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Avenir du MRAP : Réponse à Maurice WINNYKAMEN 1
Publie le samedi 20 octobre 2007 par Open-Publishing6 commentaires
Maurice WINNYKAMEN vient de publier GRANDEUR ET MISERE DE L ANTIRACISME : Le MRAP est-il dépassé ? aux Editions Tribord
L’auteur né en 1933 est un ancien militant du MRAP . Il a quitté le MRAP avant 1977, avant que le MRAP deviennent Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples. Il a donc connu et fait vivre un MRAP que beaucoup n’ont pas connu, en tout cas que je n’ai pas connu (1) celui qui va de 1941 - le MNCR - et 1949 - MRAP - alors que le MRAP signifiait « Mouvement contre le Racisme et l’Antisémitisme et pour la Paix » à 1977 date du changement de nom. C’est donc avec intérêt et respect et même admiration que j’ai lu la première partie de l’ouvrage qui porte sur les années antérieures à 1977.
Avec intérêt car j’avoue que j’ignorais nombre d’évènements qui ont participé à la naissance du MRAP ; avec respect car malgré les critiques que l’auteur porte sur l’évolution du MRAP je sens une force de conviction issue à la fois d’une expérience traumatisante (la Shoah qui fait l’objet d’un chapitre spécifique) et d’une activité militante de longue durée. Evidemment, un tel engagement débouche sur des conflits d’orientation. Nous y reviendrons. Reste que les mots me manquent pour dire l’admiration que je porte aux militants de cette génération. Les militants antiracistes d’aujourd’hui ont à gagner à fréquenter ces hommes et ces femmes qui ont combattu le fascisme et l’antisémitisme De même que les hommes antisexistes s’enrichissent à fréquenter des féministes.
La tâche qui est devant nous est de combattre sans relâche le racisme. Nous ne pouvons nous y soustraire. Il y va de notre dignité. Mais quel racisme ? C’est là que les désaccords surgissent.
Pour Maurice WINNYKAMEN il y a un racisme historique qui ne faut absolument pas relativiser qui se nomme antisémitisme. Je passe ici sur le débat antisémitisme/judéophobie. L’antisémitisme a été si puissant à travers les siècle que l’on ne saurait selon l’auteur le cacher sous une formule du type « contre tous les racismes » ou plus exactement « contre le racisme sous toutes ses formes ». Au sortir de la France de Vichy et alors que les chambre à gaz du nazisme étaient encore tièdes on ne peut que comprendre que l’antisémitisme soit le premier combat du MRAP « première formule » Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix.
Le changement viendra sous l’effet du colonialisme. L’auteur signale à juste titre je crois, à propos du 17 octobre 1961 que « cette date est une étape marquante du combat contre le racisme antiarabe ». Il n’oublie pas le 8 février 1962. Effectivement une génération d’antiracistes a grandie, dès la fin de la guerre d’Algérie, dans le refus des ratonnades organisées et des chasses au faciès, (le tout souvent couplé à des luttes anti-impérialistes). Sur des bases similaires (racisme anti-arabe maintenu) une nouvelle génération d’antiracistes est apparues en 1983 après la marche des Beurs. Ce racisme anti-arabe s’inscrit en France et en Europe dans la durée. Son temps n’est certes pas celui de l’antisémitisme mais peu importe car il est tout aussi insupportable.
En 1977 (2) le MRAP change de nom car il prends conscience que le racisme prend plusieurs formes : il s’attaque aux juifs mais aussi aux arabes, mais aussi aux noirs, aux Tsiganes… Le MRAP deuxième formule prend en charge l’ensemble du combat antiraciste sans opérer de hiérarchie entre les victimes. Cette ambition pose parfois des problèmes au MRAP. Nous y reviendrons mais je suis persuadé que le MRAP doit savoir gérer ses conflits dans la fraternité et le respect car la tâche est immense . A la question de Maurice WINNYKAMEN : Le MRAP est-il dépassé ? il faut répondre par la négative. Cependant il faut bien opérer un retour sur le passé. Maurice WINNYKAMEN a le mérite de poser les jalons de la réflexion nécessaire.
