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De plus en plus d’élus s’élèvent contre le mandat d’arrêt européen
Publie le samedi 12 mars 2011 par Open-PublishingPays Basque
De plus en plus d’élus s’élèvent contre le mandat d’arrêt européen
12/03/2011
Giuliano CAVATERRA
Après cinq jours de grève de la faim les conseillers municipaux Iker Elizalde (Hendaye), Xabi Irigoyen (Briscous) et Irati Tobar membre de Segi visée par un mandat d’arrêt européen (MAE), ont fait le point lors d’une conférence de presse à l’autoport de Hendaye hier. Ils étaient à cette occasion entourés par de nombreux élus de diverses tendances (abertzale, socialistes, communistes...), dont le conseiller général Kotte Ecenarro.
Xabi Irigoyen et Iker Elizalde ont expliqué le contexte et les raisons de leur grève de la faim et annoncé que les sept jeunes de Segi arrêtés la semaine dernière étaient eux aussi en grève de la faim à la prison toulousaine de Seysses-Muret. Enfin ils ont appelé à participer « massivement » à un rassemblement devant la mairie d’Hendaye samedi 19 mars (dernier jour de la grève de la faim) à 11 heures.
Le Conseiller général du canton de Hendaye, le socialiste Kotte Ecenarro, s’est insurgé contre l’application faite du mandat d’arrêt européen « qui sert à juguler l’expression politique ». Il a réaffirmé son « soutien » aux sept jeunes de Segi incarcérés et à Irati Tobar (la seule encore en liberté parmi les huit jeunes qui s’étaient installés à la salle communale d’Ispoure voilà deux semaines). « Nous nous révoltons devant ce qui se passe aujourd’hui » a-t-il poursuivi s’indignant également que lors des arrestations de la semaine dernière « des élus aient été malmenés » par la police.
La conseillère municipale communiste de Saint-Jean-de-Luz, Yvette Débarbieux, a rappelé pour sa part l’opposition de son parti au MAE « seul parti à avoir voté contre lors de la modification de la constitution parce qu’avec le MAE le fond du dossier n’est pas examiné comme c’était le cas avec la procédure d’extradition ». Pour elle le MAE se veut être un outil contre « le terrorisme » mais « cette notion de terrorisme est une incrimination politique. Les dirigeants en profitent pour choisir leur opposition et pour faire taire l’opposition qui ne leur convient pas comme l’a fait l’Espagne avec Batasuna ». L’élue luzienne rappelle aussi qu’il y une close de non-application du MAE en cas de « violation graves et répétées » d’atteintes aux droits et qu’au regard des « sévices » infligés aux militants basques dans l’Etat espagnol « la France, en validant ces mandats d’arrêts, ne considère plus la torture comme une atteinte grave aux droits de l’homme »selon l’élue communiste. « Pour nous le mandat d’arrêt européen doit être abrogé et on doit revenir à la procédure d’extradition » conclut-elle.
Autre élu luzien à prendre la parole Peio Etcheverri-Ainchart s’étonne « Récemment, à la faveur des événements au Maghreb et au Moyen Orient de nombreux élus se sont exprimé et ont donné des leçons de démocratie mais ils ne disent rien sur ce qui se passe ici ». « il n’est pas possible de se taire. soit on est d’accord et on doit le dire, soit on ne l’est pas et on doit aussi avoir le courage de le dire » a ajouté le conseiller luzien.
Le Conseiller général socialiste interrogé sur le silence de son parti à Bordeaux ou Paris, affirme avoir « transmis » à sa fédération mais pour lui le problème vient de l’absence « des grands élus de la côte » qui s’ils s’exprimaient « donneraient plus de poids » au mouvement.
Pourvois rejetés
Par ailleurs la Cour de cassation a rejeté mardi les pourvois formés par Aiala Zaldibar, une « des huit de Segi » et Iraitz Gesalaga présenté comme un « membre important » d’ETA par la justice espagnole mais qui avait une vie publique à Ciboure où il avait même monté son entreprise. Zaldibar et Gesalaga devraient donc être transférés dans l’Etat espagnol dans les jours qui viennent.
http://www.lejpb.com/paperezkoa/201...
