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Une réflexion sur l’unité, les alliances, les communistes, le deuil et la visée révolutionnaire.

4 février 2009, 15:55

Bonjour Alain !

Oui je me souviens - c’était il y a deux ans je crois . La foi du novice. Le besoin (énorme) d’espérer ne pas se tromper face à ce que je pressentais nous menaçant. Surtout quittant le PS. Je fais donc publiquement mon mea culpa . J’ai eu tort sur certains points dans notre longue discussion. Mais il me semble aussi que le désaccord avait été "amoindri" ensuite car nous nous étions expliqués longuement sur ce que nous entendions l’un et l’autre par ces termes pour tomber d’accord sur "pratiques staliniennes". Bref, quoi qu’il en soit tu as raison de rappeler cela. J’assume aussi cette erreur. Il y a beaucoup à dire sur le PCF. Il ne se résume pas au stalinisme. D’abord. Cela a été un beau et grand parti, aussi. Un parti qui a fait de grandeset belles choses, qui nous a aidés à les accomplir.

Il y a eu , il y a encore ,des gens formidables dans ce parti. Sur le "stalinisme" ( qui pour moi n’est pas tant "Staline" lui-même que ce qui a permis Staline et l’a fait perdurer de façon travestie en plus, et qui n’est pas non plus ce que la propagande bourgeoise appelle "le stalinisme"). Ce n’est pas forcément à moi de le faire. Simplement parce que je n’en ai pas la "légitimité" aux yeux de bcp et cela, même si cela se discute, doit être pris en compte. Parce que justement ace à de très nombreux militant-e-s qui fonctionnent beaucoup à l’affectif et presque, jusqu’à la déraison parfois, la légitimité qui rend le discours audible est importante.

Cette légitimité je ne l’ai pas, je ne suis pas sûre de la réclamer. Donc globalement sur l’histoire du PCF et de ses militants ces 50 dernières années, je ne dirais pas un mot de plus. Parce que j e sais aussi qu’il y a des choses qui m’échappent et je ne suis pas historienne... Tout discours radical qui n’est pas un minimum audible rate sa cible. Et fait sans doute plus de mal que de bien dans la perspective qui est la mienne.

La seule chose que je puisse dire, sur quoi je puisse donner mon avis au même titre que les autres, c’est ce que je constate aujourd’hui, ce que je vois du Parti comme acteur de notre vie politique à toutes et tous.

J’ai été infiniment triste et désolée de découvrir ce que j’ai découvert au PCF (ayant été projeté d’une certaine manière, directement "au cœur"). Là encore je n’en dirais pas plus. En tout cas pas pour l’instant et pas en public. Ce n’est pas de la rancune face aux mauvais coups que certains se sont acharnés à m’y faire d’entrée de jeu, c’est un problème de perspective historique et de trahison d’une mission. Donc ce n’est pas personnel. C’est politique.

Face à cette déliquescence qui frappe toute la gauche on peut soulever plusieurs hypothèses pour expliquer "pourquoi".

 La faute du PS . Elle existe et elle ne peut être effacée. La question est de savoir dans quelle mesure l’appareil du PC marchaisien a sa part de responsabilité dans cette faute que le PS a pu commettre.Et quelle est cette part.

 La désillusion sur et par les partis, dis tu ici. Bien sur on peut se dire que le déterminant commun est là. Je pense toujours qu’il faut une organisation aux révolutionnaires socialo-communistes. De mon point de vue, le point commun entre toutes ces déroutes est l’absence de projet politique.

Si l’on veut bien s’entendre sur ce que l’on appelle projet politique. Bien sur on trouve des programmes, plus ou moins bons, des catalogues de mesure, des compilations d’idées souvent désarticulées.

Mais pas de projet politique pour le 21ème siècle.Et c’est à cela qu’il faut s’atteler.

Le pb des partis existants aujourd’hui c’est que ce sont des écuries qui entretiennent ce qui est largement perçu (avec raison je pense,en dépit d’exceptions personnelles) comme une CASTE. Cette caste c’est presque une "classe en soi". Le PC n’y fait pas exception parce que en dépit de la qualité et de la sincérité indéniable de certain-e-s de ses élu-e-s, sa manière de vivre ets principalement électoraliste.

Les travailleurs et le peuple fuient les partis parce qu’ils ne les comprennent que trop bien. Ils ne voient que trop bei nce qu’ils font depusi 25 ou 30 ans, quelque soit le nom qu’ils se donnent.

Donnons nous un projet politique d’envergure, audacieux et nouveau, c à d , révolutionnaire, proposons le à nos semblables, pour qu’ils en fassent AUSSI le leur, qu’ils s’investissent dans leur propre défense, qu’ils créent leur avenir avec nous, et nous verrons bien si la nécessité de former une organisation humaine qui porte et défende ce projet politique ne se fera pas sentir d’elle même.

Le problème de mon point de vue est de jeter à bas, maintenant, par tous moyens, la dictature bourgeoise (qui n’est pas le propre de Sarkozy et cie mais qu’ils font seulement apparaître crument dans sa nature paroxystique à un moment précis de l’histoire du capitalisme) pour construire notre démocratie ,la démocratie des travailleurs.

Nous allons faire bientôt une proposition en ce sens.

Salutations militantes et fraternelles Alain,

LL