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A propos de Rachida Dati et de tous ceux qui se servent de leurs origines comme d’un bouclier

Publie le vendredi 20 juillet 2007 par Open-Publishing
19 commentaires

"Je ne veux être jugé que sur mon action", déclare souvent la ministre. Bien. Très bien. La nomination de Rachida Dati ne relèverait donc que de ses seules compétence, et sa mise en avant médiatique n’aurait strictement rien à voir avec ses origines. Le soutien ostensible de Sarkozy ("Rachida Dati a une obligation de réussite, parce que sa présence est un message adressé à tous les enfants de France. Par son mérite, par son effort, par son engagement, ça devient possible") n’a, bien sûr, rien à voir avec son patronyme : il ne vise donc pas une catégorie particulière de la population et est adressé à tous et à personne en particulier. Il ne s’agit donc pas pour le grand président de montrer où elle est et d’où elle vient, en sous-entendant que si une certaine catégorie de la population est où elle est c’est, bien sûr, qu’elle est responsable de son sort et que contrairement à sa chère et vénérée Rachida elle ne cherche pas à s’en sortir....

Bien sûr, on y croit. Seulement voilà : Madame est critiquée. Pour ce qu’elle fait, apparemment. Il semblerait qu’elle soit légèrement autoritaire. Légèrement harceleuse. Du moins si l’on en croit le magistrat qui a démissionné ("marre de se faire insulter toute la journée"), après l’avoir initialement soutenu. Alors d’un coup comme par miracle ses origines ressurgissent. On se souvient que Madame est femme. Et Arabe, qui plus est. De graves procureurs "antiracistes" déclarent, sans le moindre début d’enquête, que ceux qui la critiquent sont des racistes. Le soutien initial du magistrat démissionnaire ? Complot, ruse perverse d’un raciste qui avait depuis le début prémédité sa démission et qui voulait ainsi se donner du crédit. Les insultes de Rachida Dati ? Affabulations, mensonges : tout cela est si éloigné du caractère de Rachida Dati, si respectueuse de ses interlocuteurs, si patiente, si tolérante, comme on a pu le voir lors des débats de la présidentielle ...

Soyons sérieux : il est pour le moins paradoxal de voir cette femme si humble devant les puissant, si soumise à Sarkozy, si tolérante envers ses "excès" de langage à l’égard des immigrés ("racaille", "géants noirs", ...) et sa réhabilitation éhontée du colonialisme se transformer du jour au lendemain en pasionaria antiraciste et en symbole de la lutte des "minorités" contre l’"inconscient colonial" (c’est l’expression qu’a osé une députée socialiste solidaire de la ministre). En tout cas cette polémique a le mérite de remettre la question de ses origines sur le tapis. Vous demandez maintenant, Madame, vous qui, il y a peu, vouliez cacher les photos de votre enfance, vous demandez donc que l’on se souvienne de vos origines ? Très bien, puisque vous nous y invitez, nous allons regarder "d’où vous venez". Cela vous crée des droits particuliers, dites-vous ? cela, parait-il, vous met au dessus de toute critique ? Eh non, madame, bien au contraire : puisque, vous le savez bien et l’avouez aujourd’hui, vous avez été nommé précisément en raison de vos origines, c’est que vous exercez un rôle, c’est que vous avez une fonction bien particulière à l’égard de ceux qui sont de même origine que vous. Vous n’auriez pas dû, Madame, parler de ces origines. Ce faisant vous avez ressuscité la voix du grand Malcolm.

"« Il y avait une différence au temps de l’esclavage entre le nègre domestique et le nègre travailleur des champs. Les nègres domestiques, ce sont ceux qui vivaient dans la maison du maître ;ils étaient bien vêtus,ils mangeaient bien parce qu’ils mangeaient comme le maître, ce dont il ne voulait pas. Ils vivaient au grenier ou dans la cave, mais ils vivaient près du maître ; et ils aimaient le maître plus que le maître ne s’aimaient lui-même. Ils donnaient leur vie pour sauver la maison de leur maître, plus volontiers que le maître lui-même. Si le maître disait : « Nous avons une bonne maison »,le nègre domestique disait : »Ouais, nous avons une bonne maison ».Lorsque le maître disait « nous »,il disait « nous » .C’est en cela qu’on reconnaît un nègre domestique.
Si la maison brûlait, le nègre domestique disait « notre maison brûle », le maître le battait encore .Il combattait le feu avec plus d’énergie que n’en mettait le maître lui-même. Si le maître tombait malade, le nègre domestique disait : « qu’il y a-t-il,patron, nous sommes malade ? ».Nous sommes malade. Il s’identifiait au maître, plus que le maître ne s’identifiait à lui-même. Et si vous veniez trouver le nègre domestique pour lui dire : « Echappons-nous, sauvons-nous, quittons cette maison », le nègre domestique vous regardait et répondait : « vous êtes fou, mon vieux, qu’est-ce que ça veut dire, quitter cette maison ? Connaissez vous meilleur maison que celle-ci ?Ou serais-je mieux vêtu qu’ici ? Ou serais-je mieux nourri qu’ici ? » Voila ce qu’était le nègre domestique,on l’appelait le nègre d’intérieur .

