Accueil > LA CFDT ENFONCEE PAR CERTAINS SALARIES DE WOLBER EN MATIERE D’OECUMENISME

LA CFDT ENFONCEE PAR CERTAINS SALARIES DE WOLBER EN MATIERE D’OECUMENISME

Publie le mardi 21 décembre 2004 par Open-Publishing
9 commentaires

On savait bien qu’il avaient quelque chose à se reprocher, les salariés de Wolber...
Se sont-ils confessés ?
Ont-ils fait pénitence pour avoir osé poursuivre en justice les bibs en chef ?

Certains d’entre-eux ont jugé bon de demander l’intercession de l’évêque de Soissons pour que la famille Michelin se mortifie au point d’accepter la décision de justice obligeant l’ascétique multinationale à réintégrer les salariés abusivement licenciés par sa filiale de l’Aisne voici plusieurs années.

Le saint homme a donc commis une bafouille demandant au bon maître de ses paroissiens de bien vouloir charitablement dialoguer positivement avec les manants.

On savait que le parti politique le plus apprécié des ouvriers est désormais le Front National. (Environ un sur quatre vote pour le parti raciste ; rappelons toutefois que chez les petits patrons, la proportion est de un sur trois).

On savait que les idées raffarino-merdefo-céefdétistes sur le dialogue social faisaient des ravages.

On sait ce que cache la "revendication" de la CGT concernant la "sécurité sociale professionnelle".

On n’imaginait quand même pas que dans le pays ayant mis en place la séparation des Eglises et de l’Etat, on en était déjà arrivé là.

Partie depuis plusieurs semaines, la sacrée missive est restée sans réponse à ce jour.

Même en tenant compte du fait que la modernisation de la Poste entraîne des délais d’acheminement du courrier qui rendent préférable l’utilisation de la diligence pour que celui arrive à bon port, on craint que la famille Michelin, débordée devant les contraintes liées à la sauvegarde de la compétitivité, n’ait le temps de répondre.

Soyez courageux, et surtout pieux, salariés de Wolber :

Au jour du Jugement Dernier, c’est la famille Michelin qui brûlera en enfer, pas vous !

Car vous, contrairement à eux, vous avez su vous détourner du péché mortel : la lutte des classes.

Messages

  • Merci de m’éclairer enfin : je cite On savait que le parti politique le plus apprécié des ouvriers est désormais le Front National. (Environ un sur quatre vote pour le parti raciste ;" ; Moi qui croyais bêtement, que le premier parti ouvrier , c’est celui de l’abstention ! Certainement, je n’avais rien compris : la classe ouvrière a besoin d’un guide suprême !

    Merci de me révéler que je ne suis qu’un pauvre "manipulé" à qui la "CGT" (comme un con -on reconnait à celà ma classe d’origine qui’il faut "éduquer" -, je pensais être aussi la CGT !) cache tout : je cite On sait ce que cache la "revendication" de la CGT concernant la "sécurité sociale professionnelle" ; décidément, moi qui essaie de construire avec d’autres la revendication, mes camarades qui échangent régulièrement avec force débats passionnés : heureusement que d’autres que nous révèlent au grand jour cette force obscure qu’est la CGT ! (vive l’effet Dracula)

    Comme un imbécile heureux d’être exploité, j’étais persuadé, après ce ce que je pensais être mure réflexion commune, qu’il fallait faire feu de tout bois (fusse-t-il de crucifix ou de rosaire) l’instant d’une lutte !!! ; je cite : Certains d’entre-eux ont jugé bon de demander l’intercession de l’évêque de Soissons

    Heureusement que d’autres révolutionnaires, des vrais, de ceux qui savent lutter avec les mots qui crachent leur mépris du bout du clavier savent montrer aux ouvriers de Michelin (les pauvres) ce qu’est la lutte des classes !

    Merci donc, Oh mon maître à penser pour moi ! merci de me monter le juste chemin, et de me mordre les fesses si j’en dévie. Je me croyais oppressé, mais libre de mes pensés, je me découvre grâce à toi aliéné à l’insu de mon plein gré !

    salutations (?)

    Patrice Bardet, militant CGT, patrice_bardet@yahoo.fr

    • A Patrice Bardet

      Ta réaction passionnée est significative :

      A Soissons, on sait désormais que l’on ne casse pas que les vases, mais aussi les enseignements du marxisme.

