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Berry : Le Liban rejette tout projet de résolution qui ne tiendrait pas compte du plan Siniora

Publie le lundi 7 août 2006 par Open-Publishing
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Berry : Le Liban rejette tout projet de résolution qui ne tiendrait pas compte du plan Siniora

Le document ramène le pays à la période antérieure au 24 mai 2000, affirme le président du Parlement

Le président du Parlement, Nabih Berry, a tenu hier une conférence de presse pour annoncer « l’opposition de tout le Liban, sans exception aucune » au projet de résolution franco-US. « Le Liban rejette tout document qui n’est pas compatible avec le plan de paix en sept points » du Premier ministre, Fouad Siniora, a-t-il déclaré, estimant que le projet de résolution franco-US ramène le pays à la période antérieure au 24 mai 2000, date à laquelle Israël a retiré ses troupes du pays, « mais sans les arrangements d’avril » 1996 qui avaient mis fin à la vaste offensive israélienne contre le Liban.

M. Berry a rejeté d’emblée le texte sous examen à l’ONU. « Je n’arrive pas à croire qu’on offre ce projet de résolution prêt-à-être-voté à Israël pour sa défaite, ses massacres dans chaque coin du pays et ses violations des droits de l’homme et qu’on le présente comme étant inévitable », a-t-il dit, en insistant sur le fait que cette position n’est pas celle d’une partie déterminée, mais du « Liban dans son ensemble, sans exception aucune ».

Il s’est arrêté sur le premier point du texte, « appelant à une cessation des hostilités et non pas à un cessez-le-feu », pour souligner « les contradictions dans les positions de la diplomatie internationale » et expliquer les implications de cette clause : « Une cessation des hostilités signifie le maintien des Israéliens dans les positions qu’ils occupent sur certaines collines, puisqu’ils n’ont pas réussi à occuper une seule des localités libanaises résistantes. Elle signifie surtout un retour à la période antérieure au 24 mai 2000, mais sans les “arrangements d’avril”, ce qui autorise en pratique le massacre des Libanais civils et ce qui fait qu’après chaque opération de résistance - ce qui sera parfaitement normal avec la présence de soldats israéliens au Liban - la riposte israélienne ne tiendra pas compte de ces arrangements. »

« Pire encore, a ajouté M. Berry, dans le passé, la résolution 425 (appelant à un retrait israélien inconditionnel d’Israël) était en faveur du Liban. Si le projet de résolution franco-américain est voté, il ne sera pas dans l’intérêt du Liban, d’autant qu’il exclut le dossier de Chebaa de la solution proposée (...) sachant que le Premier ministre, dont le plan de paix avait été approuvé par l’ensemble des Libanais, demande que ce secteur soit placé sous la juridiction de l’ONU. »

Et de poursuivre : « Une des principales raisons de l’application d’un cessez-le-feu n’est-elle pas de permettre le retour d’un million de déplacés chez eux ? Comment pourront-ils regagner leurs villages si les Israéliens maintiennent leurs positions sur des collines déterminées au Liban, en présence de la Résistance ? Si les déplacés restent encore un ou deux mois là où ils ont été accueillis, ces gens ne seraient-ils pas le plus important creuset d’une discorde interne, sans compter que les écoles (où ils sont logés) doivent ouvrir leurs portes dans un mois ou deux. »
Le chef du Législatif a en outre exprimé de fortes réserves sur la zone tampon proposée de la frontière jusqu’au Litani : « Cela implique clairement des arrangements de sécurité synonymes d’une abrogation de l’accord d’armistice et d’une tentative d’imposer un accord de paix entre le Liban et Israël, ce qui risque de provoquer de sérieux troubles au Liban et de créer des problèmes entre le Liban et les frères arabes, notamment ses voisins. »

