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Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat
Publie le vendredi 18 mai 2007 par Open-Publishing9 commentaires
communiqué de démission des instances officielles de la Cité
nationale pour l’histoire de l’immigration adressé par 8 historiens
et démographes, 18 mai 2007.
Immigration et identité nationale : une association inacceptable
Depuis 2003 nous avons participé au projet de la Cité nationale de
l’histoire de l’immigration (CNHI). Cette Cité, qui doit ouvrir ses
portes en cette année 2007, a été voulue, comme un nouveau lieu de
l’histoire de France, au lendemain des élections présidentielles de
2002, à l’occasion desquelles les Français avaient signifié leur
refus de la tentation xénophobe. Ce lieu entend changer le regard de
nos contemporains sur leur société en rappelant comment, depuis deux
siècles, les étrangers, venus par vagues successives, ont contribué à
développer, transformer et à enrichir la France. Rendre compte de la
diversité des histoires et des mémoires individuelles et collectives,
en faire l’histoire de tous, avec ses moments glorieux et ses zones
d’ombre, aider ainsi au dépassement des préjugés et des stéréotypes,
tels sont les enjeux qui nous ont mobilisés autour de ce projet.
L’instauration d’un « ministère de l’immigration et de l’identité
nationale », remet en cause ces objectifs. Les mots sont pour le
politique des symboles et des armes. Or il n’est pas dans le rôle
d’un Etat démocratique de définir l/’identité/. Associer «
immigration » et « identité nationale » dans un ministère n’a jamais
eu de précédent dans notre République : c’est, par un acte fondateur
de cette présidence, inscrire l’immigration comme « problème » pour
la France et les Français dans leur être même.
Ce rapprochement s’inscrit dans la trame d’un discours stigmatisant
l’immigration et dans la tradition d’un nationalisme fondé sur la
méfiance et l’hostilité aux étrangers, dans les moments de crise. Là
où le pari de la CNHI était celui du rassemblement tourné vers
l’avenir, autour d’une histoire commune que tous étaient susceptibles
de s’approprier, ce ministère menace au contraire d’installer la
division et une polarisation dont l’histoire a montré les ravages.
Voilà pourquoi nous démissionnons à compter de ce jour de nos
fonctions officielles à la Cité nationale de l’histoire de
l’immigration. Nous tenons cependant à saluer le remarquable travail
effectué depuis plus de trois ans par Jacques Toubon et toute son
équipe. Nous avons pu y être associés dans un esprit de liberté
intellectuelle et d’indépendance. Nous continuerons de soutenir ce
projet tant que son esprit perdurera.
Marie-Claude Blanc-Chaléard, historienne (Paris1)
Geneviève Dreyfus-Armand, historienne (BDIC)
Nancy L. Green, historienne (EHESS)
Gérard Noiriel, historien (EHESS)
Patrick Simon, démographe (INED)
Vincent Viet, historien (IDHE)
Marie-Christine Volovitch-Tavarès, historienne
Patrick Weil, historien (CNRS-Paris1)
Messages
1. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 18 mai 2007, 21:23
bravo,mille fois
1. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 18 mai 2007, 21:58
Bravo ! ça fait plaisir. Enfin une lueur d’espoir, un exemple de lucidité et de dignité dans le tableau lamentable actuel de débandade, de carriérisme jusqu’à la traitrise, de récupération politicienne des valeurs de gauche pour mieux les détruire et manipuler les consciences populaires, et de commentaires plus ou moins béats d’admiration ou complaisants de la plupart des médias.
J’espère que d’autres groupes de citoyens comme le vôtre et dans d’autres domaines suivront votre exemple.
Et que les partis de gauche sauront trouver le chemin de l’union en privilégiant la clarté et l’efficacité plutôt que les avidités carriériste et les pièges de l’ambition d’égos surdimentionnés.
MR
2. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 18 mai 2007, 21:54
Merci infiniment de poser cette acte symbolique mais pas sans signification.
Tomber pour la France
3. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 19 mai 2007, 07:19
Comme l’a dit Jean-François KHAN, lequel m’a bien fait rire :
"...C’est comme si l’on créait un Ministère du Travail et de la paresse"
ou
un Ministère des Anciens Combattants et des déserteurs"
Michèle
1. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 19 mai 2007, 16:03
Chapeau messieurs-dames
Louise
2. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 20 mai 2007, 04:09
Paraîtrait que NS est celui qui aurait régularisé le plus grand nombre d’immigrés ces dernières années (ouï dire à vérifier) Alors, hypocrisie électoraliste que sa campagne ? Les immigrés désignés bouc émissaires, instrumentalisés... pour mieux les exploiter. Diviser pour mieux régner. Manoeuvres ignomineuses ! Y’a qu’à lire les dernières statistiques sur le travail clandestin ; ce sont les exploiteurs qu’il faut dénoncer, ces derniers héritiers de l’esclavagisme colonial français.