En effet, des problématiques sont à creuser comme le communautarisme ou l’islamophobie . L’apparition de cette nouvelle forme de racisme est critiquée par l’auteur. Je suis semble –t-il le seul à distinguer une islamophobie raciste d’une islamophobie non raciste. Pour l’heure, dans le MRAP comme dans le reste de la société, les visions sont bien tranchées : l’islamophobie c’est nécessairement du racisme, toujours et pour d’autres non, jamais. D’ou les conflits récurrents dans le MRAP depuis 2003.
Christian DELARUE
Secrétaire national du MRAP
Rennes le 20 octobre 2007
1) Je n’ai pris ma carte à Brest qu’en 1980 au moment des lois Bonnet mais j’étais déjà sympathisant du MRAP depuis 1978, donc au moment du changement de nom du MRAP.
2) Cf. LE MRAP 1977- 2007 : CONTRE LE RACISME SOUS TOUTES SES FORMES
https://bellaciao.org/fr//?page=article&id_article=53823
Messages
1. Avenir du MRAP : Réponse à Maurice WINNYKAMEN 1, 20 octobre 2007, 18:10
vous écrivez :
"Je suis semble –t-il le seul à distinguer une islamophobie raciste d’une islamophobie non raciste."
cela peut il amener à penser qu’il pourrait y avoir, par exemple, une judéophobie raciste et une judéophobie non raciste ,, ??
1. Avenir du MRAP : Réponse à Maurice WINNYKAMEN 1, 20 octobre 2007, 19:52
Et il ya aussi du racisme raciste et du racisme non raciste...
Cessez vos enfantillages, la vague d’islamophobie que connait l’Europe aujour’hui, c’est on ne peut plus clairement du racisme (hierarchisation des cultures, théorie du complot, caricature, instrumentalisation de la peur, boucémiserisation etc) !
2. Avenir du MRAP : Réponse à Maurice WINNYKAMEN 1, 20 octobre 2007, 22:09
mon dieu protège moi de mes amis, mes ennemis je m’en occupe.
1. Avenir du MRAP : Réponse à Maurice WINNYKAMEN 1, 20 octobre 2007, 22:40
Si sous le terme de judéophobie ou trouve la haine du juif c’est bien du racisme mais si sous le même terme on trouve un refus du sionisme ce n’est pas du racisme anti-juif. En tout cas pas nécessairement.
2. Avenir du MRAP : Réponse à Maurice WINNYKAMEN 1, 2 novembre 2007, 11:23
L’islamophobie non raciste est une islamophobie très circonscrite et justifiée. Parler d’islamophobie non raciste laisse penser qu’il a une islamophobie raciste, donc une reconnaissance du phénomène raciste passant par l’islam.
Il faut faire un détour par le colonialisme.
Le colonialisme est porteur de racisme. Ainsi les corses comme d’autres peuples colonisés notamment d’Afrique du nord ont du subir le racisme colonial de la Métropole. Celui-ci perdure sans doute mais il n’est pas identique à celui de jadis. Car la société a trop évoluée pour que sa forme reste identique.
– HAINE DES INDEPENDANTISTES CORSES ET DES ISLAMISTES
Mon propos ne vise pas ici à juger de la légitimité ou non de la lutte des corses pour leur indépendance. Je prends acte du fait que tous les corses ne sont pas indépendantistes et encore moins terroriste. Il semble même que dans la réalité de la corse les terroristes soient une infime minorité.
Dès lors, et c’est mon propos central, reconnaitre une haine des terroristes corses ou même des militants indépendantistes radicaux ce n’est pas être corsophobe, ce n’est pas hair tous les corses, sauf précisément à croire, par préjugé et amalgame que tout corse est potentiellement terroriste ou indépendantiste.
De même que haïr aujourd’hui les islamistes, ce n’est pas haïr l’islam et les musulmans, tout l’islam et tous les musulmans, sauf précisément chez les paranoiaques racistes.
– CORSOPHOBIE ET VOILOPHOBIE
Il en va de même du voile islamique, haïr ce voile ostensible et offensif, ce n’est pas hair toutes les musulmanes et encore moins tous les musulmans. C’est hair un objet sexiste et religieux offensif qui ne représente pas tout l’islam mais qu’une partie de l’islam, sa version offensive. C’est donc une islamophobie très circonscrite, ce n’est pas de l’islamophobie raciste.
