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Le village gaulois brave le village planétaire !

Publie le mardi 24 mai 2005 par Open-Publishing
14 commentaires

« ... il faut s’encourager soi-même et s’encourager les uns les autres à stimuler ce qu’il y a en nous de simplicité, d’ouverture, d’intelligente gratuité, et à refuser fermement ce qui l’asphyxie... »

Jean Sur « Le marché de résurgences (XIX) »
Quel est, pour ma part, l’enjeu du NON à la constitution européenne ? Un repli frileux sur le territoire national ? La peur de l’autre ? Ou encore ... le rejet des statuts du club de foot (Giscard), du règlement de co-propriété (Delors) ou du règlement d’ordre intérieur (Rocard) ? ... Rien de tout cela !

L’enjeu véritable du NON, c’est le refus du « tout à l’économique », la défiance envers la réduction de l’homme en « homo oeconomicus ». La soumission des individus européens, riches de leur spécificité, diversité, épaisseur historico-socio-culturelle aux diktats unilinéaires du marché européen (à moyen terme) puis du marché mondial (à long terme) ; c’est cela qu’organise, jusque dans les moindres détails, la constitution européenne.

Accepterons-nous que l’individu devienne une simple excroissance du marché, un accident de l’histoire économique ou bien ferons-nous en sorte qu’il demeure au centre du village ? Ferons-nous fi de tant d’années de luttes pour l’y placer, au centre du village ? Allons-nous pousser l’amnésie jusqu’au point d’oublier qu’il n’en a pas toujours été ainsi ? Indécrottables enfants gâtés, prodigues.

Le NON à la constitution, c’est le village d’irréductibles gaulois qui brave le joug de l’occupation romaine.
Reconnaissons-le, nous vivons depuis des lustres sous l’occupation de marché. Tout ce qui constitue notre substance tombe irrémédiablement dans le système de la valeur marchande : nos relations aux objets sont devenues production/consommation de marchandises ; nos relations aux autres se réduisent petit à petit en production/consommation de services. Comment est-il possible que cela aille de soi ? Comment se fait-il que le célèbre passage d’Heidegger « ... La centrale n’est pas construite dans le courant du Rhin comme le vieux pont de bois qui depuis des siècles unit une rive à l’autre.

C’est bien plutôt le fleuve qui est muré dans la centrale ... » deviennent tout à coup incongru voire incompréhensible pour la plupart de nos concitoyens ? Qui sommes-nous devenus ? .... NON ... que sommes-nous devenus ? Des choses de marché !

Ou sont donc passés le don, la gratuité, la générosité, la bienveillance, l’ouverture, la tolérance, la gentillesse, l’auto-dérision, l’ambivalence, l’imperfection, la faiblesse, le mystère, l’incertitude, l’humilité, l’émerveillement, l’irrationnel ... Balayés ! Verdict : non rentables !

En tant que belge ... et peu fier d’avoir voté oui sans mon consentement, j’applaudis l’irréductibilité française :

Merci Gargantua, Pantagruel, Rica, Usbek, Micromégas et les autres ...Merci ...

« ...L’idée est là, et elle n’est plus folle. C’est une acquisition pour toujours ... La laisser cheminer ... »
Jean Sur « Le marché de résurgences (XIX) »

http://poissonrouge.over-blog.com

Messages

  • ON S’EN FOUT dela Gaulle !!! Là, c’est carrément pathétique !

    VIVE L’EUROPE MAIS PAS CELLE-LA !

    La Gaulle est une notion fondamentalement raciste, car nos ancêtres ne sont pas que les Gaulois-es. La France est le fruit d’une multitude de cultures et d’origines. On emmerde les chauvin-es nationalistes qui nous parlent de la Gaule. Notre NON n’a rien à voir avec ces gens-là !

    Poissonrouge, tu es carrément à l’ouest ! Si tu continues avec ce genre de propos, tu peux déjà prendre le pseudo fnbleublancrouge et poster sur des forums de l’extrême droite !

    Désolé de mon emportement mais je ne peux pas tolérer de tels propos fondamentalement faux et xénophobes qui sont contraires aux raisons de notre NON.

    Eïnte.

    • Ne t’énerve pas comme cela !! En fait, n’as-tu pas remarqué que c’est une image bien sympathique. En Suisse, beaucoup de villes et villages se sont déclarées Zone Hors AGCS et les journaux suisses parlent souvent des irréductibles villages contre l’envahisseur (en référence à la BD d’Astérix comme le fait poisson Rouge).

