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A propos de catastrophe nucléaire, 22 ans après Tchernobyl...

Publie le mardi 29 avril 2008 par Open-Publishing
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La possibilité d’un accident nucléaire grave en France dont près de 80% de l’électricité est produite par 58 réacteurs à eau pressurisée (PWR) n’est pas une lubie des antinucléaires, les officiels l’admettent depuis longtemps même si ce n’est guère répercuté par les médias (voir le rôle des médias lors de Tchernobyl).

Des scénarios de gestion existent depuis quelques années pour la phase d’urgence (pendant l’accident), confinement, prise d’iode stable, évacuation, et des exercices de crise) sont organisés dans les localités proches des réacteurs.

Ce qui est nouveau c’est l’élaboration concrète, pour des territoires dont le sol serait durablement contaminé après la fin des rejets radioactifs, d’une stratégie de gestion post-accidentelle y compris à long terme. Il est nouveau d’envisager en France que si la contamination d’une zone est importante, elle peut nécessiter le relogement temporaire, voire définitif, des habitants.

On a désormais des informations sur l’avancement de ce programme de gestion post-accidentelle (dit CODIRPA) et l’esquisse de la "doctrine" qui le sous-tend.

Le long terme c’est ce que vivent depuis 1990 les habitants des zones les plus contaminées de Biélorussie, de Russie, d’Ukraine et particulièrement les enfants...

Le médecin-chef du service pédiatrique de l’hôpital de Gomel (Bélarus) nous déclare :

"En 1985, un an avant la catastrophe, 200 cas de malformations étaient répertoriés. En 2000, plus de 800 cas, malgré pourtant une baisse considérable des naissances : actuellement 14 à 15 000 naissances/an, contre 28 à 30 000 avant la catastrophe de Tchernobyl"
"Actuellement, les malformations que nous constatons en tant que médecins sont beaucoup plus compliquées qu’avant. Ce sont en majorité des malformations du coeur, du système cardio-vasculaire, du tube digestif, des reins. Ces altérations rendent les enfants invalides.
L’augmentation des leucémies et du cancer de la thyroïde est un des problèmes graves. Nous ne nous occupons pas, dans ce service, des enfants diabétiques qui sont traités dans un service d’endocrinologie, mais nous avons rencontré ici des cas de diabètes chez les nouveaux nés et savons qu’il y a une hausse de ces maladies. Nous constatons une grande baisse de l’immunité et beaucoup d’anémies ; les maladies infectieuses se manifestent avec beaucoup plus de gravité.
Nous observons aussi des maladies qui habituellement ne sont pas caractéristiques des enfants, liées à une forte tension artérielle, des altérations du rythme cardiaque. Les cataractes font partie des malformations de naissance. C’est une maladie pourtant très rare chez l’enfant et que l’on observe de plus en plus."
"Les malformations qui arrivent maintenant, nous pouvons les imputer à la catastrophe de Tchernobyl. On ne peut pas encore évaluer complètement les conséquences, car il est trop tôt. Les filles qui accouchent maintenant avaient deux - trois ans au moment de la catastrophe. Celles qui sont nées ou qui étaient dans le ventre de leurs mères au moment de l’accident, n’ont que 16 ou 17 ans et ne sont donc pas encore enceintes..."

Pour les "autorités" qui veulent tirer les leçons de la gestion soviétique, les premières années après l’explosion du réacteur sont déterminantes (c’est là que les doses de radioactivité sont les plus élevées). Or une réécriture de l’histoire est faite par les consultants de l’Autorité de Sûreté Nucléaire chargés du "retour d’expérience" pour la période 1986-1991.

Il est nécessaire de souligner les "erreurs" et "omissions" importantes pour la compréhension des événements de cette période extrêmement complexe. Car les conclusions risquent d’être, qu’il y a eu bien trop d’habitants évacués (ce qui est évidemment faux) et que QUAND un accident ARRIVERA en France il ne sera pas nécessaire de procéder à toutes ces coûteuses... "précautions".

Lire la suite...

- Dossier de Bella Belbéoch "La gestion post-accidentelle d’une urgence radiologique sur une de nos installations : quelques remarques sur Tchernobyl et le « retour d’expérience » 1986-1991"), sur :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/Gestion_post_accidentelle.pdf

Pour plus d’informations :

 Le livre : "Tchernobyl une catastrophe. Quelques éléments pour un bilan", de Bella et Roger Belbéoch, Ed. Allia, Paris 1993, épuisé en librairie, mais disponible en PDF sur :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/Tchernobyl_une_catastrophe_1993.pdf

- Une page spéciale sur la catastrophe de Tchernobyl sur :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/special_tcherno.html

http://www.dissident-media.org/infonucleaire

Messages

  • Il ne faut pas oublier les agriculteurs et éleveurs qui seront chargés de nous donner à manger rapidement après le début de l’accident et au dela si jamais cela devait durer. Ils ont tous dû prendre connaissances des fiches en couleurs pour savoir quoi faire et comment procéder. Je conseille fortement de se bouger rapidement car il y a de quoi s’occuper...
    http://www.dissident-media.org/infonucleaire/Guide_aide.pdf

    • Il ne faut pas oublier les agriculteurs et éleveurs qui seront chargés de nous donner à manger rapidement après le début de l’accident et au dela si jamais cela devait durer. Ils ont tous dû prendre connaissances des fiches en couleurs pour savoir quoi faire et comment procéder.

      T’as mal compris le guide. Le guide en question n’est pas destiné aux "agriculteurs et éleveurs qui seront chargés de nous donner à manger", mais aux agriculteurs et éléveurs situés dans une zone de quelques km (ou quelques dizaines de km, selon le type d’accident) autour de l’installation accidentée. Et qui ne seront "charges de donner à manger" à personne, du moins dans l’immédiat. Le but du guide est de leur donner des consignes permettant 1) de réduire les pertes économiques des agriculteurs et éleveurs et 2) de permettre l’élimination la plus propre possible des recoltes et du bétail contaminé.