      On fait cela au nom de "l’autorité morale" que représente les ministres du culte (propos tenus par M. Gremetz). Il se trouve que si les ouvriers s’abstiennent encore plus que les autres, il n’en est pas moins vrai qu’un sur quatre vote facho. Je le déplore. Cela m’inquiète. Mais c’est un fait.

      On trouve très régulièrement, trop régulièrement, dans l’Humanité les "éclairages" d’un curé...
      Il se trouve que l’Histoire et notamment le marxisme mettent en pleine lumière le rôle des religions dans l’aliénation des masses, parfois au-delà du supportable (cf les travaux d’Annie Lacrois-Riz sur la collaboration active entre le pape et les nazis, le rôle des missionnaires dans le monde). Pour ceux que l’Histoire rebute, et les saigneurs savent qu’ils sont hélas trop nombreux pourquoi ne pas porter le regard vers l’amérique du sud, (vers le Brésil plus particulièrement) pour appréhender la traduction politique de la "théologie de la libération" (sic) soluble dans la soumission aux politiques du FMI...un vrai miracle de transsubstantiation : réforme agraire remise aux calendes grecques, fonctionnaires appauvris et menacés...

      Revenons en France.

      1. Je te mets au défi, Patrice Bardet, de reprendre sur ce site les "revendications" de la CGT sur la "sécurité sociale professionnelle".

      2. Je te mets également au défi de nous donner une explication qui tienne la route, j’ai bien dit la route et pas le chemin de Compostelle, concernant l’abstention de la CGT dans le cadre de la CES sur le référendum contre l’Europe patronale et cléricale.

      Remi

    • Rémi,
      puisqu’on se tutoie, j’aime autant employer le prénom. Remarque préalable, effectivement la réponse est passionnée : je pratique très mal la langue de bois, et pour le moins, j’ai ressenti cet article comme du mépris.
      A propos de l’Huma : sauf erreur, l’Huma n’est plus l’organe officiel du parti communiste ; certains articles me déplaisent, mais je le préfère néanmoins mille fois à Libé, au Monde et aux quotidiens régionaux (Voix du Nord et Nord Eclair : là, pour le moins les journaux du patronat). C’est donc le quotidien que j’achète régulièrement (je parcours les autres sur internet, + le figaro), ainsi que bien d’autres mensuels et hebdos (le Diplo est mon préféré). En plus, la Vie Ouvrière, le Peuple, Analyse et Documents, Options pour ce qui est des publications CGT. Sans compter les livres...alors, merci, je tente comme je peux de me cultiver et de m’élever au dessus de ma condition.

      Revenons en aux sujets abordés :
       sur le vote FN, c’est le prétexte bien pratique à en rester au constat et au mépris ; quand j’étais gosse, les militants politiques faisaient partie de ma vie quotidienne. Aujourd’hui... Alors, quand les "révolutionnaires" participeront aux luttes dans les quartiers, dans les usines, on en reparlera. Pour ma part, j’essaie d’animer des débats dans les quartiers populaires (retraites, maladie, ect...) et je lutte contre les expulsions locatives. En attendant, le populisme a encore de beaux jours... A ce propos, pour aller dans ton sens, le syndicat majoritaire dans ma boite est un syndicat autonome, populiste, limite faciste (SUD chez nous n’est pas beaucoup mieux)
       sur la constitution européenne et la CGT : pour les documents confédéraux, je t’invite à visiter le site www.cgt.fr. Le processus est assez clair : consultation des syndicats de base avant la prise de position confédérale (ce qui explique l’abstention)
       sur la constitution européenne et le syndicat Ufict-CGT que j’anime : nous avons commencé à en parler depuis juin, diffusé des documents (CGT, CFDT, COPERNIC, Attac, du PC, et bien d’autres textes et avis de syndicats CGT), mis à disposition le texte de la constitution (n° spécial de l’Huma) ; l’avis du syndicat est en cours (proposition aux syndiqués, débat, rédaction définitive) ; en tout, nous en aurons débattu une dizaine d’heures : la position définitive sera prise en janvier, envoyée à l’UL, à l’UD, à la fédération et la confédé (ainsi qu’aux syndicats CGT proches)
       ma position personnelle est claire : je milite pour le non ; pour autant, je me refuse à manipuler les camarades ; je t’invite à lire ce que j’ai publié sue Bellaciao
      Constitution Européenne : texte intégral, des clefs pour comprendre, choisir, agir
      et
      Sécu, gouvernement, Constitution Européenne : une raison de plus pour dire "NON"