Sur la plantation, il y avait aussi le nègre travailleur. Les nègres travailleurs, c’était les masses. Les noirs étaient toujours plus nombreux dans les champs que dans la maison. Le nègre travailleur menait une vie d’enfer. Il mangeait les restes. Les nègres domestiques mangeaient les morceaux du porc. Le nègre des champs n’avaient rien d’autre que ce qui restait des entailles du porc.
Le nègre des champs était frappé du matin au soir ; il vivait dans une cabane, un hutte ; il portait de vieux vêtements dont personne ne voulait plus. Il haïssait son maître. Oui , il le haïssait. Il était intélligent . Quand la maison brûlait, il n’essayait pas d’éteindre le feu : le nègre des champs priait pour qu’il vint un coup de vent. Quand le maître tombait malade, il priait pour qu’il meurt. Si quelqu’un venait le trouver pour lui dire : « quittons cette maison, sauvons nous », il ne répondait pas ; « pour aller ou ? », mais « tout plutôt que cette maison » ».... Extrait du « Pouvoir Noir » , extrait d’un discours de Malcolm X.

Messages

    • article raciste..la haine de sarkosy l’emporte sur le devoir de respect que l’on doit avoir sur toutes les origines des serviteurs de la republique

      non sur ce coup là bellacio pue un peu ( enfin l’auteur de l’article)

    • Dez la même manière qu’on est antisémite si on critique Israel foutage gueulistique

    • Tout à fait d’accord avec vous. On peut être contre la politique de Sarkozy mais il n’empêche que Rachida Dati est une fille méritante. Elle est la preuve vivante qu’une personne issue de l’immigration et ayant grandi dans des conditions difficiles (famille immigrée de 12 enfants) peut y arriver. C’est incroyable quand on y pense. Quand les gens issus de l’immigration, les gens des cités, par exemple, sont largués, ont accuse le pouvoir de ne pas les aider à trouver leur place dans la société. Mais quand une personne issue de l’immigration réussit, alors on l’accuse d’être un valet du pouvoir, d’être un "nègre domestique" ou un "nègre bounty". Conclusion : une certaine gauche n’aime les immigrés que lorsqu’ils sont des victimes. Dès qu’ils refusent leur condition de victimes et se battent pour s’intégrer et réussir, alors ils deviennent des traitres.

    • Si j’ai bien compris Malcom X était raciste ?

      Pourtant ça n’est pas être raciste que de dire qu’on peut être issu de ce que les hypocrites appellent une "minorité visible", être travailleur et méritant, et servir ceux qui écrasent vos compagnons de misère avec ferveur et loyalisme.

      Rachida Dati, pas plus qu’une Condy Rice ne mérite la compassion ni le soutien de ceux que ses maîtres oppriment.

      G.L.

    • On peut être issu de l’immigration et arriver à un haut niveau , c’est même très méritoire.Mais il y a la façon et R.Dati a pour y arriver TRAHI et elle continue en se retranchant justement derrière ses origines.Il n’est nul besoin pour y arriver de se mettre dans le camps des salauds , c’est pourtant ce qu’a fait Dati ;elle renie le peuple ,les siens ,sa famille naturelle ,elle s’est mise du côté de la facilité en épousant le camps des "boureaux"des pauvres !!! Comment on les appelait ceux qui faisaient ça en 40-45 ???
      Aucune circonstance atténuante pour Rachida Dati,AUCUNE !!!

      François Pellarin.

