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la bourgeoisie dépendante de ses hauts parleurs

28 novembre 2009, 11:10, par Copas

Un système de domination idéologique autrement fragile.

Le bourgeoisie s’est mise en dépendance, pour le contrôle des populations, du contrôle absolu des médias.

Avant, sa domination s’appuyait sur une multiplicité de vecteurs sur une série de terrains dont le principal était représenté par des alliances de classe. Ainsi le petit commerce et le petit artisanat, la paysannerie, les cadres, les fonctionnaires pour pas mal de catégories de ce secteur, etc.

La bourgeoisie pour se faire, partageait des miettes avec ces classes et morceaux de classes, afin d’élargir et stabiliser sa base sociale.

La bourgeoisie a détruit (la paysannerie, le petit commerce et le petit artisanat), compressé le sort social des couches de travailleurs anciennement choyées, bref elle a augmenté immensément la puissance numérique du prolétariat moderne et, par une avidité incompressible, liquidé ce qui permettait matériellement d’élargir son assise sociale.

Elle était en capacité large également de mobiliser efficacement à ces certains moments des franges du lumpen prolétariat (c’est devenu bien plus compliqué maintenant pour plusieurs raisons , notemment qu’une grande partie de ce lumpen prolétariat est d’origine étrangère ce qui est justement un thème des réacs pour dominer et diviser).

Avant la bourgeoisie utilisait en relais de sa domination idéologique, l’église, la famille, l’armée, l’école,...

Tout cela, malgré ses tentatives récurrentes pour réactiver cette domination est tombé en quenouille . L’église, malgré les jappements idéologiques qui prédisent le retour du sacré tous les 6 mois, est toujours en crise rampante. L’Islam, deuxième religion en France, n’a pas d’église ni de hiérarchie bureaucratique associée permettant de plier les rebellions , malgré le grossissement de certains aspects minoritaires.

La famille est agonisante pour une grande partie de la société et, quand elles fonctionne, n’est plus ce vecteur massif et efficace, de transmission des soumissions comme cela était avant .

L’armée qui embrigadait chaque année une classe d’age des hommes, par conscription (cela n’avait pas que des avantages contrairement à ce que disent certains nostalgiques) permettait un apprentissage de la soumission massive et brutale à une hiérarchie dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle était extrêmement réactionnaire.

Enfin l’école n’a plus retrouvé depuis 68 et les 10 années qui ont suivi, sa force de transmission efficace et incontestée de l’idéologie bourgeoise. Ca ne signifie pas qu’il n’y ait pas eu de multiples attaques pour remettre en grâce le bourrage de crâne pour apprendre à la jeunesse la soumission, mais....

Avec le contrôle étroit par les interets privés des médias, le raffinement des techniques médiatiques de contrôle, les grands médias sont devenus un enjeu absolu de domination qui ne le cède qu’à la force brute, policière et militaire (mais nous n’en sommes pas encore à cette dernière hypothèse).

Un totalitarisme médiatique est apparu, portant de multiples traces de ce qu’on voit dans ce genre de phénomène, comme la paranoïa et les déferlements de haine face à tout système concurrent comme l’est le Net.

La bourgeoisie s’est mise à compter énormément sur le système médiatique pour dominer.

Elle croit que sa domination par un tel canal suffit et fait force. C’est un tord.

Elle s’est mise à croire que cela tenait lieu d’assise sociale, et elle a fragilisé d’une façon gigantesque sa position, en la rendant completement dépendante du contrôle des grands médias, du contrôle de 4 chaines de télé.

En Italie également ce genre de mayonnaise a permis le contrôle d’un homme providentiel mais qui ne résout rien des affrontements des fois violents entre factions bourgeoises. Le contrôle de la bourgeoisie est devenu complètement dépendant du seul canal des médias et provoque des tensions extrêmes dans la bourgeoisie aussi.

Ce qui est loin de la capillarité de la domination idéologique d’antan (église, famille, armée, etc) et les alliances de classe qui lui permettait une grande stabilité.

Le monde se précipite vers un affrontement majeur entre les classes dans lequel la petite classe égoïste s’est rendue extrêmement dépendante de son contrôle des médias.

Pour notre camps, celui des 80 à 85% de la population, une série de nécessités apparait en creux, notamment de ne pas regarder la puissance médiatique de la bourgeoisie comme certains regardaient avant (en face) le nombre et la largeur des chenilles des tanks russes, pour crier de terreur.

L’analyse ne doit pas être un double de la paranoïa de l’adversaire , mais l’occasion d’en comprendre ses fragilités et de dégager des réponses adaptées qui permettent de fragiliser la domination des médias bourgeois, introduire le doute et la défiance envers les bonimenteurs de ces médias manipulateurs, parer aux attaques contre la liberté du net, développer ce dernier média en créant des outils à même hauteur et talent pour disposer de hauts-parleurs aussi puissants afin de neutraliser la domination idéologique de la classe égoïste.

Profiter des failles et des calculs de la bourgeoisie en matière de médias .

(Après tout, en 1917, un certain wagon traversa l’Allemagne du Kaiser en guerre, avec un certain Lénine dedans, avec le calcul que cela affaiblirait un allié des ennemis de l’Allemagne. Quelques mois après l’Allemagne devait signer à toute vitesse un armistice à cause des progrès galopant de la révolution en son sein.)

Ne pas surestimer l’adversaire et ses petits calculs. Les données lourdes des rapports entre classes sont la toile de fond des batailles actuelles : le prolétariat est plus gros, la bourgeoisie plus petite, les classes intermédiaires laminées, les seules couches sociales en progression numériques qui s’allient de plus en plus au camp bourgeois sont peut-être celles des petites nomenclaturas.

Tout cela ne se conçoit que dans le cadre d’une bataille pour reconstruire un camp pour soi de la classe populaire, notamment avec un plan conscient de construction et de reconstruction des organisations de masse du XXIeme siècle de la classe populaire.