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LA GRÈVE TOTALE : Le bras de fer commence

Publie le mercredi 14 novembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Grève . Dans une ultime initiative pour dénouer la crise, la CGT s’est rendue au ministère du Travail hier pour demander l’ouverture d’un cycle de négociation.

de Paule Masson avec Ludovic Tomas

Ce fut une ultime tentative pour tenter de désamorcer le conflit, quelques heures avant le début de la grève dans les entreprises concernées par la réforme des régimes spéciaux de retraite. Hier, à sa demande, Bernard Thibault, accompagné des secrétaires généraux des fédérations CGT cheminots et énergie, s’est rendu au ministère du Travail pour réclamer l’ouverture "d’un cycle de discussion tripartite" entre l’État, les employeurs et les syndicats sur chacun des régimes spéciaux.

Le secrétaire général de la CGT, syndicat majoritaire à la SNCF, à EDF et à la RATP, a souhaité "un calendrier de rencontres" qui pourrait être étalé sur un mois, chaque régime ayant son histoire et ses spécificités propres.

Bernard Thibault a expliqué au ministre, Xavier Bertrand, "les yeux dans les yeux", qu’il est "illusoire de penser que des négociations sous la seule responsabilité des directions d’entreprise seront de nature à trouver une issue au conflit". Il n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler au ministre que les règles de droit dont dépendent les salariés des entreprises publiques « nécessitent systématiquement, avant d’entrer en application, un accord du gouvernement ». Celui-ci « ne peut donc pas décemment renvoyer la patate chaude aux directions d’entreprise », s’était-il agacé, le matin, lors d’une conférence de presse.

Pas de réponse, grève inévitable

Pour la CGT, la seule issue consiste à réunir tous les acteurs concernés par les régimes spéciaux afin d’engager une « vraie négociation » qui mette sur la table l’ensemble des paramètres d’une réforme, pas seulement celui de l’allongement de la durée de cotisation. Tant que le cadre général unilatéralement imposé par le gouvernement ne bouge pas, la grève est inévitable. Les agents ont fait leur compte. En l’état, la réforme des régimes spéciaux de retraite leur propose un allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans d’ici 2012, accompagnée d’une baisse des pensions, qui seraient indexées sur les prix et non plus sur les salaires. « Il n’y aura pas une majorité de personnel pour l’accepter », ne cesse de répéter Bernard Thibault, qui a une nouvelle fois appelé, hier, le gouvernement à recouvrer la raison ou à se rendre responsable d’un conflit long et dur.

Sans surprise, Xavier Bertrand a fait la sourde oreille, tenant sa ligne de renvoi des pourparlers au niveau des entreprises. « C’est un piège car négocier sans aucune marge de manoeuvres financières, à quoi ça mène ? » s’exclame Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT cheminot, précisant par ailleurs que « certaines organisations syndicales se sont rendues dix fois au ministère, rue de Grenelle, et sont quand même dans la grève ». Hier, le ministre du Travail annonçait qu’il recevait l’UNSA en soirée et la CFTC aujourd’hui, deux organisations plutôt favorables à l’harmonisation de la durée de cotisation à 40 ans.

Le conflit peut être raccourci

Xavier Bertrand affirme que « la porte du dialogue restera toujours ouverte ». En fait, il cherche la faille, traque les opportunités de division des syndicats, espère isoler la CGT, syndicat qu’il ne prend pas la peine d’inviter à discuter à cause de son « désaccord sur l’allongement de la durée de cotisation et sur les 40 ans », a-t-il répondu à Bernard Thibault, dans un courrier, le week-end dernier. La CGT, elle, refuse de se laisser enfermer dans un face-à-face et produit beaucoup d’efforts pour convaincre une opinion publique réticente. « Dans l’entreprise, les agents se battent pour eux, mais aussi pour les autres. Ils le disent, sont conscients que la prochaine étape sera la réforme de l’ensemble des retraites en 2008 », confie Gérard Leboeuf, responsable de l’Union syndicale CGT de la RATP. « L’impopularité du mouvement est relative », assure Bernard Thibault, pour qui « cette mobilisation interpelle l’ensemble des salariés sur l’avenir de leurs droits à la retraite ».

Le bras de fer social commence. Il risque de durer. « Mais il peut être raccourci si le gouvernement montre des dispositions à aborder les questions interdites pour le moment », annonce le secrétaire général de la CGT. Aucun syndicat ne souhaite a priori un conflit long. Même SUD rail, militant d’une grève reconductible dès la première heure, assure vouloir un mouvement « le plus court possible », pénalisant pour les usagers des transports en commun et pour les grévistes, qui ne sont pas payés. Cela suppose de lever les obstacles à la négociation. Mais en laissant entendre qu’il attend de « voir comment se déroule la semaine », Nicolas Sarkozy montre au contraire qu’il semble avoir décidé de se frotter au conflit.

http://www.humanite.fr/2007-11-14_P...

Messages

  • Appel à la grève de la consommation
    écrit le 14/11/07 à 10:47:34 par rev

    Aujourd’hui commence la grève de Noël.

    La grève de Noël, c’est celle de la consommation.

    Nous pesons beaucoup plus lourd dans l’économie en tant que CONSOMMATEURS qu’en tant que TRAVAILLEURS.

    Le pouvoir piétine nos droits de travailleurs, mais la seule grève du travail ne sera pas assez efficace pour le faire céder.

    Nous allons donc renforcer les grèves des travailleurs en commençant une grève générale de la consommation, qui fera d’autant plus mal au pouvoir qu’elle aura lieu un mois avant Noël, et qu’elle ne cessera que quand nous aurons obtenu ce que nous voulons.

    Nous allons mettre en grève les consommateurs que nous sommes tous, en achetant le moins possible de choses et surtout aucune chose inutile, dans cette période de l’année où tout nous pousse, pour le plus grand bien de la consommation, à faire le contraire...

    Cette grève des achats s’appuiera sur l’autre grève, et les deux se conforteront dans un même mouvement inextinguible : en effet, pour que la grève (du travail) puisse durer, il faut des économies.

    Ces économies seront réalisées grâce à la grève de la consommation, la "grève de Noël".

    Faites tourner le mot d’ordre...

    • La grève de la consommation ,elle devrait être appelée par son nom,c’est à dire boycott.
      Il y a pas seulement Noël à boycotter,il y a aussi l’essence,les hypermarchés,les produits de multinationales.Pour l’instant,nous pouvons choisir,à qui nous laissons notre argent,surtout pas à ceux qui se nourrissent du sang des travailleurs.

      wilson de Strass