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Israël : des "Refuzniks" disent qu’ils ne vont pas attaquer des civils

Publie le vendredi 11 août 2006 par Open-Publishing
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Kiryat Shmona - Appelé à servir dans le conflit contre le Hezbollah, le réserviste israélien Tom Mehagel a décidé qu’il ne combattrait pas.

« Je pense que le seul but du Hezbollah est de détruire Israël » a dit à IRIN ce sergent d’artillerie. « Mais nous ne devrions pas utiliser nos forces contre les civils ».

Mehagel fait partie d’un petit groupe de réservistes des forces de défense israéliennes (IDF) qui ont refusé de combattre contre le Hezbollah au Liban parce qu’ils estiment que ce n’est pas juste. Les soldats en Israël qui refusent de combattre sont connus sous le nom de « refuzniks ».

Le fait d’utiliser une force disproportionnée y compris des attaques contre des civils, est une violation de la loi humanitaire internationale. Human Rights Watch (HRW) a accusé les deux côtés de commettre des crimes de guerre et particulièrement pour avoir attaqué des civils.

Un porte-parole de l’armée le capitaine Erik Snider, dit que les refuzniks ont tort de croire que l’armée vise les civils libanais. « L’armée ne vise en aucun cas les personnes qui ne sont pas impliquées dans le terrorisme » dit-il.

Le présent conflit a commencé après que la branche armée du parti politique libanais, le Hezbollah, ait capturé deux soldats israéliens le 12 juillet. Israël a répliqué en lançant une offensive militaire focalisée principalement sur le Liban sud, endroit d’où le Hezbollah tire des roquettes.

A ce jour, 1 020 Libanais pour la plupart des civils, ont été tués par l’armée israélienne selon le Haut Conseil d’Assistance libanais (Lebanese Higher Relief Council), un organisme gouvernemental qui a été crée principalement pour diriger les efforts d’aide pendant ce conflit.

Entre temps, 58 soldats israéliens sont morts et 39 civils ont été tués par le Hezbollah selon l’IDF.

Chaque Juif israélien doit servir dans l’armée pendant 3 ans à partir de l’âge de 18 ans. Après le service militaire ils doivent suivre un entraînement militaire d’un mois par an et peuvent être appelés à servir jusqu’à la quarantaine.

Mehagel faisait partie des milliers de soldats appelés par l’IDF quand il a paru évident que les combats contre le Hezbollah allaient se prolonger.

Environ 4 000 Israéliens ont refusé de servir dans des campagnes militaires depuis la naissance du mouvement des refuzniks dans les années 70, selon Peretz Kidron, auteur du livre « Refuzniks ». Environ un quart d’entre eux ont été envoyés en prison à cause de leur action.

Que les refuzniks soient envoyés ou non en prison dépend largement de l’humeur de leur chef, dit Kidron, un homme qui avait refusé de servir dans les territoires occupés. Si le refus met en colère l’officier, il peut envoyer le cas au tribunal. S’il pense qu’il est préférable d’éviter la publicité autour d’un refuznik emprisonné, il peut simplement renvoyer le soldat à la maison, dit-il.

Les Arabes israéliens ne sont pas obligés de servir malgré le fait que le refus a pour résultat qu’ils ne bénéficient pas des avantages de l’Etat comme des réductions sur les hypothèques pour anciens soldats.

Malgré qu’il y ait eu de nombreuses petites manifestations contre la guerre, attirant de quelques douzaines à plusieurs milliers de personnes, le conflit continue à être largement soutenu en Israël.

Mais néanmoins, Mehagel et d’autres refuzniks disent que leur conscience ne leur permet pas de prendre part au combat. « Je ne voulais pas aller à l’armée. J’aurais pu aider des gens à Haïfa ou quelque chose comme cela mais je ne voulais pas ouvrir le feu » dit Mehagel (29 ans) qui vit à Tel Aviv.

Il a choisi de faire un « refus gris » : ne se confrontant pas ouvertement à ses chefs. « Les officiers m’ont demandé si j’étais d’accord de combattre et je leur ai dit que je n’étais pas sûr, que j’étais embrouillé. Ils m’ont renvoyé chez moi après trois jours ».

Deux ans auparavant, Mehagel avait également refusé de servir alors qu’il s’occupait d’un barrage de route en Cisjordanie. Il a dit que son officier lui avait expliqué que le barrage n’avait pas d’autre but que de punir les habitants de trois villages parce que des militants dans la région avaient tué un soldat israélien dix mois auparavant.

Mehagel a été envoyé en prison pour 28 jours suite à son refus. Le fait de refuser peut mener non seulement à une condamnation d’emprisonnement mais également à un conflit dur avec des membres de la famille et une discrimination sur le marché israélien de l’emploi dit Kidron.

« Le nombre de refuzniks n’est pas très important mais ce n’est pas la question. L’impact individuel de chaque refuznik est énorme » dit Kidron.

Le 28 juillet, le capitaine de réserve, Amir Pasteur, était devenu le premier soldat à être emprisonné pour avoir refusé de se battre au Liban. Il est dans une prison militaire pour 1 mois.

Lors de son procès, il a dit : « Le fait de prendre part à cette guerre va à l’encontre des valeurs sur lesquelles j’ai été élevé » selon le groupe Yesh Gvul, qui apporte un soutien et des conseils aux refuzniks. Le groupe s’est formé au début des années 80 en réaction à la guerre d’Israël au Liban. Le nom hébreu signifie « Il y a une limite ».

Le porte-parole de Yesh Gvul, Ishai Menuchin, dit que des dizaines d’officiers et de soldats de réserve supplémentaires ayant reçu un appel urgent de l’armée, prévoient de refuser de combattre au Liban.

Kitron a dit : « Pasteur est un officier, il a une position prestigieuse dans l’armée et en étant prêt à aller en prison, il aide Israël à se dégriser après l’euphorie initiale de faire la guerre ».

Des soldats israéliens dans la ville nord de Kiryat Shmona se préparant à aller combattre ont une opinion négative concernant les actions des refuzniks.

« Je peux comprendre qu’on refuse de servir dans les territoires occupés, mais il n’y a pas de place pour un dilemme ici : ceci est une guerre que nous devons faire » dit un des soldats qui a demandé de rester anonyme.

Un autre soldat qui a aussi demandé de rester anonyme a dit : « Ils n’ont rien de politique à dire : ils ont juste peur de se battre. Si j’en rencontre un après tout cela et que j’apprends qu’il a refusé, je lui donnerai un coup de poing au visage ».

TS/LS/ED

http://www.irinnews.org/report.asp?...

Traduction : Ana Cléja

http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=3315

Messages

  • ""Un porte-parole de l’armée le capitaine Erik Snider, dit que les refuzniks ont tort de croire que l’armée vise les civils libanais. « L’armée ne vise en aucun cas les personnes qui ne sont pas impliquées dans le terrorisme » dit-il.""

    Ah bon ? Les jeunes enfants libanais sont donc impliqués dans le terrorisme ? C’est pour cela qu’ils sont tués sauvagement ? De mieux en mieux.

    Pour en revenir aux Refuzniks, les soldats qui sont pour faire cette guerre, se sont eux les lâches, et non ceux qui refusent, en leur âme et conscience. C’est trop facile d’aller se taper du civil, femmes et enfants, avec armes au point, avions, tanks, missiles. Non, trop lâche tout ça.

    Un grand merci aux Réfuzniks. Vous avez toute notre estime et notre soutien, parce que vous oeuvrez pour l’Humanité.