    • Illustration de ce que l’article dénonce, on n’argumente pas, on classe : il faut regarder les origines avant de regarder la personne ; sinon on est raciste. Alors que l’homme qui dénonce les "géants noirs" des banlieues et ceux qui lui servent la soupe sont bien sûrs antiracistes...

    • Lilian Thuram a lui aussi réussi, Jamel Debbouze et Yannick Noah aussi, personne ne les critique pour autant. Pourquoi ? Car ils ne servent pas les puissants qui écrasent ceux qui partagent leurs origines. Car ils ne renient pas leurs origines (quitte à s’en souvenir à chaque fois qu’on les critique pour ce qu’ils font), car ils n’ont pas oublié d’où ils viennent et qu’ils savent que s’ils ont eu de la chance leur cas n’est pas généralisable. Quant à Rachida Dati, contrairement aux trois personnalités mentionnées plus haut ce n’est pas à ses qualités personnelles qu’elle doit son poste mais à sa servilité, à ses relations et à la volonté de Sarko d’en faire une caution à sa politique anti-immigrés. Rachida Dati est "Un cadeau" fait aux enfants de la République. Un poste de ministre est considéré, quand il s’agit d’un immigré, non pas comme la récompense du mérite mais comme un cadeau ... Quelle honte !

    • Bon d’accord , ça dérange , mais justement c’est interessant parce que ça dérange...
      t’es de quelle couleur ?

    • 1. Rachida Dati n’est ni algérienne, ni marocaine, ni africaine, ni de peau foncée mais elle est une citoyenne FRANÇAISE. C’est en tant que Française qu’elle doit être critiquée. Or, c’est vous qui lui rappelez ses origines en la traitant de "nègre domestique" et de "nègre bounty" et en considérant qu’elle a trahi les siens.
      2. Vous dites qu’elle doit son poste à sa "servilité" à l’égard de ses "maîtres". Mais, vous n’auriez pas utilisé ces termes s’il s’agissait d’un jeune ministre français de souche. Pourquoi ?
      3. Je signale qu’avant d’être ministre, Rachida Dati a eu des diplômes et occupé des fonctions (de juge et de procureur notamment) et qu’elle doit ça avant tout à son mérite.

    • Si tu avais lu l’article tu verrais que c’est elle qui rappelle ses origines, que c’est Sarko qui la désigne comme exemple d’une immigrée qui a réussi (et non pas d’une Française qui a réussi), que ce sont ces origines qui lui valent sa gloire médiatique et le soutien de SOS Racisme et co. Si elle ne se regarde que comme française qu’elle la ferme lorsqu’on la critique. Quant à sa servilité il suffit de voir que la dame sait faire preuve d’arrogance quand elle veut et rappeler son parcours et ses origines quand elle est face à des gens de gauche et à des critiques ; mais qu’en revanche elle n’est qu’humilité face à son Sarko et aux dérapages bien plus graves de celui-ci.

    • A Malcom x
      Ce n’est pas moi ni les camarades qui avons en premier critiqué ses origines c’est ELLE R.DATI qui se retranche derrière à la moindre critique c’est sa SEULE DÉFENSE !!!Elle serait née en France de parents ,arrières,arrières arrières arrières...grand-parents français de souche que cela ne changerait RIEN aux critiques que nous lui faisons.
      Elle est sectaire,se prend pour dieu,ne fait aucune concession humaine,bref elle est très facisante et c’est pour toutes ces raisons que nous la détestons et la combattons,pas pour ses origines même si elle les renie.

      R.Dati, C.Lagarde, MAM,Kouchner ,Lang et toute la clique sont des ennemis qu’il faut combattre sans concession , sans cesse et par tous les moyens.
      On est communiste ou bonne sœur, il faut choisir !!!
      Très confraternellement.
      François Pellarin.

    • "C’est en tant que Française qu’elle doit être critiquée." Et c’est pourtant en tant qu’ARABE qu’elle est encensée par la presse et par Sarko. Elle est le modéle non pas d’une FRANCAISE qui a réussi à s’en sortir mais d’une FEMME ISSUE DE L’IMMIGRATION QUI A REUSSI A S’EN SORTIR, et prenez en de la graine !, sinon je vous envoie les flics, vous les ISSUS DE L’IMMIGRATION QUI N’AVEZ PAS REUSSI A VOUS EN SORTIR, parce que vous n’avez pas voulu sous-entendu et que vous n’avez que ce que vous méritez.

