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QU’EST CE QU’UN "PROJET POLITIQUE" AU SENS D’UNE "GAUCHE COMMUNISTE" ?

15 septembre 2009, 22:49, par chris44

Projet politique ... état de transition

Mais qu’est-ce qu’un projet politique ? Votre propos commence à approcher de mon point de vue la vraie question, celle du projet. Y introduire la notion d’état de transition, c’est déjà être dans la solution.

Qui ? Pour qui ? pourquoi et pour quoi ? un projet politique ... par qui ?

Je souscris à cette idée qu’un programme électoral n’est pas un projet politique, ce serait se saisir du cens en lieu et place de ceux qui ONT BESOIN du changement.

De mon insigne point de vue, tout projet prend sa source, ses racines dans le terreau fertile de la conscience de l’exploitation, tout en donnant conscience de cette même exploitation.

Il y a relation étroite, dialectique, dirai-je, entre la conscience et la prise de conscience. dans l’état de conscience, nous apprenons. C’est cette conscience initiale qui donne, qui crée le mouvement. Ceci pose différemment la posture de l’organisation au service de et non d’un modèle d’organisation prévue, calibrée à partir de schèmes passés.

L’organisation révolutionnaire s’invente en même temps que le développement de la dite évolution. La dynamique prend, doit prendre en compte cette dimension.

C’est la raison profonde de mon aversion à imaginer l’état de transition.

Dans le projet, il y a idée de mouvement, de dynamique, d’une forme d’aventure, de création du nouveau qui fait qu’imaginer l’état de transition, c’est mettre une limite objective à ce qui peut ne pas être ou peut être, mais seul le mouvement le décide, et lui seul.

Alors le projet qu’en est-il ?

C’est un choix, des choix de société. C’est transgresser l’ordre établi pour le renverser, pour le modifier, l’éradiquer, pour imposer un nouvel ordre, oui avec de nouveaux pouvoirs.

Je ne connais pas les besoins des autres, j’essaie de connaître les miens, de leur donner un sens, d’en connaître l’essentiel, de connaître celui ou ceux qui sont mes moteurs, ceux qui me font rêver, ceux pour lesquels je suis prêt à me battre pour les imposer.

Mes besoins peuvent rencontrer les vôtres en tout ou partie.

Quels sont ceux méta qui nous rassemblent au-delà de nos différences pour que celles-ci, dans la parole, dans l’action, dans l’écoute, la tolérance, nous donnent la force de nous rassembler, de nous unir.

Il s’agit bien ici de trouver le plus grand dénominateur commun, celui qui en quelques mots est perçu, compris, appris, repris par toutes et tous.

Pour moi, la construction d’un projet révolutionnaire passe par la question du travail, pas seulement salarié, mais le travail créateur de richesse et de l’orientation de ces richesses, de leur accaparement par ceux qui les produisent réellement, dans le geste quotidien.

La socialisation passe par le travail, toute forme de travail.

Cette question est centrale, pour nous amener à réfléchir en dehors du dogme, de la sacralisation de l’entreprise, donc avoir la pensée utile, efficace pour imaginer ce qui est à faire autrement.

Tout en découle. Je m’excuse auprès des connaisseurs de Marx, je fais rapidement, mais c’est dans cette contradiction extrême, source de toutes les violences actuelles que se trouve le creuset d’un projet politique.

J’aurai pu regretter la violence des combats syndicaux, avec ce qu’ils impliquent de pertes pour ceux qui les mènent, mais ils sont sur la voie, bien plus que moi. Ils vivent cette exploitation dans son extrême aiguisement.

Alors oui un projet, à partir de la source de la contradiction de notre situation de travail créateur de richesses, sans imaginer par avance ce qui sera demain, juste envisager ce que nous voulons obtenir.

Bien amicalement