Accueil > L’emploi et la "Sécu" au coeur des défilés du 1er mai

L’emploi et la "Sécu" au coeur des défilés du 1er mai

Publie le jeudi 29 avril 2004 par Open-Publishing

La défense de la "Sécu", et celle de l’emploi, seront les principaux mots d’ordre des quelques 300 défilés et rassemblements organisés samedi dans toute la France à l’occasion du traditionnel 1er mai, sur fond cette année encore de désunion syndicale.

La plupart des manifestations prévues auront lieu à l’appel "unitaire" de la CGT, de la FSU, du "Groupe des dix-solidaires" -principalement composé des syndicats Sud- et de l’UNSA (autonomes) avec notamment comme mot d’ordre : "Le travail, la ’Sécu’, c’est vital".

La manifestation de l’Ile de France
partira à 15 heures
de la Place de la République en direction de la Place de la Nation par Bastille.

On défilera ainsi à Angers, Tarbes, Tours, Toulouse, Caen, Rennes, Pau, Bayonne, Brest, Moulin, Lyon, Amiens, Marseille, Grenoble, Nantes, Clermont-Ferrand, Strasbourg, Reims, ou encore Paris où le plus gros cortège de la journée est attendu à partir de 15h entre la place de la République et celle de la Nation.

Localement, FO, la CFDT, et la CFTC, appellent parfois à se joindre aux défilés, mais les trois syndicats ont souvent organisé leurs propres initiatives.

Dans la capitale, notamment, la CFTC organise son propre cortège à partir de 9h entre la gare Montparnasse et le Champs de Mars. FO fait de même, comme tous les ans, avec un défilé entre la place de la Bastille et les abords du cimetière du Père Lachaise à 11h. La CFDT, pour sa part, a opté pour un "déjeuner-débat" sur le thème : "Place, rôle, et stratégie pour les organisations syndicales dans l’Europe à 25".

Chômeurs "recalculés" en lutte contre le durcissement de leurs conditions d’indemnisation par l’Unedic, intermittents du spectacle, personnels de l’Education nationale, salariés des secteurs en difficulté, ou encore agents d’EDF et de GDF opposés au changement de statut de leurs entreprises devraient participer aux manifestations.

Après la forte mobilisation du 1er mai 2003, (entre 25.000 et 50.000 manifestants à Paris notamment) dominée par la contestation de la réforme des retraites, les défilés pourraient être moins fournis cette année en raison du flou qui entoure encore les projets du gouvernement -notamment pour la réforme de l’assurance-maladie- et d’une mésentente syndicale persistante.

"Depuis les élections régionales, le gouvernement fait tout pour ne donner aucun motif d’attaque possible et arrondir les angles au maximum" explique-t-on notamment à la FSU.

S’appuyant sur la débâcle de la droite aux élections régionales, les organisations syndicales ont toutes réclamé, fin mars, un "changement de cap" dans la politique sociale et économique du gouvernement, sans pour autant réussir à lancer une dynamique de mobilisation interprofessionnelle unitaire.

Le 3 avril dernier, une semaine après le second tour des régionales, des manifestations étaient organisées dans toute la France dans le cadre d’une journée européenne de mobilisation pour la défense des droits sociaux.

En France, les principaux syndicats entendaient en faire un test en vue d’une mobilisation d’ampleur destinée à faire plier le gouvernement. Peine perdue : quelque 5.000 personnes avaient participé ce jour-là au défilé parisien, beaucoup moins dans les autres villes de France où des manifestations étaient organisées.

La CGT avait, en outre, proposé la tenue, le 8 avril, d’un "sommet intersyndical" pour réfléchir à une éventuelle mobilisation unitaire. Mais seules l’UNSA et la FSU ont accepté de participer à cette réunion qui n’a débouché sur aucun appel concret.

Outre l’absence de certitudes, pour l’heure, sur les intentions du gouvernement Raffarin-III, le soutien à la réforme des retraites apporté mi-mai 2003 par la CFDT a laissé des traces durables, auxquelles les contentieux intersyndicaux sur les dossiers des intermittents ou des "recalculés" de l’Unedic sont venus s’ajouter. PARIS (AP)