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L’effrayante et honteuse apathie de la gauche face à la répression pénale et à l’Etat policier.

16 avril 2009, 09:56

Je tiens à signaler aux camarades qui auraient la mémoire courte, que le 8 février 1962, le PCF avait encore les C... d’organiser des manifestations "non autorisées", voire même carrément interdites.

Bien sur, on peut dire avec le recul (comme n’hésitent plus à le faire certains responsables) ,que s’il ne l’avait pas fait, finalement, 8 personnes seraient encore en vie.

Mais ce serait presque une insulte à toutes les militantes et tous les militants qui manifestèrent ce jour là leur dégoût de l’Algérie française, leur aversion profonde pour l’OAS qui venait de commettre plusieurs attentats sanglants qui venaient de défigurer une fillette de 4 ans la veille et de faire plusieurs blessés, leur respect pour l’Autre , arabe ,musulman.

Je pense qu’ils savaient qu’ils prenaient certains risques mais surtout, ils pensaient que les prendre était juste, que c’était ce qu’ils devaient faire. Qu’il fallait le faire ainsi et qu’on ne peut pas prétendre lutter à moitié.

En effet Charonne faisait suite au massacre (je ne vois pas d’autres mots) du 17 octobre 1961. C’était toujours ce malade mental de Maurice Papon qui était préfet de police de Paris (Papon, le type qui m’empêchera toujours de "glorifier" De Gaulle, qui ne pouvait pas ne pas savoir).

Aujourd’hui, je pense à eux et je me dis qu’ils doivent se retourner dans leurs tombes, toutes celles et tous ceux qui sont tombés pour la liberté et la fraternité, quand ils voient la plupart de leurs anciens camarades aujourd’hui.

Il va falloir que nous nous penchions sérieusement sur la question de la défense de nos libertés fondamentales, que nous sortions de notre coma prolongé.

Je suis profondément et viscéralement pacifiste, mais je ne peux pas admettre qu’on se fasse agresser, a fortiori quand on manifeste pacifiquement, sans réagir, sans vouloir se défendre.

Je ne peux pas concevoir non plus que dans le pays où je fais vivre mes gosses, on ne puisse pas manifester ses opinions, sans que cela tourne au cauchemar.

Je ne peux pas concevoir que des gens, y compris dont je ne partagerai pas toutes les idées, soient envoyés en prison pour "délit d’opinion" ou "délit de manifestation d’opinion non conforme" ! Qu’on les accuse d’être des agresseurs, des casseurs alors que souvent ils se défendent contre l’arbitraire policier.

Il y a des choses que la gauche , la vraie va devoir oser dire dans ce pays ,et vite.

Merde, battons-nous à nouveau pour ces "attributs petits bourgeois", (oui, oui, je sais bien, on m’a dit déjà plusieurs fois que ce combat là n’était pas un "combat de communiste"), que sont les libertés dites fondamentales (presse, expression, opinion, réunion, respect de l’intégrité physique, présomption d’innocence...), ne faisons pas les choses à l’envers !

Les chaînes sont mentales. Les prisons sont mentales.

La censure est EN NOUS D’ABORD.

Tant que nous ne nous battons pas d’abord contre nous -mêmes nous ne pourrons pas nous battre contre eux, et nous serons condamnés à répéter les mêmes erreurs...

La Louve