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Etre Anticapitaliste, est-ce pour beaucoup une utopie ?

20 juin 2009, 19:52, par Copas

On peut raisonnablement penser que les conditions objectives sont plus favorables qu’avant pour le pouvoir des travailleurs :

 Sur la planète , comme en France, la proportion de la classe exploitée dans la population est beaucoup plus importante qu’avant, plus importante qu’en 14 18, + qu’en 36 , + qu’en 68.
Elle est maintenant, à l’échelle mondiale la plus grosse classe (passée devant la Paysannerie).

 L’instruction de cette classe a fait un grand pas en avant, partout , le niveau est bien plus élevé, les connaissances bien plus vastes.

 Si individuellement chaque travailleur ne peut gérer une entreprise, sauf exception, collectivement la classe ouvrière (au sens large du mot) , possède très largement les capacités de contrôler une gestion socialiste (bien mieux que des actionnaires qui ne sont pas dans l’entreprise et la connaissent pas aussi intimement que la classe.

 La mondialisation capitaliste, dans l’économie comme dans les médias, a amené aussi son corolaire qui mine le système : une connaissance de ce qui se passe ailleurs, même déformée.

Je rajouterai que certains points forts du capitalisme sont aussi ses faiblesses, il est par exemple terriblement dépendant de son contrôle des médias , un seul qui ne marche pas droit dans le système produit de formidables déstabilisations (leçon sud-coréenne de la mobilisation contre la viande de boeuf américaine importée) ;

L’existence également du réseau internet produit de la déstabilisation (comme lors des référendums sur le TCE néerlandais et français, comme celui en Irlande sur le traité du petit agité).

 Mais disons que la question médiatique et du pouvoir bourgeois dessus renvoient aux problèmes dus à la concentration de la classe capitaliste. Cette domination idéologique est d’autant plus indispensable que la bourgeoisie a liquidé la plupart des classes sociales avec lesquelles elle était alliée, ou flattait, pour dominer . La paysannerie est tombée de 40% à 2 ou 3% en quelques dizaines d’années, la petite bourgeoisie a été largement liquidée et prolétarisée, les petits commerces sont passés à la trappe, et/ou rendus dépendants de grands groupes industriels, commerciaux ou de services, etc.

 Enfin le capitalisme dans sa concentration a également prolétarisé largement des couches sociales de la classe ouvrière au sens large qu’elle flattait largement ou acceptait qu’elles prenennt une part importante du gâteau.

Pêle mêle les fameux ITC chers au PCF, les fonctionnaires et agents de l’état, les petits et moyens encadrements, toutes catégories qui ont largement été mis à la diète et à la cuisine commune (sauf dans les fantasmes réactionnaires de certains).

L’ensemble de ces tendances lourdes d’affaiblissement numérique de la bourgeoisie et de la symétrique extension de la classe exploitée , son homogénéisation, sa mondialisation, créent des conditions objectives bien plus favorables pour renverser le capitalisme, pourvu que la classe exploitée ait confiance en elle et surtout qu’elle se dote des outils nécessaires à cette fin.

(Un détail pour l’ami Mengneau la composition sociale, et la pyramide des âges, de l’électorat du FdG par les deux sondages sortis d’urnes, montre qu’il n’y a pas grand chose à espérer de là, un peu mais ils sont out pour l’instant, hors de ce qui est nécessaire, le travail immense est ailleurs, même sur l’anticapitalisme).