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Iran. Peine de mort - Exécution imminente

Publie le mardi 6 novembre 2007 par Open-Publishing
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Makwan Moloudzadeh (h), mineur délinquant, 21 ans

ACTION URGENTE

Amnesty International craint que le mineur délinquant Makwan Moloudzadeh, Kurde iranien, ne soit exécuté très prochainement. Il aurait été déclaré coupable de lavat-e iqabi (relations anales) lors du viol présumé d’un garçon de treize ans. Makwan Moloudzadeh était âgé de treize ans au moment des faits présumés. Son dossier a été transmis à l’Unité d’application des peines et il doit être exécuté en public, près de son domicile.

Makwan Moloudzadeh aurait été arrêté le 1er octobre 2006 à Paveh, dans la province occidentale de Kermanshah. Initialement détenu au pénitencier de Paveh, il a ensuite été transféré à la prison centrale de Kermanshah. Après avoir subi des interrogatoires à Paveh, au cours desquels il aurait été maltraité, le jeune homme a été jugé par la 1ère chambre du tribunal pénal de Kermanshah et condamné à mort le 7 juin 2007. Les témoins et les deux personnes qui avaient intenté une action contre lui se sont rétractés après le procès.

La loi iranienne prévoit une peine de flagellation pour les mineurs (garçons âgés de moins de 14,7 ans) accusés de lavat (« actes homosexuels »). Le juge a cependant invoqué le principe d’‘elm-e qazi, c’est-à-dire le fait qu’il « savait », en tant que juge, qu’il y avait eu pénétration et que Makwan Moloudzadeh pouvait à ce titre être condamné à mort. Makwan Moloudzadeh a formé un recours le 5 juillet, mais il a été débouté par la Cour suprême le 1er août. Plusieurs témoins se sont rétractés et ont signé des déclarations écrites et certifiées à cet effet.

Au cours de son procès, Makwan Moloudzadeh n’aurait eu de cesse de clamer son innocence. Il aurait été victime de mauvais traitements lors d’interrogatoires, et aurait alors « avoué » avoir eu une relation sexuelle avec un garçon en 1999. Il aurait observé une grève de la faim de dix jours en signe de protestation contre les mauvais traitements qu’il aurait subis en détention. Le 7 octobre 2006 ou autour de cette date, avant son procès et sa condamnation, les autorités auraient fait défiler Makwan Moloudzadeh à dos d’âne dans les rues de Paveh, le crâne rasé, sous les insultes des passants, et les jets d’objets.

Aux termes de l’article 1210-1 du Code civil iranien, l’âge de la responsabilité pénale est fixé à quinze années lunaires pour les garçons et neuf pour les filles. Makwan Moloudzadeh serait né le 31 mars 1986. Il avait treize ans au moment des faits présumés et était par conséquent mineur au regard de la loi iranienne. En vertu de l’article 49 du Code pénal iranien, « tout mineur ayant commis une infraction est exonéré de la responsabilité pénale. Sa sanction relève de la responsabilité de ses tuteurs ou, si un tribunal en décide ainsi, de celle d’un centre de redressement pour mineurs. »

En outre, dans cette affaire, le juge s’est appuyé sur la pratique coutumière selon laquelle un juge « sait » afin de passer outre à l’article 113 du Code pénal iranien, qui prévoit une peine maximale de 74 coups de fouet en cas de rapport anal entre mineurs, sauf si l’un d’eux a été forcé à avoir ce rapport [auquel cas il n’est pas sanctionné].

Agissons, faisons pression sur les autorités iraniennes :
http://web.amnesty.org/library/Inde...

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