       venons en à la "sécurité sociale professionnelle" : ci-après ce que notre syndicat diffuse dans la brochure d’accueil (12 pages) aux nouveaux salariés. Des développements beaucoup plus élaborés sont parus dans Le Peuble et Analyse et Documents Economiques (revue théorique de la CGT, Cahiers du centre confédéral d’études économiques et sociales de la CGT).
      Il n’y a rien de secret ! Mais il y a, encore une fois, une revendication à construire, et ce n’est pas la moindre affaire ! Et on en est à mille lieux dans les esprits, même parmi les syndiqués CGT.
      Je développerai donc la revendication mise en débat au sein de la CGT plus longuement dans un prochain article sur Bellaciao.
      La théorie du "caché" est décidément désisoire : les documents ont été diffusés aux syndicats de base (qui l’exploitent comme ils peuvent)

      En conclusion, je m’attache à respecter la chartre d’Amiens (pour parler un peu d’histoire, les documents du congrès -un pavé- sont fort instructifs, même s’ils ne sont pas "gravés dans le marbre")

      salutations militantes

      Patrice Bardet, délégué syndical Ufic-CGT (révocable par les syndiqué-e-s)
      e-mail : patrice_bardet@yahoo.fr


      La CGT défend un statut du salarié de 18 à 60 ans, des droits pour tous

      Notre objectif est que tout salarié soit assuré, du début à la fin de sa carrière professionnelle, d’une ensemble de droits individuels, garantis au plan interprofessionnel, imposables à tout employeur et transférables d’une entreprise à l’autre.

      Le Droit à l’emploi :
      Le contrat à temps plein à durée indéterminée ou l’emploi statutaire doit devenir la règle d’embauche.

      Le Droit à la formation continue :
      Chaque salarié doit pouvoir disposer d’au moins 10 % de son temps de travail (4 ans sur une carrière) pour la formation professionnelle de son choix, payée et considérée comme du temps de travail.

      Le Droit à une carrière :
      Tout salarié devrait avoir au moins doublé son salaire d’entrée dans la vie professionnelle, en arrivant à l’âge de la retraite. Pour cela, le droit à un salaire conforme aux besoins et à la qualification, la garantie d’un déroulement de carrière, de la validation des acquis de l’expérience, de l’égalité entre les hommes et les femmes doivent être assurés, même en cas de changement d’employeur.

      Le Droit à une sécurité sociale professionnelle :
      Le contrat de travail doit être prolongé, même en cas de fermeture d’entreprise ou de suppression d’emploi, jusqu’à l’acceptation par le salarié d’un emploi qui soit au moins du même niveau de qualification et de salaire.

      Le droit à une vie privée :
      Les salariés doivent pouvoir pleinement maîtriser leurs horaires de travail ; le travail de nuit et en poste doit être limité

      Le Droit à la santé :
      Par une couverture universelle à 100 %, la prévention efficace de tous les risques afférents au travail, le bien-être au travail.

      Le Droit à la retraite :
      A 60 ans avec un minimum de 75 % du salaire brut, et 37,5 annuités de cotisations, avec la prise en compte des années d’études et de première recherche d’emploi dès 18 ans.

      Le droit à la reconnaissance :
      tout salarié doit avoir le droit et la possibilité concrète de s’informer, connaître la situation de l’entreprise, se réunir, débattre, exprimer son opinion et être écouté, proposer et contester.

      Le droit à la démocratie sociale :
      aucun accord patronat/syndicat ne doit s’appliquer s’il n’a pas été signé par un ou des syndicats représentant la majorité des salariés dans les élections professionnelles.

      L’ensemble de ces droits , formant le « nouveau statut du salarié » que propose la CGT, obligerait tout employeur à ne plus traiter ses salariés comme des marchandises, ballottées au gré des restructurations ou des prétentions de la finance. Ces droits restent à conquérir…ensemble.

