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CATASTROPHES NATURELLES : + 60% en dix ans

Publie le dimanche 16 décembre 2007 par Open-Publishing

Le nombre de catastrophes naturelles a augmenté de 60% en dix ans

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont publié aujourd’hui un rapport sur les catastrophes naturelles dans le monde. Outre les statistiques inquiétantes qui confirment l’augmentation nette du nombre de catastrophes naturelles, ce rapport se penche sur le problème de la discrimination dans les situations de crise.

De plus en plus de catastrophes liées aux changements climatiques

Le statistiques présentes dans le rapport sont établies avec le concours du Centre de recherche sur l’épidémiologie des désastres (CRED) de l’Université catholique de Louvain, en Belgique. Si la comparaison entre 2005 et 2006 est plutôt satisfaisante, les tendances générales révèlent néanmoins une augmentation dramatique des catastrophes et de leurs bilans en vies humaines sur les dix dernières années, comparativement avec la décennie précédente. De plus, l’année 2007 bat déjà des records !

En 2006, on a recensé 427 catastrophes naturelles à travers le monde, soit un chiffre très proche de celui de 2005 (433). Toutefois, le nombre des personnes affectées (142 millions) a diminué de 10% et celui des morts (23 833) de près de 75%. Le nombre des accidents technologiques en 2006 (297) a chuté de 20% par rapport à 2005 et leur bilan en vies humaines (9900) de 15%, mais le nombre des personnes affectées par ces mêmes catastrophes est passé de 100 000 en 2005 à 172 000 en 2006.

En 2006, ce sont de loin les catastrophes naturelles qui ont affecté le plus de personnes (le nombre total de celles-ci a toutefois affiché une baisse de près de 50% par rapport à la moyenne de la décennie, soit 268 millions par an) et causé le plus grand nombre de morts (70% du total). La plus meurtrière d’entre elles a été le tremblement de terre de mai 2006 à Yogyakarta, en Indonésie, avec 5778 morts.

Le premier bilan de l’année 2007 s’annonce par contre dramatique puisque le nombre de catastrophes a bondi de 20% par rapport à 2006, dépassant pour la première fois la barre des 500, selon la Fédération internationale.

Si, on rapporte les chiffres des dix dernières années (1997-2006) à ceux de la décennie précédente (1987-1996), le nombre des catastrophes recensées est passé de 4241 à 6806, soit une augmentation de 60%. Durant la même période, le bilan en vies humaines de ces événements a doublé, passant de plus de 600 000 à plus de 1,2 million de morts, et le nombre de personnes affectées par an a augmenté de 17%, passant d’environ 230 à 270 millions. Quant au coût économique des catastrophes, il a grimpé de 12%. Ces hausses s’expliquent en partie par une meilleure prise en compte des catastrophes de petite envergure, mais elles tiennent aussi à la multiplication des désastres majeurs.

Cette dernière tendance est confirmée par les statistiques de la Fédération internationale. Ainsi, entre 2004 et 2006, le nombre des catastrophes qui ont mobilisé les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a augmenté de plus de 70%. La plupart de ces interventions ont été associées à des inondations et à d’autres phénomènes de nature météorologique. Au 10 octobre 2007, la Fédération internationale avait déjà enregistré 410 catastrophes depuis le début de l’année, dont 56% liées aux conditions atmosphériques, ce qui témoigne clairement de l’augmentation des désastres associés au changement climatique.

Des groupes de personnes victimes de discrimination dans les situations de crise
Parmi les victimes les plus fréquentes de discriminations, souvent non intentionnelles, le rapport mentionne les personnes âgées, les personnes souffrant de handicap, certaines minorités et les femmes –des groupes dont les avis sont rarement sollicités ou pris en considération. Le problème est parfois exacerbé par le fait que les comportements discriminatoires sont enracinés et perpétués au sein des familles ou des communautés auxquelles appartiennent ces personnes.

Les auteurs formulent des recommandations en vue d’assurer la prise en compte des besoins des populations marginalisées et vulnérables dans les programmes de préparation aux catastrophes, de faire en sorte qu’elles reçoivent une assistance rapide et adéquate en cas d’urgence et qu’elles ne soient pas négligées par les efforts de relèvement consécutifs aux catastrophes.
Ils soulignent la responsabilité incombant aux organismes d’assistance et aux gouvernements d’identifier et de combattre les attitudes et les procédures discriminatoires. Race, couleur de peau, sexe, langue, religion, opinions politiques, origine nationale ou sociale, situation économique et naissance ne sont que quelques-unes des causes des discriminations qui peuvent compromettre l’accès de certains groupes aux mécanismes d’assistance.
"Le combat contre cette discrimination passe par le dialogue, l’ouverture d’esprit et la compréhension", note Markku Niskala, secrétaire général de la Fédération internationale. "Les organismes d’assistance doivent s’efforcer de faire évoluer les attitudes, de promouvoir l’intégration et de plaider en faveur des exclus. La discrimination prospère dans l’ombre : nous devons dissiper cette ombre."

Le rapport évoque les cas de personnes aveugles, sourdes ou paralysées qui peuvent se trouver dans l’incapacité de se soustraire à un danger par leurs propres moyens. Les plans d’évacuation tiennent-ils compte du fait que certaines personnes ne sont peut-être pas en mesure de prendre connaissance de directives faute d’avoir pu apprendre à lire ? Les besoins nutritionnels et médicaux particuliers des personnes âgées et des femmes enceintes sont-ils pris en considération dans les plans d’assistance ? Les systèmes de distribution sont-ils conçus de manière à garantir que tous les sinistrés bénéficient bien de la nourriture et de l’eau qui leur sont nécessaires ? Les femmes vulnérables sont-elles protégées contre les abus sexuels et autres formes de violence dans les situations de crise ?

Parmi les mesures propres à faire reculer la discrimination, les auteurs appellent à une définition claire de la marginalisation et de la vulnérabilité, à une meilleure information sur l’impact de la discrimination et à une prise de conscience accrue de la nécessité vitale d’associer les groupes marginalisés et vulnérables à la conception et à la mise en oeuvre des programmes de secours d’urgence et d’aide au développement.

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