LETTRE AUX MILITANTS POUR MUMIA

URGENT URGENT URGENT
LETTRE AUX MILITANTS POUR MUMIA N°2 par JULIA WRIGHT

Paris, le 25 août 2003

Chers membres des Collectifs et Associations Françaises pour la libération
de Mumia Abu ?Jamal,
malgré mon hospitalisation, je vous dois le compte-rendu du contenu de mes
contacts téléphoniques
avec mes co ?militants aux Etats ?Unis en particulier à Philadelphie, à New
York et en Californie ?
avec Maître Robert Bryan récemment par Mumia pour diligenterson ultime appel
au niveau
fédéral.

En cette rentrée ?« chaude », je souhaiterais vous alerter sur
quatre nouvelles graves qui
donnent le diapason des défis à relever afin de maintenir la mobilisation
pour Mumia.

Premièrement, Mumia a informé ses proches, le 21 août 2003, que ses deux
pieds, et en particulier 1’uri. d’entre eux, étaient de nouveau si
sérieusement enflés qu’il a du mal à marcher. Mumia pense qu’il peut s’agir
de caillots sanguins dont nous savons tous le danger surtout en milieu
carcéral ou le régime alimentaire est essentiellement composé de féculents
et d’aliments truffés d’additifs chimiques. Mumia a le sentiment, comme il
le dit lui-même, d’être empoisonné et l’une des dernières personnes à lui
rendre visite la semaine dernière décrit une prise de poids anormale étant
donné l’importance qu’il accorde à sa gymnastique quotidienne. On se
souvient que Mumia ayant souffert il y a quelques années de la même
pathologie a eu droit à un « examen médical » à travers une vitre en
Plexiglas et, dans un deuxième temps seulement, par un médecin désigné par
la prison, à l’intérieur de sa cellule.

A l’époque, il n’y a pas eu de
diagnostic clair. Aujourd’hui la prison affirme, sans qu’il y ai eu d’examen
médical que l’état de Mumia résulterait de la tenue de jogging qu’il porte
quotidiennement ( !)
Mumia demande, comme à l’époque, le droit à une consultation auprès d’un
médecin de son choix et, en attendant, d’avoir accès aux compléments
alimentaires de plantes et d’ail dont les propriétés sont de renforcer les
défenses immunitaires et de fluidifier le sang. La prison répond : « Faites en
la demande officielle et nous statuerons ». En attendant, le réseau militant
national américain a inondé à ce point le numéro de téléphone de la prison
que le Directeur et son assistant se sont rendus dans la cellule de Mumia
pour ?lui demander « ce qu’ils pouvaient faire pour lui ».?Murnia, a réitéré
ses exigences pour s’entendre dire qu’un médecin extérieur à la prison ne
pouvait être convoqué que pour donner une deuxième opinion mais que Mumia
pouvait toujours en faire administrativement la demande.

En attentant la
preuve est faite que le réseau national Mumia est en pleine forme car
l’avalanche d’appels et de fax a été si importante que le personnel carcéral
a commencé à rappeler certains militants pour les rassurer « qu’ils
faisaient de leur mieux ». Les militants ont commencé à lui faire parvenir
des colis de plantes et d’ail frais (ce dernier étant classé
« contrebande ») des quatre coins des Etats ?Unis.
Faites suivre de toute urgence cette nouvelle par e ?mail, téléphone, fax à
tous ceux qui sont prêts à maintenir leur vigilance sur le sort des
prisonniers politiques aux Etats Unis

. Téléphone de la prison : 001 724 852 29 02 de préférence entre 8h et l6h
 ?heure américaine ? demander Monsieur le Directeur Folino

. Fax de la prison : 001 724 852 5545

. Conseiller dit « spirituel » de Mumia : Monsieur Ken Miller : tél 001 724
852 29 02 poste 693

Envisager d’alerter l’Ambassade des Etats Unis, les Elus de la Ville de
Paris, le Ministère des Affaires Etrangères, les Mairies en France qui ont
adopté Mumia etc.

