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La Commission européenne autorise la commercialisation d’OGM

2 mars 2010, 19:59, par bipède

On a déjà la confirmation de ce qu’il y a derrière tout ça dans les Echos hier. Ceux qui liront feront eux-mêmes la traduction en français :

 http://www.lesechos.fr/info/agro/02...

GILLES MICHEL ET PIERRE PAGESSE DIRECTEUR GÉNÉRAL DU FSI ET PRÉSIDENT DE LIMAGRAIN

LE FONDS STRATEGIQUE D’INVESTISSEMENT INJECTE 150 MILLIONS D’EUROS DANS LIMAGRAIN


[ 01/03/10 ]

C’est une double première. Sortant de son champ d’action habituel, le Fonds stratégique d’investissement (FSI) s’apprête à investir dans la filière agroalimentaire, et dans une coopérative, en injectant 150 millions d’euros dans la société Limagrain. L’opération doit permettre au groupe français, qui se classe quatrième semencier mondial, d’être mieux armé pour lutter face à des rivaux comme Monsanto, DuPont ou Syngenta. Il s’agit de l’un des plus importants investissements consentis par le FSI. Et d’un certain choc culturel pour Limagrain.

La coopérative avait déjà une filiale cotée en Bourse, Vilmorin. Mais, pour la première fois, les agriculteurs devront partager le pouvoir au sein de la société holding, dans laquelle le FSI détiendra une participation minoritaire. Le fonds disposera ainsi de 2 représentants sur 10 administrateurs.

Le groupe Limagrain est actif dans les ingrédients céréaliers et le pain (Jacquet). Mais c’est bien au développement de sa filiale de semences, Vilmorin, que serviront les fonds apportés par le FSI, expliquent aux « Echos » Gilles Michel, le directeur général du fonds, et Pierre Pagesse, le président de Limagrain. Les 150 millions permettront au groupe de maintenir sa participation dans sa filiale à l’issue de l’augmentation de capital de 200 millions d’euros annoncée la semaine dernière.

Pourquoi le FSI entre-t-il au capital d’une coopérative agricole comme Limagrain ?
 Gilles Michel : C’est un investissement qui, pour le FSI, marque une double étape. D’abord, c’est notre premier investissement dans l’agroalimentaire, une filière essentielle dans laquelle la France dispose de vrais fleurons, comme Limagrain. Voici une entreprise leader en France, en Europe, qui a une expérience des acquisitions assez exceptionnelle dans son métier. Donc, nous sommes bien dans notre mission d’accompagner sur le long terme des entreprises porteuses de croissance et de compétitivité. Ensuite, c’est la première fois que le FSI apporte des fonds à un groupe coopératif.

Après le soutien apporté par le gouvernement à Sodiaal pour la reprise d’Entremont face à Lactalis, est-ce un nouveau signal des pouvoirs publics en faveur des coopératives ?
 G. M.  : Les choix d’investissement du FSI se font sur la base du projet de l’entreprise. Donc, il n’y a aucune raison de ne pas investir aux côtés des coopératives, qui constituent un secteur très dynamique. En s’ouvrant à un investisseur financier comme le FSI, Limagrain fait d’ailleurs montre d’audace, une preuve de plus de sa capacité à bouger, à se remettre en cause.

A quoi cet argent va-t-il servir ?
 Pierre Pagesse : Les 150 millions apportés par le FSI à Groupe Limagrain Holding vont être entièrement utilisés pour participer à l’augmentation de capital que vient d’annoncer Vilmorin & Cie, notre filiale cotée en Bourse. Le groupe pourra ainsi maintenir sa participation de plus de 70 % dans Vilmorin.

Avec la crise agricole, Limagrain manquait-il d’argent pour recapitaliser sa filiale ?
 P. P. : Non, nous ne sommes pas du tout aux abois ! Lors du dernier exercice, le groupe a dégagé un résultat net en hausse de 11,5 %, à 58 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 1,2 milliard. Cette année, les ventes devraient un peu augmenter, grâce à l’intégration de nos dernières acquisitions, et le résultat devrait être du même ordre de grandeur que l’an dernier. Nous sommes évidemment touchés un peu par la crise. Mais quand le revenu des agriculteurs baisse, ce n’est pas sur les semences qu’ils font en priorité des économies. Et le groupe a une activité très diversifiée, avec des semences de grandes cultures et des semences potagères, ce qui équilibre les risques. On aurait pu continuer ainsi à notre rythme. Mais, face à la concentration en cours dans notre métier et aux nouveaux défis scientifiques à relever, nous voulons donner un coup d’accélérateur. C’est cela, le sens de l’intervention du FSI.

Dans quel domaine voulez-vous accélérer ?
 P. P. : L’arrivée du FSI devrait nous permettre de poursuivre notre politique d’acquisitions ciblées, spécialement aux Amériques et en Asie. Nous voulons aussi continuer à augmenter notre budget de recherche, qui mobilise déjà 140 millions d’euros cette année, soit 14 % de notre chiffre d’affaires professionnel. Il a doublé en dix ans. Car, dans notre métier, si on n’investit pas en recherche, on se fait distancer.

Ces dernières années, l’écart avec Monsanto s’est creusé, justement…
 P. P. : Oui, Monsanto est devenu en quelques années le leader mondial des semences, alors qu’il était essentiellement agrochimiste, fabricant d’herbicides. Nous avons néanmoins des positions solides. Nous sommes ainsi leaders sur nos marchés dans certaines semences potagères et de grandes cultures. Dans le blé, notre effort de recherche est même supérieur à celui de Monsanto !

PROPOS RECUEILLIS PAR DENIS COSNARD, Les Echos