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DELANOE : Le mépris, le mépris et encore le mépris

Publie le vendredi 1er octobre 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

Ce soir compte-rendu de mandat à la mairie du 10ème le maire de paris
est content : tout va bien à paris.

Dans la salle , des mal-logés brandissent des pancartes : les bobards
y’en a marre, on exige des logements .

La salle se tourne vers eux ; agacé, le maire "il faudrait mieux se
concentrer sur ce que je dis "

Il dit : les classes moyennes ont droit à un prêt à taux zéro, on va
les faire revenir sur paris"

les vigiles mettent la pression sur les mal-logés, tutoient les femmes
qui gardent leurs pancartes levées .

Le maire finit de s’auto-congratuler : la salle est autorisée à poser
des questions : le collectif des exilés du 10ème parle de l’horreur : des
centaines d’hommes, femmes et enfants qui crèvent dehors depuis un an .

Les fascistes de gauche ou de droite répondent : propreté, propreté,
propreté... : jetez les SDF à la poubelle .

les mal-logés interviennent : deux minutes pas plus, y’a encore plein
de gens qui veulent parler pipi caca .C’est trop pour le maire qui tape du
poing sur la table .Un chiffre : moins d’un habitant par immeuble insalubre
a été relogé depuis le début de la mandature .

Début de réponse : les exilés s’appellent clandestins pour monsieur le
maire .

A quoi bon rester jusqu’à la fin ?

Un élu PS du 18ème :" on s’en fout de vos actions puisqu’on gagne les
élections ."

Agissez au lieu de voter !

Neuf Cat

Messages

  • Voter extrême gauche ou voter extrême-droite, c’est pas du tout la même chose

  • C’est lamentable ; ce type est en train de bouziller les espaces verts à Paris ; le long des boulevards il épuise les arbres à surélever les branches feuillues ; à force d’éradications et d’émondages incessants à n’importe quel moment de la lune, les branches de plus en plus hautes et faibles ne procurent plus aux arbres la densité de leurs feuilles nécessaire pour qu’ils puissent se défendre de la pollution. Leurs maladies s’accélèrent. Tous les arbres subissent la même coupe comme si tous les arbres avaient la même croissance et la même silhouette. Les essences ne sont plus reconnaissables à leur croissance. Il coupe au bol les tiges des saules pleureurs qui perdent leurs larmes. Il a bétonné le jardin de sculpture en plein air de la rive gauche comme une cour d’école grossièrement étendue de graviers pris dans le ciment ; ce jardin avait une écologie particulière et la terre battue assourdissait les bruits de voiture du quai au-dessus comme de la voie express en face, la marche y était souple, les eaux de pluie s’infiltraient sans faire de flaques dans les sols inclinés vers la Seine, de sorte que le faible superflu ruisselait vers le fleuve sans éclabousser les péniches ancrées le long des berges. Il y avait des clochards qui campaient autour d’un feu de camp sous le pont de fer, on les saluait en passant ; c’était leur cuisine-séjour, et dans les poutres, c’étaient leurs couchettes avec des rideaux et des casiers de rangement adaptés dans les reliefs de la structure ; l’été, c’était leur pied. L’hiver ils déménageaient ; quoi qu’on leur ait attribué maintenant un espace sous le métro où ils sont entassés, même en été, ce n’est pas épatant. Il y avait la grâce de vivre en beauté précaire, le gîte en chambres indivuelles et son avant-scène commune autonome. Il n’y a même plus cet investissement humain possible naissant du confort imprévisible. Même le maire précédent les avait laissés ; cet été monsieur l’éradicateur les a virés pour ne pas faire d’ombre aux touristes. Mais il a tort, les touristes aimaient les clochards. Maintenant ce jardin devient une superette arpentée par les flics, à pied en vélo et en voitures ; les commerçants du clientélisme politique circulent librement pour venir garer là leurs camionnettes, quand les habitants des péniches qui louent leur place n’ont pas le droit de le faire ; ces marchands et les flics détournent le jardin à leur usage.

    Où les chiens circulaient librement on tirait des petits sacs pour ramasser leurs saletés : il n’y en a plus ; les chiens maintenant, pourvu qu’ils soient en laisse peuvent faire des gisants malodorants qui stagnent n’importe où, sur les pelouses où les visiteurs s’asseyent ou s’allongent, qu’importe. Mais l’ordre règne.

    Le sol était doux sous les pas ; les cailloux font mal à la plante des pieds malgré la semelle des chaussures. La marche est instable et bascule sur le ciment caillouteux ; il ne résiste pas à l’hiver ; Aucun écoulement de drainage des eaux de pluie pour remplacer l’infiltration n’a été prévu ; en cas d’orage c’est un torrent qui s’abat sur les coques des bateaux ; la terre froide et sèche était tendue sous les pas quand il gelait ; les cailloux à moins zéro se verglacent rendant l’équilibre des passants improbable sur la pente. Les dalles se distendent, provoquant des dénivelés durs qui s’installent et dans lesquels on trébuche encore l’été.

    Il y avait des amis ou des groupes de danseurs et de musiciens, spontannés, les plus organisés apportaient leurs glacières pour pique-niquer : on leur a installé un marchand de pepsicola et de mauvais sandwiches qui a réduit l’échelle de l’emplacement.

    Ce type est inculte, ignore tout de la pratique urbaine et surtout qu’elle invente, qu’elle innove la société ; comptable et gestionnaire qui mortifie le charme et l’âme de tout ce qu’il touche. Là où passait la poésie gratuite des promeneurs ou des danseurs oisifs, il apporte de la vilaine marchandise. En plus, il ne tient pas des positions politiques honorables. Il se retourne sur Battiisti. Je boycotte sa nuit blanche, un concept média-publicitaire.

    Ah oui j’oubliais... son adjoint à la culture tout qu’il vienne de chez LVMH est un mondain sans esprit et sans élégance de l’âme. Il n’est même pas capable d’arriver avant ses invités, quand il inaugure un monument. Ces gens ne savent pas plus recevoir le peuple qu’ils ne sont capables de recevoir les plus hautes dignités. Car l’argent les a rendus aveugles et ignorants. C’est qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être riche et poli. Ce n’est pas la classe sociale ni sa hiérarchie qui donnent de la classe.

    Enfin, que dire de la circulation en ville, des files de bus élargies aux chemins cyclables supprimés, de la pollution - nous crevons. Rien. Il ne fait rien de mieux et plutôt moins bien que l’ancien maire était-il un voleur mais du moins qui ne semait pas de remontrances par trois corps de police à la fois nos pas de rêveurs, dans les espaces publics ouverts à la promenade gratuite et à la fluidité des rencontres aléatoires.