Deuxièmement Maître Robert Bryan nous demande de nous préparer à voir tomber
cet automne le jugement de la Cour d’Etat de Pennsylvanie concernant, entre
autres requêtes, la prise en compte de témoignages impliquant le scénario
bricolé par l’accusation : ceux de Terrin Maurer ?Carter
même de corroborer la complicité raciste du Juge Sabo avec l’accusation et
les aveux d’Arnold Beverly dont la déclaration non assermentée innocente
Mumia ? et bien d’autres témoignages encore. Dès le jugement d’Etat rendu,
le rythme des étapes qui marquent le dernier appel fédéral, peut aller très
vite car les mémorendas contradictoires à soumettre par chaque partie sont
assujettis à un calendrier strict et serré » m’a affirmé Maître Bryan, il y
a quelques jours au téléphone. Lors de son passage à Paris (fin juin),
Maître Bryan avait même parlé de la possibilité qu’une année suffirait à
régler le sort juridique de Mumia.

Troisièmement : je m’inquiète ? et suis bien loin d’être la seule ? de la
situation de harcèlement
financier et politique subit par Move. Citons, entre autre, l’implantation
de matériel pornographique
sur le site consacré par International Concerned Family and Friends For
Mumia Abu ?Jamal à Mumia (voir par contre sur ce même site : Mumia.org, ?
petite vidéo consacrée à ?notre mobilisation du 4 juillet 2003, Place de la
Concorde) ; la dégradation récente par excréments du bureau de I.C.F.F.?MAJ à
Philadelphie, l’obligation de supprimer plusieurs lignes téléphoniques par
manque de moyens financiers etc.

Les souscriptions financières (nous reviendrons sur les libellés) doivent
plus que jamais avoir une double finalité : aider la défense mais aussi
soutenir l’effort courageux de celles et ceux qui constituent le trait
d’union militant entre Mumia et le monde.

Quatrièmement : La France étant, depuis les grandes mobilisations initiées
en 1995, la tête de pont de la mobilisation pour Mumia en Europe, il n’est
pas surprenant que le front uni français pour Mumia soit tout
particulièrement ciblé par ceux qui souhaitent, Bush le premier, sa mise à
mort. A ce propos, je souhaite encourager les militants à être vigilants vis
à vis d’une tactique « sophistiquée » qui, il y a quatre mois environ, a
fait figurer parmi la liste des ouvrages progressistes étrangers dont la
traduction en français serait potentiellement recommandable, un livre
« Executing Justice » par Daniel Williams. L’auteur n ’est autre que
l’assistant de Maître Leonard Weinglass, à l’époque avocat de Mumia, alors
que même la loi américaine proscrit la publication d’ouvrage sur un cas
juridique en cours par l’un des avocats travaillant sur l’affaire et ce pour
raison de conflit d’intérêts. Et si Mumia s’est vu obligé, avec tristesse,
de congédier l’équipe de la défense responsable d’une telle publication,
c’est bien parce que, de surcroît, le livre de William -montait en ,épingle
trois zones d’ombre particulièrement à risques pour Mumia.

Williams jetait en 1er lieu un doute presque jésuitique sur l’innocence de
Mumia. L’auteur détruisait ensuite la crédibilité des aveux d’Arnold Beverly
avant même que ce dernier puisse s’expliquer à la barre sous interrogatoire
contradictoire. Enfin Williams critiquait la mobilisation nationale et
internationale ? surtout ceux qu’il appelle « les marginaux » ? sous
prétexte que cette mobilisation nuirait aux intérêts juridiques de Mumia.
Je ne peux m’empêcher de penser que cette attaque contre une mobilisation
qui à l’époque a su libérer Huey, Angela, Mandela, Jéronimo et tant d’autres
vise la remontée en puissance d’un mouvement militant qui serait capable de
libérer Mumia.. Cette attaque ne constitue pas un hasard. En tout état de
cause, comme Mumia me l’écrivait le 5 août dernier : « j’ai appris qu’une
personne s’est manifestée pour traduire le livre de Dan William en français.
Si cela s’avère vrai, cela va à l’encontre de mon désir.

On a Move,
Affectueusement

Julia Wright