      Moi, cette image, elle me plait bien.

    • Je n’aime pas cette image. Elle est le plus mauvais parallèle que l’on puisse faire entre notre NON et celui du FN !

      Astérix, BD sexiste par excellence (cf. la place des femmes bonniches ou femmes objet, cf. La Rose et Le Glaive -clairement misogynes et antiféministes) , BD aux relans de propagande nationaliste dans laquelle je ne reconnais pas notre dynamique progressiste.

      On dit NON pour lutter contre les oppressions, les discriminations et les exclusions qui sont prônées par le TCE, non ?

      Eïnte.

    • Si Rome, à l’époque, symbolisait l’oppression sur la Gaulle, sortir une BD aujourd’hui sur une notion de "Gaulle" et "d’invasions étranger-es" me rappelle certains discours des plus nauséabonds. Utiliser cela, pour illustrer notre NON, d’autant plus à l’heure où les Ouistes nous taxent de nationaliste, de relié-es sur nous, de manque d’ouverture et de refus de l’Europe, me semble tout à fait inacceptable.

      Eïnte.

    • La Rose et le Glaive (et non "le glaive et la rose", comme tu le dis) a un message très clair. Comme l’ensemble des Astérix d’ailleurs, sur la place des femmes, et sur l’envahisseuseur étranger-e. Pour la personnage féminine, dont tu as oublié le nom, ce qui n’est guère surprenant, ellil s’agissait de Maestria. J’ai la BD ici chez moi.

      Concernant ma ciulture populaire, je te remercie de tes conseils mais elle est bien loin d’être superficielle.

      Je pense que quand on parle de superficialité d’une culture en ne comprenant pas des messages clairs, comme disait Coluche, "on devrait être autorisé à fermer sa gueule" :o))

      Maintenant, si poissonrouge et toi voulez faire une campagne sur le thème de l’invasion des étranger-es, la France contre le reste du monde, je vous propose une idée : Vous pouvez aussi parler de Jeanne D’Arc, vous pourriez ainsi vous réunir avec vos ami-es qui ne sont pas les nôtre.

      Nous ne somme pas contre le reste du monde, nous sommes contre le capitalisme ! NUANCE !

      Eïnte.

    • Maintenant, si tu veux, on ouvre un sujet sur Astérix et La Rose et le Glaive... J’ai de quoi dire !

      Eïnte

    • On pourrait intituler l’ensemble de la discussion "De l’apprentissage sexiste dans les médias, notamment ceux destinés à l’enfance", qu’en dis-tu ? Est-ce assez superficiel pour toi ? (sic !)

      Eïnte.

    • Dis Eïnte, tu trouves pas que tu pousses un peu là ?

      Pour avoir vécu longtemps à l’étranger (et je te signale au fait que le sujet émane d’un Belge et non d’un Français donc il te sera un peu difficile de le taxer de lepénisme), je peux te dire que la BD Astérix est souvent vue, perçue et lue hors de nos frontières comme un symbole de l’irréductabilité d’un peuple face à l’oppression en général.

      C’est un symbole de résistance espiègle, intelligente, humaine, et persistante et non un plaidoyer au racisme ou au sectarisme.

      C’est une métaphore de la résistance "encore et toujours" à l’"envahisseur" ultralibéral.

      Que tu le veuilles ou non lorsque la France s’est opposée à l’invasion de l’Irak par les USA, ce symbole et cette métaphore ont été largement repris partout sur la planète.

      Libre à toi de réagir fortement à ce sujet, mais prends néanmoins en compte que tous ne sont pas forcément d’aussi ardents lecteurs assidus que toi des aventures du nabot blondinet, de son copain le chatain plantureux et de leur adorable compagnon canin.

      Le monde que nous voulons tous construire ici, je pense, est plus certainement exempt de violence, de sexisme, de sectarisme, de racisme que le monde dans lequel nous sommes immergés actuellement.

      Il me semble que, à l’image de ce combat contre la constitution, la meilleure méthode pour arriver à nos fins est et restera la pédagogie calme et sensée et non pas la passion revancharde et destructrice.

      La mysoginie que tu perçois à juste titre dans de nombreux albums des aventures d’Astérix doit être contrée par son explicitation basée sur les sources, la mise en évidence de son incongruité dans les aventures du héros, etc... et non par des charges et des amalgames dommageables à un vrai débat.

