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Ali Aissaoui contre Leclaire ou le renouveau de David contre Goliath

Publie le vendredi 29 mai 2009 par Open-Publishing
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En 1892, Dreyfus sera porté au pilori pour ce qu’il est : juif. Je n’ai surtout pas le talent d’un Zola mais sa démarche de révolte m’inspire modestement aujourd’hui face aux mêmes volontés : être jeté en pâture, à l’opinion publique, pour ce que l’on est.

Face à une accusation calomnieuse pour ce qu’il est, Ali Aissaoui doit être soutenu et défendu aujourd’hui, par d’autres voix que la sienne, par une autre presse, mais sur le même terrain et selon les mêmes règles du jeu que celles employées à son encontre. Il doit être défendu au delà des issus judiciaires contre une mécanique, une intention et une démarche qui ne doivent rien au hasard et qui prendront le dessus si on ne les combat pas, où qu’elles soient...y compris dans la presse et derrière le masque probe du journaliste éthiquement vertueux.

Aujourd’hui, je n’écris pas à propos d’un homme qui s’en prend à un autre, mais à propos d’un principe moral bafoué : avoir le droit d’être ce que l’on est et ne pas être choisi parmi d’autres, puis accusé pour cela.

Pour un journal qui traite un homme intègre et honnête, luttant contre toute forme de discrimination au quotidien, d’antisémite sur des suscitions fumeuses, leur méthodes aux relents de poujadistes trop pressés, à la minute près, sont très proches des méthodes de délation sous le gouvernement de Vichy entre 39 et 45. "Mon voisin s’appelle Ali, il est beur, il habite à la mairie de Reims...". De maghrébin à tête de Turc il n’y a qu’un pas à franchir. Et certains n’hésitent apparemment pas.

Cette calomnie aurait pu tomber sur n’importe qui. Et pourtant le hasard, à fait qu’elle tombe sur « Ali ». Les hasards sont parfois curieux. Les preuves de ce que l’on avance, doivent être autre chose que le nom et la couleur de peau. « Ali » comme prénom pour un médecin et un élu, c’est vrai, ce n’est pas si courant. Certains nostalgiques d’un ordre moral qui veut laver plus blanc que blanc suspectent ces nouveaux élus d’un nouveau genre, d’avoir usurpé leur position comme ils suspectent les jeunes de banlieue d’avoir volé l’orange du marchand, par extension de la même logique. Il faudra leur dire que ce n’est que la justice, l’avenir et le progrès, et eux ne sont que le passé.

Philippe Leclaire, prête d’un clergé au service de cet ordre moral cadencé au pas de l’oie blanche, perpétuellement effarouché, tente de nourrir les superstitions de ce qu’il considère comme sa roture, par ses prêches au karcher, sur un territoire médiatique, devenu maintenant son fief. Imposant quotidiennement la dime et la gabelle aux Champardennais, pour obtenir l’information locale sur laquelle il règne sans partage, avec sa direction, par droit divin. Ne doutons pas qu’ils se prennent pour des « élus », alors qu’ils ne l’on jamais été, eux. Pourtant nous les supportons et leurs avons donné les clés de notre presse, initialement résistante à ce genre de méthodes.

Concernant le droit d’usage du titre de médecin durant un exercice temporaire, sous une licence temporaire. Il est tout aussi cocasse de constater qu’un journaliste, qui est, par définition, obligé de faire la demande de sa licence professionnelle tout les ans pour continuer à exercer, puisse reprocher à quelqu’un d’autre l’exercice temporaire d’un titre et d’une profession sous un droit temporaire et non permanent, tout comme le sien.

Est-ce que la suspicion doit être jetée sur tous les journalistes de l’Union ? Non, sur certains seulement. Le jour où le grand inquisiteur Leclaire, qui ne l’est pas tant que cela, rendra sa carte de presse, usé de tout côté par ses propres calomnies hâtives, nous aurons loisir à ce moment venu d’enquêter, pour faire savoir si l’utilisation du titre réglementé de journaliste fut utilisé légalement. Tout comme Ali Aissaoui, il ne l’a jamais obtenu de façon permanente et pourtant il exerce et se dit lui aussi « journaliste »… à la place de ma concierge. A ce propos, nous suggérons à M. Leclaire une reconversion en juge, un juge outré, un juge d’Outreau, un juge de trop.

Je ne sais pas si cet apprenti franc tireur à augmenter franchement ses tirages, mais il est certain qu’il aura fait progresser l’écologie par le recyclage de sa production pour l’hygiène canin sur les trottoirs de Reims. Néanmoins pour lui et ses pratiques, les rues rémoises resteront glissantes à jamais.

Je m’adresse aux auteurs : Vous avez tenté de secouer un marronnier, celui du racisme et des préjugés, mais rien n’est tombé. Et même si sa couleur de peau est le marron par le hasard de sa naissance, la seule chose que vous auriez pu faire tomber impunément c’est un homme. Un homme.

Les seuls fruits que vous auriez la lucidité de tirer du feu aujourd’hui sont les conclusions qui s’imposent, messieurs Tillier et Leclaire. Les Rémois vous en conjure : libérez enfin les clés de leur journal et repartez bruler d’autres contrées. L’Union est une chaine et vous en êtes les maillons faibles.

Je finirais par un remarque vulgaire mais somme toute méritée : Un tartuffe de la presse est devenu un trou de balle après avoir rencontré un grand bandit. Aujourd’hui, ce sont les rémois qui se retrouvent dans la… en héritant de sa diarrhée dans leur quotidien.