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LES CADEAUX !!! Pas seulement le bouclier

Publie le jeudi 19 mars 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

LES CADEAUX !!! Pas seulement le bouclier

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Le paquet fiscal, adopté avec la loi Tepa en 2007, aurait coûté 7,7 milliards d’euros en 2008. Et si on prend en compte toutes les mesures mises en oeuvre depuis neuf ans pour alléger la fiscalité des plus riches, le montant perdu chaque année par les finances publiques s’élève à 30 milliards d’euros.

Le gouvernement a rendu public le 16 mars 2009 une estimation du coût du « paquet fiscal » adopté en 2007 pour les finances publiques : celui-ci se serait élevé finalement à 7,7 milliards d’euros en 2008. Dont plus de moitié, 4,3 milliards d’euros, pour les exonérations sociales et fiscales sur les heures supplémentaires (voir notre pétition contre ces exonérations). Dans un contexte où on se demande de plus en plus comment rétablir demain un équilibre des finances publiques mis à mal par les nécessités de la relance, le débat est vif autour de la loi Tepa.

Le gouvernement espère le désamorcer en montrant que les montants concernés sont plus faibles que les chiffres souvent avancés jusque là. Mais, même si le « bouclier fiscal » ne coûte « que » 400 millions d’euros à l’Etat, il a permis aux 3506 contribuables les plus aisés de toucher un chèque de l’Etat de 116 193 euros en moyenne chacun, soit le tiers des impôts qu’ils ont versé. Alors que le revenu médian des ménages français était de 25 136 euros en 2005... Le symbole reste très fort dans le contexte actuel.

Une fois le gros de la crise passé, si on veut rétablir l’équilibre des finances publiques, il ne faudra pas seulement en effet revenir sur ce bouclier fiscal et sur les autres exonérations de la loi Tepa mais aussi sur les multiples réformes menées depuis le début des années 2000 afin d’alléger la fiscalité sur les revenus et les patrimoines des plus riches. C’était, on ne s’en souvient guère, le gouvernement de gauche de Lionel Jospin qui avait lancé ce mouvement. Laurent Fabius, alors ministre des Finances, avait en effet publié une tribune mémorable intitulée « Baisser les impôts pour préparer l’avenir » dans Le Monde du 28 aout 2001. Quant à l’ancien Premier ministre Dominique De Villepin, devenu entre temps un des plus farouches détracteurs du « paquet fiscal », il avait fait adopter une réforme du barème de l’impôt sur le revenu qui avait, à elle seule, entraîné plus de 10 milliards d’euros de pertes fiscales par an. Davantage donc que le paquet fiscal de Nicolas Sarkozy.

Combien cela rapporterait-il aux finances publiques de ramener simplement les impôts au niveau où ils étaient en 2000, avant ces multiples réformes successives ? 30 milliards d’euros par an, soit plus de la moitié du déficit public constaté en 2008.

Comment arrive-t-on à un tel montant ? En 2000, les impôts sur le revenu et le patrimoine des ménages avaient rapporté à l’Etat 13,8 % de ce qu’on appelle leur Revenu disponible brut (RDB) selon les chiffres de l’Insee. En 2007, suite aux différentes réformes fiscales, ce taux n’était plus que de 12 %. Si on était resté à 13,8 % l’Etat aurait eu, cette année là, 22,6 milliards d’euros en plus à sa disposition... Auxquels il faut donc ajouter les 7,7 milliards perdus en plus en 2008 du fait du « paquet fiscal ». Pas étonnant en tout cas, avec de telles politiques, que les déficits publics se soient creusés et la dette se soit envolée, avant même la crise actuelle...

Guillaume Duval

Messages

  • Les chiffres du dernier paragraphe sont très éloquents et se suffisent à eux-mêmes, toute démonstration, concernant les choix qu’ont fait la droite et la gôche depuis quelques années pour baisser les impôts des plus riches, est inutile.

    Outre le fait que ceux qui ne payent pas d’impôts sur le revenu, consacrent presque la totalité de ce qu’ils perçoivent à payer leur logement mais surtout leur nourriture qui elle est imposée à 19,6%, sont également indirectement pénalisés puisque la redistribution, qui se fait grâce à l’impôt, est forcément minorée du fait que c’est une trentaine de milliards qui ne rentrent pas dans les caisses depuis les années 2000.

    Ces chiffres, cette dérive fiscale décrite dans cet article valent tous les discours du monde !

    S’attaquer au capitalisme semble pour beaucoup être devenu une évidence, mais le relais politique qui est élu pour défendre, protéger et pérenniser le système est à l’image du système lui-même.

    L’explication concrète, chiffrée donnée dans cet article montre comment les relais politiques se servent des institutions pour prolonger l’exploitation d’une majorité par une minorité, qui elle, paye de moins en moins d’impôts au fil des ans et cela sans que personne ou presque ne s’en aperçoive.

    Et certains osent encore affirmer "qu’en période de crise, il faut des riches !" suivant l’idée que, spontanément, les riches participeraient à la redistribution sociale des richesses !

    Ils participent essentiellement à la spéculation et s’empressent de déposer leurs plus-values dans les paradis fiscaux pour lesquels on essaie de nous faire croire que l’on va s’en occuper.

    Qui pourrait croire que les gagnants d’un système vont chercher à le détruire ?

    Seule une lutte massive des travailleurs, déterminés dans la durée et dans leurs revendications, unis et solidaires comme jamais face aux manœuvres des libéraux et des syndicats d’accompagnement, peuvent renverser ce système capitaliste, dont on mesure aujourd’hui le coût humain et écologique, qui en sont les résultantes inacceptables.

    Jak

  • En réalité nous sommes gouvernés par une bande de voleurs, une mafia, la mafia du pognon.