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Moi, petit bourgeois, pour le communisme

9 décembre 2008, 12:57, par Kristaristeau

Oups ! Il est dit dans l’article que le "prolo n’a rien" ou " ne possède rien" … rien sinon que sa force de travail, qu’il doit marchander (marchandiser) au moins cher, bien évidemment !
"Moins cher ??? Moins cher ???" ne serait-ce pas "au plus cher" ? Allez vous vendre, et voyez ce que vous pouvez faire de votre "force de travail" tudieu ! Et combien est large votre possibilité de la "monayer" : une peau de chagrin, un salaire !

Qu’on en finisse, PRATIQUEMENT, avec le travail, c’est-à-dire : Cessons de travailler, nous serons toujours, selon les modalités du travail, les dindons de la farce de la production !

Wilhelm Reich n’a jamais été que le seul à se poser la question de savoir pourquoi les gens sont aussi bête pour aller "travailler", c’est-à-dire, perdre leur temps vital à une activité qui pue, pollue et tue (ne serait-ce que le temps passé à l’exécuter). Il a pointé du doigt sur la relation entre la soumission à l’autre et l’asthénie de la vitalité-sexuelle-amoureuse-satisfaite (il n’a pas parlé de "Révolution sexuelle", il a parlé de "Révolution de la satisfaction sexuelle" et c’est toujours et encore valable). Il a fait une relation directe et tangible entre la perte de la satisfaction amoureuse sexuée et la soumission (ou la simple rebellité tout autant) à la morale du travail.

Il n’a pas, non plus parlé de "travail" mais d’activité vitale (work) dans sa phrase exergue : "L’amour, l’activité et la connaissance sont les inépuisables ressources de l’existence : qu’elles la regissent donc." Tous les "psys" du jour restent au goût du jour, au goût du travail, et à la forme érotique du jour : la démocratie représentative du monde du travail, en lieu et place de la démocratie de l’activité humaine.

La seule chose que le prolo détient par rapport à la "bourgeoisie" c’est, justement, cette liberté possible entre cette soumission (et les formes érotiques qu’elle adopte) et la maladie de la domination (et les formes érotiques qui lui correspondent), du vouloir dominer l’autre. Le prolo n’a rien à perdre que sa soumission. A nous de trouver l’érotisme qui nous correspond qui sera loin de "trouver" du plaisir dans cette soumission ou cette domination : allez, au taf !

La "maladie" est toujours une maladie de l’affectivité, toujours. Il nous faut repenser les conditions de la maladie, c’est-à-dire de l’affectivité rendue malade. On s’obnibule à vouloir constamment refuser de l’admettre. Mais, justement, cette obnibulation est une forme de l’érotisme au goût du jour. On ne veut pas, plus s’attarder au bien-être considéré comme une dérision pour le travail. On parle même de bien-être au travail ! parce qu’au travail, il n’est pas question de cette sorte de bien-être qui englobe l’être de satisfaction, mais d’un simple "bien" (peut-être une augmentation de salaire, un distributeur de café-thé-cookies, une chaise plus confortable, un bureau plus éclairé, des horaires de caisse plus cohérents, etc.).

Cette "chose" après laquelle le monde court la tête tournée sur le côté est la satisfaction de vivre, de l’amour, de la participation à la richesse de l’ensemble des gens. Quel torticoli !

Bises à tous : Kristaristeau