Accueil > Algérie sous contrôle franco...americain

Algérie sous contrôle franco...americain

Publie le mardi 7 juin 2005 par Open-Publishing

(la mafia colonisée et sanguinaire "club-des-pins-champs-élysée-zurich" laisse l’armée impérialiste occuper l’Algérie)
http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/us/exercice_marines.htm

Les Marines américains en exercice avec l’ANP

Le Quotidien d’Oran, 31 mai 2005

Des exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis, l’Algérie et sept autres pays du Sahel seront organisés dans les prochains jours. L’ambassadeur étasunien à Alger, Richard Erdman confirme ainsi le lancement de la seconde phase

de l’initiative Pan-Sahel (PSI).

« Dans les jours qui viennent, il y aura un exercice militaire au Sahara pour aider les pays du Sahel à défendre leurs territoires », a souligné l’ambassadeur américain à Alger, lors d’un point de presse. Sans vouloir s’épancher sur les détails de cette opération militaire d’envergure, le diplomate américain annoncera, également, la venue d’un haut responsable des forces alliées de l’Otan, avant la fin de cette semaine, sans indiquer sa qualité et son rang. Ainsi, on apprendra de sources diplomatiques que ces exercices se dérouleront dans le désert, entre le Niger et le Mali, soit au sud des frontières algériennes. Les armées de neuf pays devront prendre part à cet exercice militaire, à savoir : l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et le Nigeria avec les autres armées du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie qui ont déjà bénéficié d’un entraînement militaire technico-tactique antiterroriste poussé, opéré durant une année par les forces spéciales de la 8e division des Marines.

Cette opération, baptisée « Exercice Flintlock 2005 » avait déjà été annoncée, sans le détail, pour juin 2005 par le vice-ministre adjoint de la Défense chargée des Affaires africaines, Mme Theresa Whelan, dans le cadre d’un nouveau programme, la « Trans Saharan Counterrorism Initiative » (Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme). L’armée américaine devra assister les armées du Sahel et du Maghreb dans leurs efforts d’empêcher l’établissement de bases terroristes en Afrique, particulièrement celles d’Al-Qaida et des Salafistes algériens, marocains et libyens qui sont les plus actifs dans la sous-région, en terme de recrutement, d’armement et de force de frappe terroriste.

L’exercice se déroulera en fonction de deux objectifs : d’abord enseigner aux officiers et soldats des armées du Sahel, des tactiques militaires, et inciter les armées participantes à renforcer leurs liens et leur coopération. Un double objectif que les militaires américains espèrent atteindre suite au succès de l’initiative Pan-Sahel qui a obtenu une mise à niveau efficace des troupes d’élite des armées sahéliennes.

Les militaires américains redoutent que l’existence de vastes zones inhabitées et la faiblesse du contrôle des Etats sahéliens de ces régions, tribales pour l’essentiel et sensibles à un islam salafite, ne se transforment en sanctuaires pour terroristes. Malgré la couverture satellite de ces régions, les Américains sont confrontés à la persistance d’un système de déplacement artisanal, comme les caravanes et les petits convois de 4x4, et au fait que la densité des produits de ravitaillement qui circulent dans la région, permet une installation durable et sécurisée des bases terroristes. Le recrutement y est facile de la part des groupes salafistes, comme l’a démontré la cohorte de Nigériens, Maliens, Tchadiens, Mauritaniens et Libyens que Abderezak « Al-Para » avait réussi à convaincre d’intégrer des milices terroristes à forte dominante saharienne. Un enrôlement rendu possible par les facteurs tels la guerre, la pauvreté, la maladie, la corruption et le manque d’éducation.

A l’inverse du programme Pan-Sahel, doté seulement de 7 millions de dollars, le programme trans-saharien compte être un processus « préventif et non de réaction » comme le veulent les Américains qui considèrent qu’aider les Etats sahéliens à opérer militairement ensemble, semble plus fructueux que les relations bilatérales dans la lutte antiterroriste. Le Pentagone a déjà équipé 6 compagnies d’infanterie légère au Mali, en Mauritanie, au Tchad et au Niger, mais il faudra aux Américains lever les fonds promis, soit 125 millions de dollars sur 5 ans, pour pouvoir mettre en adéquation leur volonté de traquer les islamistes et les besoins des armées sahéliennes. D’où l’aveu de Mme Whelan qui considère que : « nous ne nous faisions aucune illusion sur l’idée qu’une seule compagnie puisse, par exemple, patrouiller et contrôler toute la frontière de la Mauritanie. Mais nous avions le sentiment que si on disposait d’une unité militaire qui était capable de répondre de façon plus efficace aux informations concernant les menaces dans la région, serait au moins un pas dans la bonne direction ».

Les experts militaires soulignent que cet exercice, programmé depuis la dernière rencontre au Commandement américain en Europe (Eucom) à Stuttgart, peut être une étape supplémentaire dans la réflexion stratégique américaine concernant l’Algérie et les pays du Sahel. Si les Américains ont souvent démenti l’installation d’une base aéroportée au sud algérien, de plate-formes pour hélicoptères, au nord du Mali et de mini-bases pour commandos Delta, au Niger, l’intention de pérenniser leur présence militaire dans la sous-région n’est pas absente.

Au nom de la lutte globale contre le terrorisme, les militaires américains concrétisent un projet que la France n’a jamais pu réaliser, pourtant liée par des accords de défense avec la majorité des pays sahéliens. En préconisant des « solutions régionales », les Américains délèguent leurs options tactiques à des armées du Sahel, du Maghreb et d’Afrique aux dispositions et compétences techniques assez éloignées. L’ANP, qui est de loin l’armée la plus performante dans le domaine de la lutte antiterroriste, participe à ces exercices militaires, non seulement pour épauler les Américains dans la lutte antiterroriste, mais surtout pour bénéficier de moyens technologiques sophistiqués afin de sécuriser ses frontières sud trop étendues pour être matériellement contrôlés.

Mounir B.