderberg. Parmi les initiateurs de l’Institut Aspen, on trouve également la comtesse Marion Doenhoff, éditrice hambourgeoise de Die Zeit et John J. Mac Cloy, ex-président de la Chase Manhattan, qui fut Haut commissaire de l’Allemagne d’après-guerre.

Robert O. Anderson recruta Joseph Slater, issu de la Fondation Ford de McGeorge Bundy, pour présider l’Institut Aspen. Au début des années soixante-dix, ils constituaient une véritable famille unie au sein de l’establishment anglo-américain. Le premier projet lancé par Slater à Aspen fut la préparation d’une offensive internationale contre la croissance industrielle et spécialement contre l’énergie nucléaire sous les auspices (et avec les fonds) des Nations unies. Slater s’assura le soutien de l’ambassadeur de Suède à l’ONU, Sverker Aastrom, qui, face aux objections des PVD, proposa d’organiser une conférence internationale sur l’environnement dans le cadre de l’ONU.

Cette conférence sur l’environnement de juin 1972 à Stockholm fut dès le départ dirigée par des membres de l’Institut Aspen. Ce fut Maurice Strong, pétrolier canadien de Petro-Canada et membre du Conseil d’administration d’Aspen qui la présida. Aspen fournit également les fonds pour la création de l’Institut international pour l’Environnement et le Développement, un réseau international dédié à la "croissance zéro" sous les auspices de l’ONU, dont le Conseil d’administration comprenait Robert O. Anderson, Robert Mac Namara, Strong et Roy Jenkins, du parti travailliste anglais. La nouvelle organisation publia immédiatement un ouvrage intitulé ; Seulement une Terre dû à René Dubos, associé à l’université Rockefeller, et à Barbara Ward (lady Jackson), une malthusienne britannique. Les chambres de commerce international furent dès lors incitées à financer Maurice Strong et d’autres personnalités d’Aspen pour animer des séminaires destinés à gagner des hommes d’affaires de stature internationale à la nouvelle idéologie environnementaliste.
La conférence de Stockholm de 1972 créa une infrastructure organisationnelle et publicitaire d’une importance telle qu’en 1973-1974, au moment du choc pétrolier de Kissinger, une propagande antinucléaire massive put être lancée avec des millions de dollars mis à disposition par les réseaux pétroliers de l’Atlantic Richfield Company, du Rockefeller Brothers Fund et d’autres milieux de l’establishment anglo-américain. Parmi les groupes financés par ces personnalités figuraient à l’époque des organisations telle l’ultra-élitiste World Wildlife Fund, alors présidé par le Prince Bernhard des Pays-Bas, membre du Bilderberg, puis par John Loudon, de la Royal Dutch Shell).
(…)

Afin de donner toutes ses chances à la croissance zéro, Robert O. Anderson finança également un projet lancé par la famille Rockefeller dans leur propriété de Bellagio en Italie, avec l’aide d’Aurelio Peccei et d’Alexander King. En 1972, le Club de Rome, auquel des associations américaines s’étaient affiliées, fit une large publicité aux Limites de la croissance, qui présentait une simulation trompeuse préparée par Dennis Meadow et Jay Forrester. Cet essai reprenait la théorie discréditée de Malthus en la modernisant d’un habillage graphique informatisé, décrivant un monde condamné à court terme par manque d’énergie, de nourriture et de ressources vitales. À l’instar de Malthus, ils choisirent d’ignorer l’impact positif du progrès technologique sur la con dition humaine. Leur message était d’un pessimisme culturel sans nuance.

L’Allemagne fut l’une des cibles privilégiées de cette nouvelle offensive antinucléaire anglo-américaine. Bien que le programme nucléaire français ait été autant, voire plus ambitieux, la présence anglo-américaine dans l’Allemagne d’après-guerre la fit considérer comme une zone où la situation des services secrets permettait les meilleures chances de succès. L’offensive fut déclenchée en 1975, dès la promulgation du programme de développement nucléaire du gouvernement Schmidt. L’une des figures clés de cette opération fut une jeune femme de mère allemande et de beau-père américain, qui vécut aux États-Unis jusqu’en 1970 et qui, entre autres, travailla pour le sénateur américain Hubert Humphrey. Durant ses années américaines, Petra K. Kelly développa des liens étroits avec le Conseil pour la Défense des Ressources naturelles, l’une des nouvelles organisations antinucléaires anglo-américaines créées par la Fondation Ford de McGeorge Bundy. Barbara Ward (lady Jackson) et Laurance Rockefeller siégeaient alors au Conseil d’administration. Au milieu des années soixante-dix, Kelly commença d’organiser depuis l’Allemagne l’offensive juridique contre le programme nucléaire allemand, engendrant des retards coûteux et des coupes sombres da ns tout le programme.

Gaspar