Parler de "racisme anti-voile" est une imbécilité. Un imbécilité rendue possible que par généralisation, amalgame, racisation. Cela s’est fait réellement quand toutes les musulmanes étaient voilées. Mais ce n’est plus le cas. Donc la racisation tombe.
Du coup évoquer un racisme islamophobique par de longues et lourdes références aux pratiques coloniales et à un postcolonialisme maintenu est un procédé fallacieux qui fait sourir. On ne peut, à notre époque, raciser la jeune fille voilée que par amalgame ou que par référence à cette époque révolue. Or un tel amalgame - jeune fille voilée = racisme antimusulman car toutes les musulmanes honnies sont voilées - s’il a réellement existé au temps de la colonisation il n’existe plus aujourd’hui tel quel car le nombre de musulmanes non voilées est immensément supérieur à l’infime petite minorité de jeunes filles voilées.
Christian DELARUE
« Couper les racines de la corsophobie »
http://www.investigateur.info/news/articles/article_2003_12_15_racines.html
3. Avenir du MRAP : Réponse à Maurice WINNYKAMEN 1, 12 novembre 2007, 23:33
En quoi le sionisme peut vous paraître une forme d’éxécration ?
Ce que vous détestez, que vous appelez sionisme, n’est rien d’autre qu’un produit de vvotre imagination haineuse.
Le sionisme fut et est toujours, un mouvement de libération. Les Juifs qui le firent naître étaient on ne peut plus persécutés, par presque tous les peuples, ou de moins la plupart de ceux de l’Europe.
Ils envisagèrent de se libérer de cette situation. Ils pensèrent qu’en retournant sur la terre de leurs ancêtres, soit les territoires qui constituaient, il y a longtemps, les royaumes d’Israël et de Judas.
Depuis cette époque, qui remonte pour la plus récente, celle de l’arrivée d’un certain Juif,nommé Jésus de Nazareth, d’autres peuples vinrent habiter sur ces terres.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, bien des peuples habitaient déjà là, cotoyant les Hébreux, leur faisant éventuellement la guerre. C’étaient les Peuples de la Mer. Les Philistins par exemple. Ces Peuples de la Mer donnèrent le nom de Palestine.
Les Arabes, c’est bien plus tard qu’ils vinrent sur ces contrées. Ils ne peuvent se prétendre plus palestiniens que les autres peuples.
Donc, le Sionisme est un mouvement de libération des Juifs, descendants des hébreux, qui étaient persécutés.
Le retour à Sion n’entendait pas dominer, ni s’emparer de terres qui étaient travaillées par d’autres peuples. Simplement ils désiraient s’installer à leur côté, comme une sorte d’immigration, justifiée par la présence d’ancêtres autrefois.
Les Juifs sionistes n’avaient aucunes visées expansionistes, mais ils amenaient avec eux des idées progressistes. Le partage des biens, des produits et de richesses. Ils appliquèrent cela dans des organistaions collectives. Avec leurs voisins de bonne composition, ils entretenèrent de bonnes relations.
Certes, ces Juifs étaient souvent peu observants de la religion judaïque. Tout au plus, ils célébraient quelques pratiques basiques comme le Shabbat et les évènements comme Yom Kippour et Roch Ha Chana.
Mais cette belle image n’était pas si belle que cela. Ils ne furent pas accueillis partout avec délice. Parfois ils durent défendre leurs vies contre des attaques de voisins belliqueux, considérant que toutes les terres environnantes étaient les leurs.
On va en rester là pour l’histoire, n’entrons pas dans les détails.
Simplement, c’est absurde de taxer le Sionisme d’action malfaisante, mettant les Palestiniens d’aujourd’hui en danger.
Les Juifs qui ont des visons expansionistes sont les Messianiques, ceux qui, au nom de la religion originale, celle de Moïse et les autres, prétendent que toutes les terres de la Mer Rouge à l’Euphrate leur appartiennent.
Oui, ceux-là, les Messianistes sont un danger.
Mais, voilà, dans l’État d’Israël d’aujourd’hui, ils ne gouvernent pas, même si, ils sont influents.
Alors, si vous voulez être logiques, condamnez le Messianisme. Avec évidemment un corollaire, c’est l’Islamisme, tout aussi néfaste. Les deux présentent les mêmes dangers.
Méditez donc !