18 euros par journée de grève

Pour la première fois, la CFDT offre à ses adhérents la possibilité de voir les journées de « grève retraites » indemnisées.

Ne dites surtout pas à Didier Vincent, le secrétaire général de la CFDT en Saône-et-Loire, que son syndicat « paye » les journées de grève de ses adhérents : « ça, c’est ce que le gouvernement essaye de faire croire, que c’est facile de faire grève parce que ça ne nous coûte rien, mais c’est totalement faux ! »

La CFDT, deuxième organisation syndicale de France, vient pourtant de valider un coup de pouce totalement inédit pour un conflit ayant eu lieu dans la rue et non dans une entreprise : une indemnisation des journées de grève.

Le forfait prévoit 18 euros par jour complet de grève (à partir de trois jours). Une somme prélevée sur le Caisse nationale d’action syndicale financée par les cotisations des militants. « 18 euros c’est symbolique, ce n’est même pas le tiers d’une journée de salaire », précise Didier Vincent. D’autant plus que selon lui, l’argent reversé aux militants dans le département devrait atteindre « un montant insignifiant ». « En Saône-et-Loire, à part les transporteurs, qui ont fait une semaine de grève en plus des journées de mobilisations, peu de salariés ont renoncé à des journées complètes. »

Cette indemnisation sera versée suite à une demande personnelle de chaque militant concerné et examinée par le syndicat. Reste le problème du message : quel regard risque de porter l’opinion sur ces syndicalistes « aidés » à faire grève ? « Je crois que ça donne surtout envie de se syndiquer. Il n’y a rien de scandaleux, nous avons mis des noisettes de côté et nous les sortons en cas de coup dur », justifie Didier Vincent, qui rappelle que chaque mois, un RMiste CFDT verse 7,50 euros de cotisation au syndicat.

http://www.lejsl.com/fr/accueil/article/4138320/18-euros-par-journee-de-greve.html