    • Patrice Bardet, ta position sur le référendum est claire : c’est non.
      C’est, à mon avis, le moins que l’on puisse attendre d’un syndicaliste.
      Du coup, la position de la CGT, qui refuse d’appeler à voter NON, est ambigue, et pour tout dire scandaleuse. Seule FO a appelé à voter NON. Pourquoi ?

      Toujours au chapitre "ambiguités", des travailleurs -et surtout des syndiqués CGT- n’ont rien à gagner à demander l’aumône de l’Eglise Catholique pour organiser leurs luttes. "L’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes" serait-il devenu un principe vide de sens ?

      La CGT pourrait peut-etre conseiller la lecture de Emile Pouget, fondateur de la CGT,
      (Le sabotage, 2.5 euros aux 1001 nuits), au lieu de les ramener dans le giron des curés ?
      Si la CGT ne fait plus d’éducation populaire, TF1 ou l’Eglise s’en chargent, et cela fait des gros dégats.

      Marc Gredin,

    • salut camarades de la CGT et des autres syndicats !

      C’était quand même mieux, quand la CGT développait un syndicalisme de transformation sociale.
      A l’origine, la CGT visait l’abolition du salariat, parce que la CGT était anti-capitaliste.

      Hier, le rôle joué par la CGT dans l’échec de la grève sur les retraites, le refus d’appeler à la grève générale qui ne se décrèterait pas même quand des millions de personnes sont dans les rues....
      La CGT n’est plus anti-capitaliste.

      Aujourd’hui, l’intégration à la C.E.S. et l’incapacité à se prononcer sur un texte aussi dangereux, pour le monde du travail, que le projet de constitution europpéenne sont des signes qui ne nous trompent pas : la CGT fait du syndicalisme d’accompagnement.

      P. Bourgeois, syndicaliste.

      (Nous voterons NON, n’en déplaise à la direction de la CGT)

  • Que ce soit en "altermondialisme", ou en "doctrine sociale de l’Eglise", les cathos "de gauche" ont toujours eu pour fonction d’empêcher que le questionnement aille jusqu’à la question de la révolution, ou du moins du changement d’ordre social.
    Il s’agit de faire croire que l’on peut humaniser le capitalisme, mais l’essentiel est de maintenir ce système économique en place, tout en lui arrachant, dans les meilleurs moments de mobilisation ouvrière, quelques miettes.

    Le catholiscime "social" est à l’ouvrier ce que la charité est au pauvre.

    Nicole Porte

  • P. Bardet est dans l’émotionnel..
    L’important c’est de comprendre à quel point les travailleurs sont résignés aujourd’hui. Et d’essayer de les "stimuler" !

    C’est pas les curetons qui vont le faire.

  • Non, je ne fais pas particulièrement dans l’émotionnel : la réponse faite à Rémi était largement argumentée. De quel droit pourrait-on mépriser la classe ouvrière ? Celui d’une classe se disant "supérieure" ? Alors les leçons, pour ma part, j’ai passé l’âge de les gober : j’entend aussi les discuter !

    Pour l’évèque de Soissons : si l’UL CGT l’a sollicité, c’est pour s’en servir dans la lutte, non ?
    A lille, les sans-papiers en grève de la faim font appel à tous les responsables des communautés religieuses. Pourtant, les sans pap’ de Lille sont pour le moins combattifs, non ?

    A propos de l’Europe :
     l’abstention du représentant de la CGT à la CES n’est pas un "oui" ; en quoi est-ce scandaleux ? Sur un sujet aussi important, il aurait fallu que le représentant s’engage pour toute la CGT (quelque soit le sens ) ? curieuse conception de la démocratie syndicale !
     si je milite personnellement pour le non, je ne représente pas toute la CGT, que je sache !
     la position de FO n’est pas aussi simple ; FO n’a pas appelé à voter NON : la commission exécutive (CCN) FO sur ces questions de constitution et d’enjeux européens n’aura lieu qu’au mois de mars 2005. Voir sur ce point le communiqué de FO daté du 15/10/2004 "La CGT-FO confirme qu’elle n’est pas engagée par la prise de position de la CES" site de FO
     le CCN de la CGT devrait se prononcer en février 2005 ; personnellement, je serais étonné qu’il y ait un appel à voter "NON" en tant que tel, mais vraisemblablement une "contribution" sur les ejeux européens ; mais je peux me tromper...
     je ne pense pas qu’un simple appel à voter "NON" de FO ou de la CGT ait une quelconque influence ; j’espère plutôt que les militants organiseront des débats dans le syndicat et hors du syndicat, distriburont des tracts, etc...danns leurs boites, aidant les salariés à comprendre et à se déterminer : là, ça peut être aussi l’occasion d’une éducation populaire émancipatrice

