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Contre le projet de loi de prévention de la délinquance du ministre de l’Intérieur manif le 17-03

Publie le vendredi 27 février 2004 par Open-Publishing

Le SNUAS-FP/FSU (syndicat national unitaire des assistants sociaux de la
fonction publique) avec plusieurs autres organisations syndicales,
associations... appelle à :

Manifester le mercredi 17 mars 2004 à Paris
Contre le projet de loi de prévention de la délinquance du ministre de
l’Intérieur

Article 11 du chapitre 6 du projet de loi pour la prévention de la
délinquance : « Tout professionnel qui intervient au bénéfice d’une
personne présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles,
est tenue d’en informer le Maire de la commune de résidence, ou la
personne par lui désignée aux fins de le substituer. » Des sanctions
pénales ou administratives sont prévues en cas de « méconnaissance, par
le professionnel, de cette obligation d’information ».

Ce projet de loi prévoit de désigner le maire, comme coordinateur de la
politique locale de prévention de la délinquance. Il instaure une
obligation pour les professionnels exerçant auprès des publics en
difficultés, de transmettre au maire toute information concernant ces
situations. Cette injonction s’appliquera à toutes les catégories
d’intervenants : travailleurs sociaux, enseignants, éducateurs,...

Cette pratique, si elle est adoptée, portera atteinte aux droits
individuels et collectifs : la confidentialité, nécessaire à
l’instauration d’une relation de confiance entre les personnes et les
professionnels, ne sera plus assurée, compromettant le travail social et
éducatif. Elle désigne chaque personne en difficulté, usager du service
public, comme un suspect potentiel et fait entre autre de la pauvreté un
délit !

Ce projet est une attaque directe contre l’éthique des professionnels et
dénature l’ensemble des missions que chaque intervenant assure dans
l’exercice de son métier. Pour servir une politique sécuritaire, avec ce
projet, le gouvernement instaure la délation et fait l’amalgame entre la
prévention et le contrôle social. Le SNUAS-FP réaffirme la primauté de
l’éducatif sur le répressif, et refuse la transformation de tous les
professionnels en auxiliaires de police. Le SNUAS-FP exige le retrait de
ce projet de loi liberticide.

Un large mouvement de résistance contre toutes ces mesures répressives
et sécuritaires mises en place par ce gouvernement s’organise en France.

COMBATTONS, ensemble, la montée du tout sécuritaire, de la
répression contre les pauvres (de plus en plus assimilés à des « classes
dangereuses »), le recul des libertés publiques (projet de loi Sarkozy
et Perben II.).

REFUSONS de devenir des délateurs.

L’époque de Vichy serait-elle oubliée ???

Si nous ne réagissons pas maintenant, ce sont nos métiers, fondés
sur le respect des droits fondamentaux (au travail, à l’éducation, à la
santé, au logement, à la culture.) qui sont menacés !

Pour manifester notre refus de cette politique qui, elle, est
dangereuse.

Retrouvons-nous nombreux le 17 mars à Paris !