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L’ancien procureur de Toulouse en difficulté au procès AZF
Publie le mercredi 25 mars 2009 par Open-PublishingL’ancien procureur de Toulouse en difficulté au procès AZF
mardi 24 mars 2009 19h43
TOULOUSE (Reuters) - Entendu comme témoin au procès de l’affaire, l’ancien procureur de Toulouse Michel Bréard a admis mardi un "dérapage" dans l’enquête sur l’explosion de l’usine AZF qui avait fait 31 morts le 21 septembre 2001.
Les avocats des parties civiles lui ont reproché d’avoir publiquement privilégié l’hypothèse accidentelle moins de 72 heures après la catastrophe.
"C’est vrai que, trois jours après ce drame (...), j’ai dit à des journalistes que cette explosion était accidentelle à 90%. Je reconnais volontiers un dérapage de ma part", a-t-il dit.
"Je m’étais heurté ce jour-là à des journalistes qui voulaient absolument que ce soit un attentat. Alors j’ai donné ce chiffre. Je me suis énervé, c’est vrai. Je suis allé un peu vite et je reconnais que mon propos n’a pas été très habile", a-t-il ajouté.
Michel Bréard a dit resté persuadé que l’explosion était "liée à un problème interne à l’entreprise, des manques de crédits, par exemple, ou l’appel systématique à la sous-traitance".
Le procureur a par ailleurs critiqué l’attitude des membres de la commission d’enquête interne composée d’experts désignés par le groupe Total et qui ont selon lui "allègrement marché sur les platesbandes de l’enquête judiciaire".
"L’existence de cette commission interne était d’autant plus illégitime qu’ils n’ont pas apporté leur aide à l’enquête comme le voudraient la procédure et la moindre intention de participer à la recherche de la vérité judiciaire", a-t-il dit.
Il a dit s’être interrogé sur des initiatives de cette commission : "Certaines choses m’ont semblé oiseuses. Notamment des disparitions d’éléments sur le site, ou des nettoyages étonnants, pour ne pas dire plus, d’autres éléments".
Nicolas Fichot, édité par Gilles Trequesser