    A propos de l’éducation populaire :
     désolé de m’inscrire en faux : la CGT fait toujours de l’éducation populaire ; il suffit de se rendre dans une union locale pour avoir la liste des stages de formation ; pour ma part, je diffuse cette liste régulièrement aux syndiqués ; et nombreux sont dans notre syndicat ceux qui y participent ( des stages d’une semaine, extrèmement denses !)
     de nombreux syndicats organisent des formations/débats internes : là encore, dans notre syndicat, nous y consacrons 1/2 journée chaque mois
     de nombreux militants font comme moi, animent ou organisent des conférences/débats dans les quartiers, à destination justement de celles et ceux qui justement ne savent même pas ce qu’est un syndicat, qui n’ont même jamais vu un tract de leur vie. Pas de l’endoctrinement, juste des "clefs pour comprendre". Laisser les gens débattre, décider "librement" plutôt que leur mettre une idée dans la tête fusse à coup de mateau ou et faucille.

    A propos de Pouget : l’anarcho-syndicalisme, voire l’anarchisme radical (tel Pouget) fait partie des courants d’idée qui irriguent le syndicalisme, mais ce n’est pas le seul. Et rester figer il y a un siècle n’est certainement pas la solution la plus utile pour construire aujourd’hui. Avant tout, il peut rester certaines pratiques de liberté, de débat dont on peut continuer à s’inspirer. La "chartre de la vie syndicale" adoptée au dernier congrès de la CGT me semble personnellement un levier puissant.

    Salutations militantes

    Patrice Bardet, délégué Ufict-CGT (révocable par les syndiqué-e-s)


    Si je me refuse à confondre syndicalisme et politique, ce n’est pas pour autant que je m’en désintéresse :

    en 2002, lors du vote des présidentielles, au 2° tour, j’ai aussi été interpellé sur le vote Chirac pour soit-disant "contrer" Le Pen ; voici un extrait de ce que j’avais écrit et diffusé à l’époque :

    (....)
    De même, il ne suffit pas de manifester contre le pen, si l’on veut étouffer
    le fascisme, redonnons l’espoir, et battons nous pour des droits
    inconditionnels.
    Retournons dans les quartiers, tractons, discutons, débattons avec les gens,
    parents, ados, en un mot, refaisons de la politique avec, pas pour les gens,
    contruisons un autre monde ensemble.
    Salauds de pauvres...A-t-on oublié que de tout temps, les pauvres, ça
    pue quelquefois des pieds et de la gueule, que maintenant, ça regarde plutôt
    TF1 qu’ARTE ? Ce qui est nouveau, c’est le rejet d’une classe sociale, que
    la seule réponse qu’on lui apporte, c’est la criminalisation de ses enfants ;
    quoi d’étonnant si les ouvriers employés ont voté parfois massivement pour
    l’extrème droite ? Oublie-t-on que le chômage les frappe en premier lieu,
    puis en grande majorité leurs enfants ? Le seul espoir qu’on leur donne
    est-il d’obtenir un CDD, une vie d’intérimaire jetable ou des petits
    boulots, ne permettant pas de vivre dignement, de fonder une famille ? le
    bilan de la gauche au pouvoir est terrible : bientôt 10 millions de
    personnes -adultes et enfants- en dessous du seuil de pauvreté, 30% des
    travailleurs en contrat précaire, plus de privatisations -donc de
    destructions de service public- que sous la droite au nom de la "modernité",
    et maintenant un discours sécuritaire du candidat (socialiste : je met le
    terme entre parenthèses, puisque son programme n’était même pas
    socialiste, comme il le revendiquait !) que n’aurait pas osé espérer la
    droite...plus que la répression à tout va, il s’agit de créer de la
    solidarité (si nécessaire la réparation par l’Etat) envers les victimes,
    mettre en place la médiation sociale au plus proche des gens, redévelopper
    et étendre les services publics de proximité, créer des postes
    d’animateurs/éducateurs plutôt que des policiers, punir les débordements de
    la police comme les autres délinquants, ainsi que les délits du patronat
    (sauf erreur, l’amnistie comme d’habitude couvrira les patrons, pas les
    syndicalistes), donner enfin l’espoir d’un avenir (imagine-t-on les dégats
    que donne l’exemple du grand-père, du père, du grand-frère au chomage ?)
    La mendicité obligée pour les secours sociaux, le RMI, la CMU, la CLU
    envisagée, le contrôle social pour obtenir le moindre droit de vivre,
    laissent un sentiment d’humiliation qui n’a pour seule réponse que le rejet
    de l’autre. Nos beaux discours sur l’intégration n’ont plus alors aucune
    prise sur les laissés pour compte de la société, l’échec d’une politique qui
    laisse pour seule réponse au chômage des jeunes la formation professionnelle
    que demande le patronat laisse sur le carreau une grande partie de la classe
    ouvrière, oblige à une économie parallèle source de la petite délinquance
    pour survivre.
    Comme illustration, si je prends un exemple précis, à la sécurité sociale
    (secteur semi-public où je travaille), l’embauche pour un emploi de base se
    fait à bac + 2, pour un salaire à peine au smic (la convention collective
    prévoit le BEPC). Sauf erreur de ma part, les enfants d’ouvriers ou
    d’employés qui accèdent à ce niveau d’étude sont moins de 10 % d’une classe
    d’age. Peut-on oser prétendre que le gouvernement n’a pas de pouvoir de
    décision ? Et on ose encore parler d’ascenceur social !