Restons debout, ne collaborons pas, ne courbons pas l’échine. Résistons !
4. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 21 mai 2007, 23:30
Oui mais alors, moi je suis d’accord, mais quand on dit à un militant UMP que NS est méprisant envers les étrangers (s’il n’y avait qe ça), il répond (copié-collé d’une réponse que j’ai eue) :
"L’immigration choisie, c’est pouvoir dire non à certains. C’est peut-être choquant pour toi, mais je pense que la France ne doit pas accepter tout le monde sur le territoire. Cf Michel Rocard : « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». C’est cru, c’est moche mais c’est la réalité. Un des crimes que tu reproches à Sarkozy est peut-être de décrire la réalité de certaines situations, alors que le politiquement correct était si agréable à entendre et ne posait pas de problème de conscience ?"
AIDEZ-MOI ! On répond quoi à ça ?
Benjamoule.
1. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 24 mai 2007, 04:27
Benjamoule disait :
"L’immigration choisie, c’est pouvoir dire non à certains. C’est peut-être choquant pour toi, mais je pense que la France ne doit pas accepter tout le monde sur le territoire. Cf Michel Rocard : « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». C’est cru, c’est moche mais c’est la réalité. Un des crimes que tu reproches à Sarkozy est peut-être de décrire la réalité de certaines situations, alors que le politiquement correct était si agréable à entendre et ne posait pas de problème de conscience ?"
AIDEZ-MOI ! On répond quoi à ça ?
Benjamoule.
Une très modeste contribution : La France, qui a été un des plus grands pays colonial qui n’a jamais existé, n’accueille jamais personne, ou presque, gratuitement (je ne parle pas des réfugiés politiques, qui est un droit international). L’immigration est en grande majorité choisie, en pasant des mineurs Polonais, aux chinois dans les tranchées pendant la guerre de 14-18 aux africains qui nettoient Paris, au magrébins qu’on allait chercher au Maghreb pour participer au dévloppemment économique des "Trentes Glorieuses". L’effet le plus pernicieux, pour moi,
de la promotion de lois d’immigration choisie et de faire sous-entendre que l’immagration est subie en France, ce qui est faux.
2. Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigrat, 24 mai 2007, 05:07
(une erreur je recommence)
Réponse à Benjamoule
Benjamoule disait :
"L’immigration choisie, c’est pouvoir dire non à certains. C’est peut-être choquant pour toi, mais je pense que la France ne doit pas accepter tout le monde sur le territoire. Cf Michel Rocard : « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». C’est cru, c’est moche mais c’est la réalité. Un des crimes que tu reproches à Sarkozy est peut-être de décrire la réalité de certaines situations, alors que le politiquement correct était si agréable à entendre et ne posait pas de problème de conscience ?"
AIDEZ-MOI ! On répond quoi à ça ?
Benjamoule.
Réponse de Hervé :
Une très modeste contribution à votre question : La France, qui, au passage, a été un des plus grands pays colonial qui n’ait jamais existé (après l’angleterre), n’accueille jamais personne, ou presque, par compassion (je ne parle pas du droit du refuge politique, qui est un droit international). En France l’immigration est, depuis longtemps, en grande majorité choisie, en passant des mineurs Polonais, aux Chinois dans les tranchées pendant la guerre de 14-18, au maghrébins qu’on allait recruter au Maghreb pour participer au développemment économique des "Trentes Glorieuses". La liste est longue. L’un des effets les plus pernicieux, pour moi, de la loi sur l’immigration « choisie » est justement de faire sous-entendre que l’immigration est subie en France, et ainsi de faire accepter ceci comme une vérité historique. Ce qui est faux. Je dois dire que de ce coté la, de la part de l’UMP, faire voter un telle loi, est du grand art pour une propagande allant contre toute vérité sur l’immigration.
Une des meilleurs réponse que vous pourriez faire a vos détracteurs serait justement qu’ils aillent
consulter le site du la Cité nationale pour l’histoire de l’immigration sur le superbe et émouvant (pour les très nombreuses personnes qui s’y retrouveront) site du CNHI
http://www.histoire-immigration.fr/
Merci de votre message
Mon humble avis sur le communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l’histoire de l’immigration
J’ai appris avec effarement la création d’un ministère de l’identité nationale et consort. Tout cela a un relent acre vichyssois. Le communiqué a l’immense mérite, à la hauteur des qualités morales et intellectuelles de leurs signataires, de bien expliquer les enjeux :
"L’instauration d’un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale », remet en cause ces objectifs. Les mots sont pour le politique des symboles et des armes. Or il n’est pas dans le rôle d’un Etat démocratique de définir l/’identité/. Associer « immigration » et « identité nationale » dans un ministère n’a jamais eu de précédent dans notre République : c’est, par un acte fondateur de cette présidence, inscrire l’immigration comme « problème » pour la France et les Français dans leur être même."
Je salue le courage de ces universitaires et il en faut quand vit dans un pays ou l’on voit la création d’un tel ministère.