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Le Portugal est à son tour sur la sellette

Publie le mardi 23 novembre 2010 par Open-Publishing
1 commentaire

de Jessica Berthereau

Le Portugal se démène pour ne pas suivre la même voie que la Grèce et l’Irlande. Mais le coût élevé de son financement sur les marchés le handicape sérieusement.

Le Portugal sera-t-il le prochain sur la liste ? La question est sur toutes les lèvres au lendemain de l’annonce du sauvetage de l’Irlande. Certes, « le fait que l’Irlande puisse disposer d’un plan d’aide significatif apaise les inquiétudes, réduit l’incertitude et renforce la confiance des marchés », a jugé hier le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos. Mais ce plan d’aide déplace le feu des projecteurs sur Lisbonne.

« Le Portugal n’est pas l’Irlande », martèle le gouvernement, arguant d’un déficit et d’une dette moins importants, d’un secteur bancaire « moderne, perfectionné, bien régulé, résistant et bien capitalisé » et d’un budget 2011 d’une rigueur sans précédent. Hausse de deux points de la TVA, réduction des salaires des fonctionnaires et baisse des aides sociales sont autant de mesures d’austérité contre lesquelles les syndicats ont appelé à la grève générale demain.
Lourd endettement

Lisbonne fera tout pour atteindre l’objectif de réduction du déficit à 4,6 % du PIB en 2011, contre 7,3 % attendu en 2010, a répété hier Fernando Teixeira dos Santos. Si bien que le Portugal « n’a besoin d’aucune aide », pour José Socrates, le Premier ministre, sur la station de radio TSF. L’opposition portugaise a quelque peu entaché ce discours, en déclarant ce week-end que le déficit budgétaire et la dette du pays sont « sous-estimés » par le gouvernement. Selon la principale formation d’opposition de centre-droit, le Parti social-démocrate, la dette s’élèverait cette année à 112 % du PIB - au lieu de 82,1 % selon le gouvernement -et le déficit budgétaire à 9,5 % du PIB. Les dettes de certaines entreprises publiques ne seraient pas comptabilisées.

L’endettement est bien ce qui réunit Dublin et Lisbonne. « Le Portugal est l’un des pays les plus endettés au niveau européen avec un endettement public et privé qui atteint 220 % du PIB », souligne Diogo Teixeira, directeur général de la société de gestion de fonds Optimize, à Lisbonne. Selon cet analyste, il est aujourd’hui « urgent » que le pays ait accès à un financement moins coûteux que sur les marchés. Hier, la prime de risque du Portugal, c’està-dire l’écart de taux à 10 ans avec le Bund allemand, grimpait vers son plus haut historique de 480 points de base, atteint le 11 novembre dernier. « Sans un appui du Fonds de stabilisation européen, le Portugal ne retrouvera pas du jour au lendemain des niveaux de taux d’intérêt compatibles avec une sortie de la spirale de surendettement et un retour à la croissance », argumente Diogo Teixeira. Or « le problème du Portugal est précisément le manque de croissance », dont la cause première est « le manque de compétitivité », relève l’analyste de BNP Paribas Luigi Speranza dans une note publiée hier. 2011 s’annonce donc particulièrement difficile pour le pays alors que ce sont près de 26 milliards d’euros de dette qui arriveront à échéance l’an prochain. Le sursis sera de courte durée.

http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/dossier/020951621301-le-portugal-est-a-son-tour-sur-la-sellette.htm

Messages

  • Toutes les banques sont-elles irlandaises ?

    mardi 23 novembre 2010, par Robert Paris

    Très étonnant : l’Europe est solidaire des banques irlandaises, leur crise dépassant le crédit du pays... L’aide européenne sera d’environ 100 milliards d’euros. Dans une période où tous les pays sont eux aussi à imposer des cures d’austérité à leurs peuples, débourser ainsi cent milliards, ce n’est pas rien...

    Toutes les banques sont menacées : c’est la bourse qui le dit en faisant chuter massivement les valeurs boursières.

    Eh oui, c’est une solidarité intéressée : elles craignent que les marchés boursiers coulent l’Europe, à commencer par l’Espagne et le Portugal, la Grèce c’est déjà fait, la France et l’Angleterre, c’est pour demain ... Et, dans ce cas, s’en serait fait de l’euro et de l’union européenne !!!

    Si elles laissent couler les banques irlandaises, c’est leur s propres banques qui coulent car elles sont liées aux banques irlandaises et surtout parce qu’elles ont les mêmes actifs pourris....

    La situation de crise que connaissent actuellement les banques irlandaises soulèvent les interrogations sur la capacité des "stress tests" à véritablement déceler des défaillances au sein d’un établissement.

    Les tests de résistance menés par l’Union européenne, auxquels 91 banques ont été soumises cette année, avaient pour but de rassurer les investisseurs en dévoilant les moindres failles cachées du secteur et en forçant les établissements les plus fragiles à se recapitaliser.

    Seulement sept banques avaient échoué à ces tests, mais aucune d’entre elles n’était irlandaise.

    Donc toutes les banques sont menacées à nouveau...

    http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1788