    (....)
    je conteste la nécessité de voter chirac ; extrait : "L’identité et l’utilité de la gauche appartiennent
    au monde du travail. La prise de distance n’est-elle pas assez évidente ? Il
    faut revenir aux sources, sans tarder et concrètement. Par là passe la
    reconquête des esprits et des coeurs de ceux qui ont oublié, dans le monde
    du travail, que Le Pen, "économiquement de droite " de son propre aveu, est
    son ennemi le plus déterminé.".

    Pour autant, dans la confusion des genres, l’appel à voter pour le candidat
    de la droite, ne pas créer une véritable alternative à gauche, avec un
    programme concrètement à gauche, laissera les électeurs tentés par le
    populisme de l’extrême droite sans réponse alternative ; l’appel à voter
    contre le fascisme ne peut à l’évidence être la réponse à la détresse
    sociale, à l’absence de perspective politique.
    Que le PS (à tout le moins sa fraction "moderniste" illustrée jusqu’à la
    caricature par DSK, Fabius) nous propose autre chose que les stock options
    et l’épargne salariale (la belle escroquerie, avec la complicité d’un
    gouvernement "de gauche"), la caresse dans le sens du poil des bo-bos,
    déclare la guerre à la misère, en se décidant enfin à prendre l’argent où il
    est, s’engage aussi fermement pour une europe sociale ; que le PC retrouve
    ses origines révolutionnaires, revienne dans les quartiers pour reconquérir
    son électorat. Batissons ensemble un programme, je le répète, de guerre à la
    misère. Battons nous ensemble, avec les plus démunis , par exemple avec les
    sans papiers, précaires parmi les précaires ; un sans papier qui est obligé
    de travailler pour quelques euros par jour est un moyen commode de baisser
    les salaires, est donc un exhutoire trop désigné, puisque plus faible ; la
    vraie concurrence, c’est entre les pauvres, quand on dénie leurs droits ; à
    ce propos, mardi dernier, les CRS -donc le gouvernement- , après avoir
    interdit le meeting de Jospin à Lille ont réprimé de façon extrèmement
    brutale les sans papiers à Lille : compte rendu sur www.interdits.net

    Vous l’avez compris, je pense : le 5 mai, je voterai blanc...(je respecte
    trop le droit de vote, conquis de haute lutte par d’autres avant moi, pour
    m’abstenir, même si je conteste cette élection véritable "piège à cons"), le
    1° mai je manifesterai pour des droits, et le 6 je continuerai à me battre
    avec d’autres -à faire de la politique avec les gens plutôt que pour eux- ,
    dont vous à n’en pas douter