Pour un renforcement du mandat et des effectifs de la Finul

Concernant le déploiement d’une force multinationale, M. Berry a critiqué la formule employée par les auteurs du texte qui parlent, dit-il, d’une force « mandatée par l’ONU, ce qui veut dire qu’elle n’est pas sous les ordres de cette organisation ». Il a également réprouvé le fait qu’elle agisse « sous le chapitre sept de la Charte de l’ONU qui autorise le recours à la force » et que le projet de résolution parle d’« élimination des forces étrangères qui se trouvent au Liban sans le consentement du gouvernement ». « Il ne s’agit sûrement pas d’Israël et comme nos frères syriens sont partis, c’est de nos frères palestiniens qu’il s’agit », a-t-il dit, en déplorant l’utilisation du terme « élimination ». « Même dans les projets de résolution, le langage employé s’approche des massacres », a commenté le président du Parlement, qui s’est déclaré en faveur d’un renforcement du mandat et des effectifs de la Finul et d’un déploiement de l’armée à la frontière. Il a particulièrement insisté sur ce dernier point, affirmant qu’il est en faveur de l’envoi de dizaines de milliers de militaires dans cette région.

« Si Israël n’a pas gagné la guerre et a obtenu autant (de la communauté internationale), qu’est-ce que nous serions devenus s’il l’avait gagnée ? » s’est-il interrogé, rappelant que tous les émissaires occidentaux reçus à Beyrouth avaient exprimé leur appui au plan de paix Siniora.
Il a lancé un appel aux ministres arabes des Affaires étrangères, qui doivent se réunir aujourd’hui à Beyrouth, pour qu’ils assument leurs responsabilités à l’égard du Liban. « N’est-il pas temps que ce pays descende de sa croix ? Je suis dans l’attente de la réponse arabe », a conclu M. Berry.

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Messages

  • Malheureusement, je suis d’accord avec le rejet de ce plan scandaleux. Malheureusement, car pendant ce temps des libanais vont continuer à mourir.
    Scandalisée car ce plan est un camouflet pour les libanais.
    Que les instances internationales ait eu le toupet de présenter ce plan en dit long sur le mépris total accordé aux peuples du MO.
    Israël a perdu ! C’est une certitude, ses exactions, ses ignominies perpétuelles ne l’ont pas sauvé. Et nos amis de l’ONU se dépèche de lui trouver une porte de sortie de vainqueur.
    Que la France ait pu se laisser entraîner à paraître à l’origine de ce texte minable alors que nos dirigeants péroraient tenir compte des souhaits du Liban montre à quel point nous sommes devenus une carpette à l’échelle mondiale.
    Maintenant le discours va être, voyez les terroristes libanais qui refusent l’arrêt de la guerre.
    Honte à vous puissances occidentales ! Honte à nous français d’être représentés par des minables pareils !
    Résistons en refusant le discours martelé depuis des années sur les méchants syriens, iraniens, islamistes, terroristes... Refusons de voter pour ceux qui veulent nous enfermer dans une logique de haine en France qui justifiera toutes les exactions futures (ce qui arrivent aux israéliens aujourd’hui) : Sarkozy (le c... ami d’Israël) et sa logique d’explusion poussée à son paroxysme, le PS pour son soutien à Israël sous des couverts de parti de respect des droits de l’homme, l’UDF pour sa mollesse dans ce dossier et tous les autres... N’oublions pas nos talentueux artistes bien silencieux ces jours-ci : tous à St Trop je parie, pas la télé...
    Nos banlieux sont là et les gens qui y habitent ont autant de droits que les autres. Le karcher ne passera pas par nous ou en tout cas pas sous cette forme là. Toujours le même schéma : répression, constatation de la violence en réponse chez l’autre et pire répression... On applique chez nous le même schéma que les israéliens avec les palestiniens et les libanais. A moindre échelle bien sûr, mais les cerveaux français commencent à bien être embrigadés dans les schémas racistes : mulsulman = islamiste = terroriste. Regardez les forums du journal le Monde par exemple, certains nous prédisent le voile d’ici 5 ans. Arrêtons cette haine qui ne va nulle part. Prenons le temps de nous comprendre et de nous accepter tels que nous sommes avec des gentils et des cons de chaque côté. Refusons d’entrer dans ce jeu minable...

    Cha.