Accueil > ... > Forum 373621

Voile et NPA : "Cher Jean-Luc Mélenchon, tu dérapes !"

6 février 2010, 19:10

Alors ?

L’explication tient en 3 lettres :

O.C.I.

Comment peut on être autrement que ce qu’est Mélenchon aujourd’hui quand on a été un militant lambertiste actif ?

C’est tout un état d’esprit. On ne se débarrasse pas comme ça de ses mauvaises vieilles habitudes.

Quiconque connait cette organisation ("trotskyste" si on veut, moi je crois qu’il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes...) comprendra ce que je veux dire.

Opportunisme, entrisme, carriérisme et on en passe. C’était ça, l’O.C.I. glorieuse !

Je rappelle les liens notoires entre l’OCI et le RPR via Maurice Ulrich, puis le PS , bref, un sacré révolutionnaire ce Pierre Boussel dit Lambert et ses " camarades"...

Les accents clairement social-chauvin de l’héritier direct de l’OCI, le POI ex PT , qui se sont toujours très bien entendus avec les staliniens, mao et néo-staliniens, (et qui continuent à grouilloter dans le front de gauche), n’ont rien à envier aux dérapages "républicains et laïcs" de Mélenchon parfois...

Et si on regarde le "beau boulot " que font les partis "frères" les PT du monde entier, en général, on ne trouve que de la merde : Lula au Brésil, le PT algérien qui signa les accords de Rome avec les islamistes etc etc

Enfin bon, toutes ces personnes son manifestement ambidextres (ou dyslexiques, je ne sais pas)...


(A relire, avec les pincettes d’usage pour Libération)

Depuis des années, Chirac rencontre les leaders lambertistes. Enquête sur ces liaisons cachées.

Gaullistes et trotskistes ont un ennemi commun : les communistes et avec eux leurs alliés.

Jospin affidé, Chirac associé. Les trotskistes du Parti des travailleurs (1) ne se sont pas contentés de former puis d’envoyer en mission le Premier ministre. Ils ont également noué des contacts aussi discrets que serrés avec le président de la République. A deux reprises au moins, l’état- major des lambertistes a pris langue avec l’ancien maire de Paris. Directement.

C’était en 1995, quelques semaines avant l’élection présidentielle. Chirac était encore barré par Edouard Balladur, Premier ministre. Chaque voix allait compter, chaque suffrage peser. Une délégation de l’exécutif du PT rencontre, à l’Hôtel de Ville, Jacques Chirac : elle vient apporter son soutien au futur président. Côté trotskiste, il y a le chef, Pierre Boussel dit Lambert, supporter de Mitterrand en 1981 et candidat à la présidentielle en 1988. Alexandre Hébert fait partie de la délégation. De son « blaze » trotskiste « Ernest » ou « Armand », ce membre de la direction de Force ouvrière a qualifié dans un éditorial de l’Ouest syndicaliste François Mitterrand de « pétainiste ». C’était à quelques jours du 10 mai 1981.

Une fois Chirac installé à l’Elysée, les contacts entre gaullistes et trotskistes se perpétuent. A l’automne 1995, Chirac et son conseiller, sénateur de Paris, Maurice Ulrich, reçoivent à dîner à l’Elysée la paire Lambert-Hébert. Cette fois, il ne s’agit pas de stratégie électorale mais syndicale. Le duo vient conseiller Chirac et plaider contre les prochaines ordonnances Juppé réformant la Sécurité sociale. Sans succès. Finalement, la grève paralysera la France.

Ces deux rencontres directes entre le chef de l’Etat et la secte du Faubourg-Poissonnière sont l’expression d’une alliance idéologique profonde. Gaullistes et trotskistes ont un ennemi commun : les communistes et avec eux leurs alliés.

