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LE PEUPLE IRLANDAIS EST-IL D’ACCORD POUR PAYER ?

Publie le lundi 22 novembre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

C’est fait l’Union Européenne et le FMI ont répondu favorablement à la demande d’aide de l’Irlande, aide qui devrait s’élever à 90 milliards d’euros ! L’Irlande deviendra ainsi le deuxième pays de la zone euros après la Grèce à bénéficier d’un programme d’aide.

Dans un communiqué des Ministres des Finances de la zone euro et de toute l’UE, cette aide est une condition sine qua non pour sauvegarder la stabilité financière de l’UE et de l’euro.
Cette aide a été accordée à l’Irlande, afin de sauver de la noyade les banques irlandaises en pleine crise, une première aide de 50 milliards d’euros du gouvernement irlandais n’ayant pas été suffisante pour sauver le secteur financier irlandais et ayant provoquer une hausse du déficit public de l’Irlande à 32% du PIB.
La deuxième raison pour laquelle les instances européennes et le FMI se sont montrés si généreux, c’est pour éviter l’effet boule de neige vers d’autres pays de la zone euro aux finances publiques fragiles : l’Espagne et le Portugal.

En contrepartie de ce prêt l’Irlande doit s’engager à ramener son déficit public dans la limite européenne de 3% du PIB pour 2014. Les instances européennes exigent que le secteur financier soit restructuré (pertes d’emplois ?) et que des efforts budgétaires doivent être réalisés afin d’économiser 15 milliards d’euros sur quatre ans.

Ce sont non seulement le peuple irlandais mais également tous les européens qui vont payer pour renflouer les banques irlandaises ! L’Irlande qui a cru pouvoir fonder son développement sur le dumping social et fiscal en devenant l’adresse préférée des multinationales américaines et européennes. Manque de bol, ça n’a pas fonctionné, il n’est pas possible de construire un modèle économique durable sur base de dumping social, et le système bancaire s’est retrouvé à terre.

Et contrairement à ce que vos journaux essaient de vous faire croire ce lundi matin, cette crise « irlandaise », n’est pas seulement une affaire irlandaise : ce n’est qu’un épisode de plus de la crise structurelle de la construction économico-européenne basée sur le tout au néo-libéralisme, matinée de déconstruction sociale progressive.

Car c’est bien toute l’Europe qui en réalité, est atteinte de ce syndrome financier dépressionnaire. Est-ce vraiment un hasard si ce sont des pays où les salaires sont les plus bas, où le marché du travail est déréglementé et la protection sociale réduite à sa portion congrue (Espagne, Portugal, Grèce, Irlande), qui sont victimes de la spéculation des marchés financiers contre leurs dettes publiques. Ces pays n’ont pas les capacités à résister aux assauts internationaux, parce qu’ils manquent cruellement de main d’œuvre qualifiée et sont obligés de l’importer et le lien entre entreprises et banques y est moins solide. Dans cet état de choses, les classes économiques dominantes de ces pays ont tout misé sur le développement à faible valeur ajoutée : tourisme, montage industriel, etc…. ainsi que sur la spéculation immobilière. Avec la crise de ces secteurs, ce modèle néolibéral outrancier s’est écroulé plus rapidement.

Les multinationales européennes ont tiré parti des avantages qu’offraient l’Irlande qui est devenue par le jeu des manipulations financières et des spéculations boursières, l’expression de la faillite du système européen, les positions dans lesquelles se trouvent actuellement bon nombre de pays européens, avec des systèmes financiers et bancaires en déroute et des masses de capitaux qui se sont affaissées, sont symptomatiques de l’économie spéculative et antisociale rendue possible par une Europe aux ordres des marchés financiers et boursiers.

En ce qui concerne le peuple irlandais, il est certain qu’il sera tout comme le peuple grec, la première victime de ce sauvetage imposé et des diktats du FMI et de la BCE qui ne manqueront pas d ’être imposé aux irlandais : politiques budgétaires avec réductions des dépenses publiques, démantèlement des services publics et des aides sociales, augmentations des impôts directs et indirects et socialisation des dettes des entreprises, sans toucher aux grandes fortunes, bien entendu.
Tactique habituelle du FMI ; il suffit d’observer ses activités de par le monde, partout ou celui-ci est actif, c’est la population qui paie pour les excès aventureux des élites politiques, financières et économiques. Cette crise nous démontre si besoin en était encore, les erreurs que commettent les dirigeants aussi bien d’Europe que des autres parties du monde, en basant leurs activités en priorité sur la spéculation financière, les assurances et l’immobilier.

Le peuple irlandais va être mis sous pression, l’acceptera - t’il ? Parce que comme d’habitude, là où passe le FMI, les responsables de la crise sont épargnés et c’est au peuple que l’on présente l’addition !

http://polymedia.skynetblogs.be/archive/2010/11/22/le-peuple-irlandais-est-il-d-accord-de-payer.html

Messages

  • aah, parce qu’il aurait fallu lui demander son avis ? ah bon ?

    aah ben oui au début mais ils ont oublié :-/ c’est pour ça en fait

    pi maintenant c’est trop tard :-( ..... bah tant pis = une autre fois....

  • Dimanche soir,a la sortie du palais de Dublin,les vehicules gouvernementaux furent chahutés,bien plus que jamais en France..(Antenne 2,lundi 13H)

    .....Un syndicat, le TEUU, appelle déjà à la « désobéissance civile », tandis que se prépare pour samedi prochain une manifestation les rassemblant tous. Politiquement, il sera probablement impossible au gouvernement actuel du Fianna Fáil de rester longtemps en place, des élections étant inévitables.

    pablo75 dit :
    22 novembre 2010 à 09:31

    « L’Espagne et le Portugal deviennent l’objectif des marchés après le sauvetage de l’Irlande ».

    « Maintenant que l’Irlande a été sauvée, toutes les lumières du marché se posent sur le Portugal et surtout sur l’Espagne, qui est le pays qui fait vraiment peur aux investisseurs. La question est de savoir s’ils seront capables de lancer une attaque contre notre pays du même genre que celui subi par la Grèce et l’Irlande, ou si notre taille et la probable défense de la BCE feront fuir les fonds assoiffés de sang [sic].

    En faveur de l’hypothèse d’une d’attaque de ce genre contre l’Espagne il y a l’insuffisance du fonds européen de sauvetage après les aides à la Grèce, l’Irlande et le Portugal, mais aussi le manque de crédibilité de notre gouvernement sur les mesures de réduction du déficit. Contre, la taille de notre économie – notre pays est « too big to fail » selon les hegde funds les plus importants – et celle de notre marché de dette, mais aussi la conviction que les autorités européennes réagiraient beaucoup plus agressivement face à la menace d’une chute de l’Espagne. »

    http://www.cotizalia.com/noticias/deuda-espanola-examen-rescate-irlanda-20101122-61396.html

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=18620