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Des éducateurs font le point sur le rôle qu’on veut leur faire tenir.

Publie le mardi 5 octobre 2004 par Open-Publishing
1 commentaire

Educateurs, oui ; délateurs, non !
Escalade dans l’ignominie.

En septembre, à Rennes, l’inspection d’académie sur demande de la PAF -
police de l’air et des frontières - a envoyé un courrier aux directeurs
(trices) des écoles pour retouver la présence d’un enfant. Le courrier ne
mentionnait pas le motif de la recherche. Un directeur a répondu. C’est
ainsi que Randy, 6 ans, élève de l’école Georges Clémenceau où il venait de
faire son entrée au cours préparatoire, s’est retrouvé en centre de
rétention avec sa mère, déboutée du droit d’asile et expulsable.

En, octobre. 11 hommes et femmes, algériens, en grève de la faim pour ne pas
être expulsés de France, sont enfermés au centre de rétention de l’aéroport
Saint-Exupéry de Lyon pendant que la police prépare leur expulsion pour
leur pays d’origine où ils ne veulent pas repartir. Parmi eux, les parents
de 2 enfants de 3 et 6 ans arrêtés dans leur école à Metz. La police avait
demandé aux directrices de les retenir à l’école après l’heure de la sortie
pour pouvoir venir les enlever sans provoquer trop d’émoi.

A propos des centres de rétention.

Le rapport de la Cimade qui parle de centres "pleins à craquer" où "la
présence d’enfants en rétention devient peu à peu une habitude", de "régime
carcéral" et le rapport conjoint de l’Inspection Générale de
l’Administration (IGA) et de l’Inspection Générale des Affaires sciales
(IGAS) qui souligne que "la rétention s’apparente de plus en plus à la
détention" sont d’accord : les CRA sont toujours des "horreurs de la
République" comme les qualifiait justement le rapport Mermaz en 2001.

Destruction continue du droit d’asile, utilisation scandaleuse des
structures et des personnels de l’Education Nationale dans le but d’enfermer
des enfants. C’est l’escalade dans l’ignominie. Educateurs, oui ;
délateurs, non !

Réaffirmons notre solidarité aux sans-papiers et demandeurs d’asile,
continuons d’agir pour la protection de leurs enfants et pour la
régularisation.

(source ?)

Messages

  • je ne peux qu’adhérer à cette prise de position. Il faut examiner ce contexte de répression contre les populations marginalisées dans sa globalité : Travailleurs sociaux, enseignants nous somme tous concernés ! La loi de sécurité intérieure créait de nouveaux délits pour criminaliser la misère.

    Aujourdh’ui on exige des éducateurs et assitants sociaux qu’ils fichent les populations en leur faisant remplir des questionnaires comportant des renseignements ethniques, il est question de savoir si ces personnes sont en situation régulière, si elles font l’objet de suivis judiciaires, développent des conduites addictives.

    Vitry le François a servi de "zone pilote" pour cette expérimentation, un collectif s’est crée pour lutter contre de telles pratiques.

    Nous devrions dénoncer les personnes que nous suivons aux maires de leurs comunes de résidence, -via le préfet et le Ministère de l’interieur.

    Sommes nous sous Vichy ????

    Nous devons résiter tous ensemble contre ce quadrillage forcené des citoyens, faire preuve de vigilance, de résistance et de solidarité.

    SophieL. Educatrice spécialisée