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LA CLASSE OUVRIERE ET LES GIROUETTES

22 novembre 2008, 11:24, par Pascal de Lyon

Tout-à-fait d’accord pour constater que la classe ouvrière n’a jamais disparu... sauf dans les discours de la "gauche"... Un bel exemple de son existence et de sa force de frappe est le vote du 29 mai 2005. Ce sont eux avec les chômeurs et les employés qui ont constitué le corps du "Non" au TCE. Et ce n’est surtout pas le "peuple de gauche", concept stupide que l’on retrouve encore dans le texte de la direction du PCF au 34ème congrès. Pas étonnant que les "antilibéraux" n’aient rien compris à ce vote et se soient fourvoyés par la suite. Ce vote de classe était au contraire un appel à reconstruire un parti communiste digne de ce nom en s’appuyant sur ces forces vives qui ne demandent qu’à avoir une véritable expression politique.

On retrouve là toute la force de l’analyse marxiste, l’analyse de classe : comment la société évolue, quelles couches sociales agissent, quelles sont les classes protagonistes de cette évolution ? Et donc comment les communistes peuvent intervenir pour combattre la société capitaliste, sur quelles forces sociales ils s’appuient et à partir desquelles ils s’organisent.

A ce propos, je ne confonds toutefois pas les différents acteurs de la société. Si je suis d’accord pour dire que nous sommes tous des prolétaires (au sens que nous vendons notre force de travail aux capitalistes), je pense que certains ont des motivations plus fortes pour combattre la société capitaliste que d’autres. Et c’est le cas de la classe ouvrière, d’autant plus qu’elle est au coeur du système de production. Pour faire simple, entre des travailleurs précaires (ce que sont les jeunes de plus en plus), des ouvriers gagnant tout juste de quoi régénérer leur force de travail et des ingénieurs ou des professeurs qui gagnent 2 à 3000 euros voire plus, les motivations (potentielles) seront totalement différentes. Je ne dis pas que c’est mirifique d’avoir un tel salaire, mais cela explique notamment pourquoi, les collectifs antilibéraux (dont le coeur des classes sociales représentées était une partie des couches moyennes, notamment l’éducation nationale comme dans le Rhône où ils constituaient plus de 50% des signataires) rêvaient surtout d’un aménagement du capitalisme (retour aux services publics d’après-guerre, à la considération de leur profession, à leur petit train-train) sans remettre en cause la propriété des moyens de production et l’exploitation de l’homme par l’homme, à savoir la dictature de la bourgeoisie capitaliste.