Assurance-maladie : les internes appellent à la grève illimitée à partir du 17 janvier

La contestation contre la réforme de la « Sécu » prend de l’ampleur dans le milieu médical. Le principal syndicat d’internes de médecine générale appelle à un mouvement de « grève totale illimitée » à partir du 17 janvier pour protester contre la nouvelle convention d’assurance-maladie, base essentielle pour l’application de la réforme.

L’intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) reproche à cette convention, acceptée fin décembre par trois des principaux syndicats de médecins, de faire la part belle aux spécialistes, tout en augmentant la charge de travail et les responsabilités des généralistes sans réelles contreparties.

Dans un courrier adressé au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et au ministre de la Santé Philippe Douste Blazy, rendu public vendredi, l’ISNAR-IMG déclare déposer un « préavis de grève totale illimitée (activité de service, de gardes et d’astreintes) à partir du 17 janvier à 8h ».

L’ISNAR-IMG, qui appelle par ailleurs à une « marche contestataire » à Paris le 22 janvier et a reçu le soutien du syndicat MG-France, exige la « reconnaissance » de la spécificité du médecin généraliste » ou encore une « rémunération équivalente entre tous les médecins libéraux ».

Cet appel à la grève et à une manifestation intervient alors que MG-France, syndicat de généralistes qui a refusé de signer la nouvelle convention, recommande à ses adhérents de refuser de remplir les formulaires les désignant comme « médecins traitants », sauf pour les patients en Affection longue durée (ALD).

Par ailleurs, un « manifeste » contre cette réforme a d’ores et déjà recueilli 2.000 signatures via internet.

Face à cette fronde, le secrétaire d’Etat à l’Assurance-maladie Xavier Bertrand a affirmé vendredi dans le « Figaro Entreprises » qu’il « est faux de dire que la convention lèse les généralistes, au contraire. Le généraliste voit son rôle de pivot renforcé grâce au parcours de soins coordonnés ».

Et de prévenir : « La réforme s’applique à tous, elle doit être appliquée par tous. Aujourd’hui, ne pas s’engager dans la réforme (...), c’est tout simplement fragiliser l’avenir de la Sécurité sociale ». (AP)

http://permanent.nouvelobs.com/social/20050107.FAP5768.html?1433