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Otan hotel ibis des témoignages remettent en cause la version officielle

6 avril 2009, 15:06

reuters :
polémique enfle après les violences à Strasbourg
lundi 6 avril 2009 12h47 Imprimer cet article[-] Texte [+]
1 / 1Plein écranPARIS (Reuters) - Les violents incidents survenus en marge du sommet de l’Otan à Strasbourg suscitent une polémique entre l’opposition et le gouvernement, accusé de ne pas avoir pris toutes les mesures nécessaires pour empêcher des casseurs de ravager un quartier populaire de la ville.

Le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a demandé dimanche soir des "éclaircissements" sur la stratégie des forces de l’ordre dans le quartier du Port-du-Rhin, tout en appelant l’Etat à réparer rapidement les dégâts occasionnés samedi.

La ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a déploré lundi la réaction du maire de Strasbourg, qui répond selon elle à une logique de "politique politicienne".

"Comme l’a annoncé le président de la République, il est évident qu’il y aura des indemnisations (...) Que M. Ries essaie maintenant de récupérer le plus possible, je peux le comprendre, mais il ne faut pas non plus exagérer en la matière", a-t-elle dit sur LCI.

"Si ce quartier est sacrifié, ce n’est pas du fait de l’Otan, s’il y a des difficultés dans ce quartier, elles existaient bien avant", a-t-elle ajouté.

Michèle Alliot-Marie a précisé que Roland Ries lui avait dit, avant les incidents, que le dispositif était "parfaitement adapté", même si elle a reconnu que les forces de l’ordre n’avaient "pas pu tout empêcher".

L’ancien poste de douane du pont de l’Europe, un hôtel Ibis et une pharmacie du quartier du Port-du-Rhin, situé à proximité de la frontière allemande, ont notamment été incendiés.

Roland Ries a regretté que les habitants du quartier aient été "livrés aux casseurs et non protégés" alors que 9.000 policiers et gendarmes et 1.500 militaires avaient été mobilisés pour le sommet de l’Otan.

L’intervention tardive des forces de l’ordre - une heure et demie après le début des incidents - a été critiquée par les habitants du quartier et les organisateurs de la manifestation officielle qui se voulait pacifiste.

TOUT POUR QUE "ÇA PARTE EN ’SCHWEPPES’"

Le secrétaire général de l’Unsa Police a déploré lundi, sur France Info, des "lacunes dans la chaîne de commandement".

"On ne peut pas laisser un quartier sans défense pendant une heure et demie", a dit Henri Martini, qui réclame une enquête administrative.

Pour Olivier Besancenot, les autorités ont "tout fait" pour que la manifestation dégénère en modifiant le tracé initialement prévu et en conduisant les manifestants "dans une vraie souricière".

"Des milliers de manifestants ont été amenés dans une rue avec les deux issues complètement bloquées, et on s’est fait canarder de gaz lacrymogènes, sans interlocuteur à ce moment-là, avec des tirs tendus, avec des tirs de flashballs. On a frôlé le drame", a déclaré le porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste sur France Inter.

"Une manifestation où il y a du monde, où il y a des interlocuteurs, où il y a un parcours de manifestation (et) des forces de l’ordre visibles, ça ne dérape pas. Quand il y a tout le contraire, ça dérape et c’est exactement ce qui s’est passé", a-t-il ajouté.

"On a fait en sorte que cette manifestation parte en ’schweppes’ comme on dit dans mon quartier."

Réagissant aux propos du porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre, qui a accusé le NPA d’être "la vitrine légale des casseurs", Olivier Besancenot a démenti faire partie du Black Block", une mouvance anticapitaliste européenne souvent violente.

Michèle Alliot-Marie a jugé "scandaleux" les propos du leader d’extrême gauche.

"M. Besancenot doit savoir que les violences ne font pas partie du dialogue démocratique, il faut un jour ou l’autre savoir si on se place du côté de la démocratie, de l’expression de ses idées (....) mais on n’a pas le droit de s’exprimer par la violence", a-t-elle dit.

La ministre de l’Intérieur a jugé que l’émergence de groupuscules violents "qui refusent de s’inscrire dans la démocratie" s’expliquait en partie par "l’affaiblissement considérable des partis extrêmes, notamment du Parti communiste".

Clément Dossin, avec Véronique Tison, édité par Gilles Trequesser