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Crise économique en occident : chronique d’une agonie à venir.

Publie le mardi 31 août 2010 par Open-Publishing
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L’économie US flirte avec le précipice, les bourses étant plus ou moins à leur niveau de l’été dernier, dans une atmosphère étrange où les investisseurs du monde entier déversent leurs masses de liquidités vers le seul placement qui leur semble encore sûr, à savoir les Bons du Trésor.

A 2,06 %, le rendement du Bon US à 10 ans ne s’approche-t-il effectivement pas de son plus bas historique atteint le 30 Décembre 2008 ? Comment s’en étonner alors que la Réserve Fédérale US elle-même a annoncé la reprise de son programme de rachat de papiers valeurs émis par la Trésorerie de son propre pays…

Bienvenue dans la « japanification » des Etats-Unis ! Cette expression, utilisée tout récemment par le stratégiste de Merrill Lynch, Michael Hartnett, n’est-elle qu’une boutade ? Ou insinue-t-elle que le pays est à l’orée d’une longue traversée du désert jalonnée de déflation, d’une interminable récession, et d’un grand cycle baissier affectant les bourses ?

Les Etats-Unis subiront-ils le même sort que le Japon qui n’en finit plus de se battre, et dont les taux d’intérêts sont à zéro depuis 20 ans ?

En fait, Merrill Lynch et quelques rares analystes lucides, quoique terriblement pessimistes, prévoient des taux Américains sensiblement réduits jusqu’à 2020, ponctués d’une croissance moyenne de 1 à 1,5 % sur les 20 ans à venir, un Dow Jones dont les valorisations seraient divisées par deux, et un marché immobilier condamné à chuter de 30 % supplémentaires pour la même période…

Ce scénario catastrophe est-il vraisemblable après les 7 300 000 emplois déjà perdus aux USA, après les faillites immobilières, bancaires, et en dépit des multiples plans de relance ? Ou ces précédents le rendent-ils au contraire crédible ?

Quoiqu’il en soit, notre monde semble avoir aujourd’hui complètement perdu ses repères.

Comment interpréter sinon le rendement actuel sur les Bons du Trésor Britannique à 10 ans qui rémunère à hauteur de 3 % quand le taux d’inflation est de … 3,1 % ? Une seule signification : que les investisseurs sont disposés à placer gratuitement, voire à perdre même un peu, en échange d’avoir la certitude de recevoir leur placement dans 10 ans !

En d’autres termes – et énoncé brutalement – le monde se prépare à la « japanification » Occidentale et ajuste ainsi ses portefeuilles en fonction de la déflation à venir.

Michel Santi.

http://www.gestionsuisse.com/2010/chronique-d%e2%80%99une-agonie-a-venir/

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