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Après un mois de guerre au Liban, le lent réveil des "colombes" d’Israël

Publie le vendredi 11 août 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Les premières fissures apparaissent dans le soutien quasi unanime des Israéliens à la guerre au Liban. Certains hommes politiques et intellectuels "colombes" de premier plan expriment désormais leur désaccord avec la décision du gouvernement d’envoyer davantage de soldats sur le territoire du Hezbollah.

Trois des intellectuels israéliens les plus en vue, Amos Oz, David Grossman et A.B. Yehoshua, se sont retrouvés jeudi pour exhorter Ehoud Olmert à se concentrer sur la diplomatie plutôt que sur des initiatives militaires.

"Nous sommes à un croisement entre le feu vert donné pour la poursuite des opérations militaires et la recherche d’une solution politique", a affirmé A.B. Yehoshua.

Chaque vendredi depuis un mois, des militants anti-guerre organisent des manifestations contre les représailles massives lancées par Israël au Liban après le raid mené par le Hezbollah le 12 juillet en territoire israélien et la capture de deux soldats de Tsahal. Mais ils n’ont jamais attiré plus d’une poignée de personnes. Pendant des semaines, les sondages donnaient environ 80% des Israéliens soutenant la guerre, mais cet unanimisme commence à s’éroder, faute de résultats face au Hezbollah.

Certains pacifistes qui étaient restés silencieux et qui avaient même soutenu les combats disent désormais que la violence a duré assez longtemps. "Israël a eu raison quand il a choisi de répondre par la force à la provocation violente du Hezbollah", a déclaré Amos Oz, un des principaux écrivains de l’Etat hébreu et aussi l’une voix les plus écoutées de la gauche israélienne.

Pour lui, le Hezbollah est une branche de cet Islam radical qui souhaite l’anéantissement d’Israël, et sa défaite serait un triomphe pour les modérés au Proche-Orient.

Mais depuis, Beyrouth a proposé de déployer 15.000 soldats libanais au Sud-Liban si Israël se retirait immédiatement après la conclusion d’un cessez-le-feu. Or le cabinet de sécurité israélien a décidé quand même mercredi d’étendre plus au nord son offensive terrestre contre le Hezbollah.

Le plan libanais "n’était pas seulement un tournant, c’était une victoire pour la demande principale d’Israël", estime Amos Oz. Pour lui, l’Etat hébreu aurait alors dû dire au Premier ministre libanais Fouad Siniora que son plan était une bonne base de négociation, et arrêter là son offensive.

"S’ils nous avaient proposé cela il y a un mois, nous aurions sauté dessus", affirme pour sa part son collègue David Grossman.

Pour lui, la poursuite de cette guerre risque de provoquer la chute du gouvernement libanais, avec un Hezbollah émergeant du chaos politique comme la première force politique au pays du Cèdre.

Jeudi, quelque 600 personnes ont participé à une manifestation à Tel Aviv jeudi. Bien que modeste par rapport aux dizaines de milliers de manifestants dénonçant l’invasion du Liban en 1982, ce rassemblement marque le début du réveil du mouvement pacifiste qui était en veilleuse depuis le début du conflit.

Le doute semble également atteindre les politiques. Trois des 12 ministres du cabinet restreint se sont abstenus mercredi lors du vote autorisant l’extension de l’offensive terrestre : Shimon Peres et Ofer Pines-Paz ont plaidé pour que tous les moyens diplomatiques soient mis en oeuvre avant d’en arriver là, alors qu’Eli Yishai voulait lui avoir recours à davantage de frappes aériennes plutôt que de prendre le risque d’engager plus de troupes au sol, selon le journal "Haaretz".

"Quelle différence cela fait-il d’avoir fait 10 kilomètres de plus ou de moins (au Liban)", a lancé Shimon Peres à la télévision, qualifiant le conflit de "guerre balistique".

En cours depuis désormais 30 jours, cette guerre du Liban est le conflit le plus long de l’histoire d’Israël, depuis la guerre d’indépendance en 1948. Et avec plus de cent victimes civiles et militaires, le mécontentement grandit face à l’échec de Tsahal à déloger le Hezbollah du Sud-Liban et arrêter la pluie de roquettes sur le nord d’Israël.

"Aujourd’hui, la gauche sioniste doit s’exprimer", lançait jeudi Yossi Beilin, patron du parti "colombe" Meretz et l’un des principaux artisans des défunts accords de paix d’Oslo. "Nous disons que ça suffit. Il faut conclure un accord, et ne pas aller demander encore du temps à l’Amérique". AP

http://fr.news.yahoo.com/11082006/5...

Messages

  • Les soldats israéliens fait prisonniers par le Hezbollah, au tout début de ce conflit, ont été capturés AU LIBAN alors qu’ils venaient de commencer à envahir le pays. L’entrée des soldats israéliens au Liban n’était pas seulement une déclaration de guerre, c’était l’initialisation de celle-ci. Contrairement à ce que prétendent les mensonges de la plupart des journalistes de télé en France, ce n’est pas le Liban qui a attaqué Israël, mais Israël qui a attaqué le Liban. D’ailleurs, il n’y a qu’à regarder QUI continue à essayer d’envahir l’autre en ce moment même ! Le Liban a le droit de se défendre !

    http://www.voltairenet.org/article1...

    • Quand aux milliers de libanais prisonniers au liban, ils ont également enlevés au liban, donc chez eux, par les forces d’occupations israëliennes durant les dernières décennies. Mais leur sort ne compte pas devant celui de 3 soldats israëliens.

      Les roquettes du Hezbollah ne sont pas moins justifiables que les bombardements de Tsahal

      sc_marcos94

  • Pathétiques ces intellectuels israéliens, ils sentent que le vent tourne en leur défaveur, le sionisme est en danger alors ils montent au créneau. d’un point de vue militaire, leurs chars Merkava sont tenus en échec sur le front sud, d’un coté "gagner les coeurs et les esprits", leur propagande bat de l’aile et ce malgré les contorsions des médias traditionnels français.
    relire l’article de Ran Hacohen
    "Les intellectuels israéliens aiment la guerre" publié sur Ism http://www.ism-france.org/news/