Une tête de pont en Loire-Atlantique

Alexandre Hébert tempête. Le responsable départemental FO de Loire-Atlantique, anarcho-syndicaliste revendiqué et participant assidu des réunions du bureau politique du Parti des Travailleurs (PT), s’emporte dès qu’on évoque ses liens élyséens. « Toute cette histoire n’arrive pas innocemment. Ça s’inscrit dans le bordel de la campagne. » Mais il les confirme à Libération. Etienne Garnier, député RPR de Loire-Atlantique, a servi d’intermédiaire. Le vieux syndicaliste et le gaulliste, aujourd’hui décédé, possèdent au moins un adversaire commun, Claude Evin, ancien ministre de la Santé de Michel Rocard. « Etienne Garnier m’a simplement demandé de venir chez Chirac avec Pierre Boussel-Lambert », précise Alexandre Hébert qui compte des amis à droite bien au-delà des limites de son département. Il n’a jamais caché son amitié pour Robert Hersant qu’il a connu aux Jeunesses socialistes en 1936. Le patron de presse et le vieux leader anarcho-syndicaliste ont même trouvé des terrains d’entente très concrets quand il s’agissait de faire pièce à la toute-puissance du syndicat du livre CGT en jouant la carte FO.

La fille de Maurice Ulrich

Elle se prénomme Michèle. Dans sa vie de militante d’extrême gauche, cette fille du sénateur RPR de Paris et conseiller du président Chirac, Maurice Ulrich, se faisait appeler « Sonia ». Dans l’après-mai 68 jusqu’au milieu des années 80, elle est une des égéries des luttes étudiantes puis de l’Association des jeunes pour le socialisme (AJS, la branche jeune de l’OCI). Ses amis comme ses amours sont alors très proches du « vieux » Lambert. Elle fréquente ainsi l’un de ses gardes du corps, à la réputation de « casseur de stal », Lionel Malapa.

Des ex-lambertistes racontent volontiers que la jeune femme a servi de pont entre le PT et le RPR, entre Lambert et Chirac. Maurice Ulrich dément avec énergie. Jamais sa fille ne lui aurait demandé quoi que ce soit. Ce dont doute sérieusement un ex-camarade de « Sonia » : « Lambert procède toujours de la même façon. Il voit tous les gens qui l’intéressent une fois, deux fois. Puis il utilise des agents de liaison. Entre lui et la Chiraquie, l’agent était Sonia. » Aujourd’hui, Michèle-« Sonia » n’est plus que sympathisante, Lambert, lui, gère toujours sa boutique.

Le creuset FO

C’est par l’intermédiaire du syndicat de Marc Blondel où les lambertistes occupent des positions fortes que « passaient tous les contacts avec la droite et plus particulièrement le RPR », résume un ancien cadre du PT. Et les points de contact ne manquent pas. A commencer par la Cnam codirigée pendant près de trente ans par le patronat et FO. Pierre Lambert a lui-même milité au sein de la fédération FO des employés de la Sécu. Le patronat de la métallurgie, l’UIMM, dont un représentant occupait la vice-présidence de la Cnam, a été pendant longtemps le relais le plus efficace lorsqu’il s’agissait de faire passer des messages à la droite. La fédération FO de la métallurgie a compté dans ses rangs quelques responsables lambertistes de poids comme le Nantais Yvon Rocton, à l’origine de la grève de Sud-Aviation en mai 68.

Les unions départementales (UD) de Paris et des Hauts-de-Seine ont aussi été des passerelles précieuses avec la Chiraquie. Jean Grosset alias « Saïgon », secrétaire général adjoint de l’UD de Paris, négocie dans les années 90 avec Jacques Chirac, maire de la capitale, la paix sociale chez les éboueurs. Chirac n’a jamais manqué non plus de recevoir, lors de ses passages à Paris, le syndicaliste américain Lane Kirkland, à l’époque patron de la centrale AFL-CIO, qui a financé avec l’aide de la CIA la création de FO en pleine guerre froide.

Début avril, on devrait en connaître un peu plus encore sur ces liaisons sulfureuses entre les lambertos et la Chiraquie. Le Journal officiel publiera la liste des 500 parrains de chaque candidat. Daniel Glucktsein, dauphin de Lambert, prétend déjà les avoir. Combien d’entre eux sont proches du RPR ? .

(1) Ex-Organisation communiste internationaliste.

Libération, Par Christophe FORCARI, Didier HASSOUX, Le mercredi 06 février 2002, p. 14-15

http://www.liberation.fr/politiques/0101402192-quand-l-elysee-s-acoquine-avec-les-trotskistes