      Nous ne manquerons donc pas de lui rappeler chaque fois qu’il le faudra que s’il n’y aucune honte à vouloir s’en sortir il ne faut pas se servir de son parcours personnel pour écraser ceux qui n’ont pas eu la même chance que soi.

    • RECTIFICATIF : ce n’est pas à Malcom X que je m’adressais mais bien plutôt à 81***180 et plus largement à ceux qui veulent à tous prix défendre Dati.
      François Pellarin.

    • Mais je ne défends pas Rachida Dati. Je suis simplement scandalisé qu’on traite les gens de "nègres domestiques" ou de "nègres bounty" tout simplement parce que ce sont des enfants d’immigrés qui ont des idées de droite. Un "blanc" de droite on ne le traite pas de "blanc domestique" alors pourquoi le dire d’un immigré ? Ils ont le droit d’être de droite comme les Français de souche. Nathan.

    • Tout le monde a le droit d’être de droite ou de gauche, d’extrême-gauche ou d’extrême-droite, de défendre les intérêts du peuple ou ceux des bourgeois, de se sentir plus proche des beaux quartiers que des cités populaires. Mais à partir du moment où on adopte ces opinions on entre dans l’arêne politique et il faut accepter les critiques et ne pas se retrancher derrière ses origines. On a le droit d’être issu des couches populaires et de l’immigration, de réussir et de faire ensuite carrière contre ceux dont on partageait jadis le sort. On a le droit d’avoir des ancêtres algériens et de soutenir ceux qui réhabilitent la politique de prédation et de massacre coloniaux à l’encontre de ce pays. On a le droit d’être issu de l’immigration et de soutenir des politiques anti-immigrés. On a le droit d’être issu du prolétariat et de soutenir des politique anti-prolos. Seulement il ne faut pas alors s’étonner que certains soient tentés de se rappeler d’où vous venez et de vous le dire bien haut. Cela surtout si vous-mêmes instrumentalisez vos origines et les rappelez à chaque fois qu’on vous critique.

    • Elle a surtout été dotée d’un culot monstre, pour avoir frappé à certaines portes, réussi à arracher des stages dans de grosses sociétés alors qu’elle n’avait pas encore son deug d’économie, et puis sa rencontre déterminente avec simone Weil et Chalendon l’ont propulsée là où vous la voyez !

      Mais je partage la plupart des posts, quant à sa façon de jouer avec ses origines. C’est elle qui s’y est mise toute seule et pas nous !

      Ce qui me fait pencher aussi dans ce sens, c’est qu’en sortant d’une visite de prison, elle s’est exclamée qu’il "fallait sévir encore plus". Je constate qu’elle n’a même pas un soupçon de compassion pour les jeunes des cités qui sont livrés à eux-mêmes, qui s’em.., trouvent le temps long, etc...

      Et dire aussi qu’elle a coupé les "ponts" depuis longtemps, avec son frère condamné pour trafic de drogue, alors que ce dernier a tenté de la contacter en avril, ça passe difficilement, quand on sait que par la "volonté" de Sarkozy le "14 juillet" est devenu synonyme de "fête fraternelle" ! Ca craint un peu, il me semble ! De l’exemplarité serait parfois souhaitable, surtout quand on a les moyens !

  • Effectivement on n’en a rien à foutre des photos de Rachida petite, de la même façon que ce qui arrive à ses frères ne doit pas interférer avec la critique de sa politique.

    De la même façon son origine ne la transforme pas en traitre, et le fait que pendant longtemps il n’y eut pas de ministres d’origines différentes que blanc européen était un symbole au concret du racisme et de l’esprit de caste d’appareils dirigeants. Il ne manquait nullement de talents ou de non-talents, pour le meilleur comme pour le pire, pour que les médias, les gouvernements en France ne soient pas les endroits les plus racistes au concret de la société française.

    Alors Sarko l’a fait....

    Comme Buch d’ailleurs.... Montrant en cela que si le racisme a été un marche-pied pour qu’ils arrivent aux affaires, ils considèrent la chose comme une commodité variable, un levier pour l’essentiel, le bizness, nullement une fin.

    Alors il faut en revenir à l’essentiel, la politique menée, la violence proclamée de l’état, le désir d’enfermement paranoïaque (la France a un nombre énorme de prisonniers) , la pingritude des moyens donnés à la justice, la bombance prévue pour les cimentiers constructeurs de prisons, l’hyper-agressivité d’une ministre .

    Copas