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SUR JOACHIM GATTI (À DIFFUSER LARGEMENT). Lettre ouverte de Stéphane Gatti (son père)

13 juillet 2009, 12:44, par Orphée

Mon avis, puisque je me suis renseignée sur place hier, où il n’y a aucun doute sur la responsabilité des Verts, c’est le manque de conscience que le squat n’est pas seulement un activisme et une sorte d’esthétisation du mode de vie (qu’il soit ludique ou pas d’ailleurs peu importe, car c’est aussi une façon de ne pas capituler sur la dignité personnelle quand on a pas de fric ni d’emploi pour s’assurer une vie conforme et donc CE NE SONT PAS DES DÉLINQUANTS MAIS DES PERSONNES EN QUÊTE LÉGITIME DE RESSOURCES VITALES PAR LE MOYEN DE L’ENTRAIDE COLLECTIVE DIRECTE) et par conséquent, il fallait :

1 — une déclaration publique de Voynet dans la Presse dénonçant le piège des flics avec les squatters et la violence policière tellement notoires depuis quelques années que cette année amnesty international l’a publiée dans son rapport 2009.

Faire transmettre à la famille des messages de solidarité est largement insuffisant.

Elle ne risquait pas grand chose même comme sénateur, au contraire, à faire une déclaration radicale à la Presse, madame Voynet, si elle citait Amnesty qui est quand même plus que respectueux des institutions (et même à mon sens qui a été jusqu’à l’inacceptable à propos de la Palestine, soi dit-en passant, mais admettons que par ailleurs cette organisation a fait un gros boulot et notamment sur les femmes menacées par les lois locales et/ou religieuses en Afrique et en Arabie).

2 — Une réponse de solidarité municipale après le rendez-vous d’hier (comme il y avait des représentants sur place) et la seule valable concernant les squatters qui viennent d’être virés et attaqués au terme d’une fête protestataire : leur allouer sans délai un local propriété de la ville, pour qu’ils puissent y vivre à l’abri du des ordres prefectoraux policiers (sauf à tromper le respect des élus mais alors au moins cela deviendrait clairement la dictature d’un Etat policier). Et leur donner un statut d’occupation. La moitié des squatters sont des gens qui échappent à la misère sociale et individuelle en s’édifiant collectivement par le squat. C’est un véritable statut, une véritable diginité même si elle n’est pas celle prévue comme cas général, il y a des mairies élues qui n’ont pas le droit de ne pas admettre la singularité des modes de vie et a fortiori quand on entre en pleine crise des ressources de survie par les voies instituées.

Si madame Voynet a la moindre prétention d’appartenir à une écologie qui prend en compte la question sociale, il est inadmissible qu’elle n’ait pas répondu à l’urgence de la vie des squatters qui viennent d’être ainsi traités dans sa commune électorale.

Que quelqu’un de la mairie dise : ils n’ont qu’à aller squatter les xx.xxx m2 qui appartiennent aux fonds de retraite américains est une réponse ODIEUSE, car chacun sait comme cela les exposerait plus gravement encore à être la cible de la répression du pouvoir et de ses lobbies. C’est une réponse provocante autant qu’égoïste (la petite mairie qui protège son petit patrimoine).

Les squatters, si les verts ne comprennent pas qu’ils doivent entreprendre un dialogue situé sur le terrain avec eux, en admettant qu’ils aient le droit de vivre sans menace et sans jeu de police légitimé par le fait de les maintenir à l’extérieur de leur préoccupation municipale, et bien la manip électorale présidentielle pour les dégommer en les compromettant par la répression qui leur est préfectoralement imposée aura leur peau électorale au prochain tour. C’est très clair. Si madame Voynet de bouge pas d’un yota sa petite chaise pour changer de point de vue, la prochaine municipalité de Montreuil sera de droite déclarée.