      Explique et tu seras entendu(e), agresse (même à juste titre) et tu verras les lecteurs se détourner de ton intervention avec le sentiment qu’il reste encore du chemin à parcourir.

    • Je te remercie, toi qui n’as pas de nom et qui as su comprendre mon message :

       le village gaulois c’est la métaphore de la résistance, résistance au politique, à l’occupation romaine mais aujourd’hui, bien sûr, c’est plutôt le village palestinien qui symbolise la résistance à l’occupation (israélienne dans ce cas). La résistance à l’occupation politique est la métaphore de la résistance à l’occupation du marché (le véritable objet de mon intervention) ; j’aimerais tellement que l’on résiste à la marchandisation de la moindre parcelle de notre vécu.
       le village planétaire fait référence à Mac Luhan et à la croyance "idiote" que grâce aux techniques de communication sophistiquées (internet etc) la communication deviendra transparente à l’échelle planétaire. Comme de bien entendu, cet échange-ci en est un flagrant démenti ! L’homogénéisation par la communication est une métaphore de l’homogénéisation par le marché (le véritable objet de mon intervention). Car homogénéité rime avec réduction, appauvrissement. Ah oui me direz-vous ? Qu’est-ce qu’on perd ?

      On perd le don, la gratuité, la générosité, la bienveillance, l’ouverture, la tolérance, la gentillesse, l’auto-dérision, l’ambivalence, l’imperfection, la faiblesse, le mystère, l’incertitude, l’humilité, l’émerveillement, l’irrationnel ... Bref, une richesse incroyable !

      Et la question fondamentale est la suivante :
       faudra-t-il se résoudre à n’être plus qu’ homo oeconomicus pour être à même de vivre ensemble à l’échelle planétaire ? Si tel est le cas alors, je rends mon tablier !

      Encore merci à toi l’inconnu et sans rancune Einte !

    • J’avais bien compris l’allusion à la lutte contre le capitalisme, merci ! Inutile de me prendre pour un âne, je sais lire. Mais je dis et maintiens que parler de la Gaulle contre le village planétaire (avec ou sans prendre comme parallèle Astérix) est la pire comparaison que l’on puisse faire avec notre NON ! Je dis, etr je maintiens que sortir une BD comme Astérix alors qu’on sait bien que "nos ancêtres les Gaullois" c’est du n’importe quoi et que parler en n’importe quelle époque de Gaulle et de Gaullois-es pour parler de la France et des Français-es est une analogie qui est chère à Le Pen mais qui ne se rapporte à aucune réalité historique de la France, vu que nous sommes toutes et tous des métisses millénaires. LaLier la France à la Gaulle, c’est brûler des étapes que seule une certaine flamme tricolore et nauséeuse pratique aujourd’hui.

      Parler de la Gaulle contre "le village planétaire" dans le contexte du referendum est de plus extrêmement dommageable au camp du NON, déjà accusé bien souvent de repli sur soi et de nationalisme !

      Si vous n’êtes pas capables de comprendre cela, alors on est foutu-es. Le Oui risque bien de se servir de cette comparaison contre nous, et le 29, il pourrait bien gagner à cause de ce type de comparaisons aussi craignos et scandaleux que déplacé.

      D’autre part, je n’ai pas de permission à demander pour être scandalisé. Si quelque chose m’offusque, je n’ai pas à demander l’autorisation de m’en offusquer.

      Au lieu d’essayer de me faire taire, au lieu d’essayer de vous attaquer à la forme de ma réaction, vous feriez peut-être bien d’en comprendre le fond ! Et de réfléchir à ce qu’une telle comparaison France/Gaulle implique.

      Eïnte.

    • 1. La Gaule avec un seul "L", stp, Einte. Sinon c’est le père Charles qui est mis en cause (et au féminin, qui plus est !)...
      2. Les albums d’Asterix auxquels vous faites référence n’ont rien à voir avec le génial Goscinny...
      :D

      tschüss à tous

      brunz

    • Désolé pour la faute d’orthographe.

      Cela dit, le fait de mettre au féminin n’est pas dégradant. Donc je ne vois pas pourquoi "et au féminin, qui plus est !"

      Le "génial Goscinny", comme tu dit a créé Asterix avec Uderzo et a enfermé les femmes entre la boniche (Bonemine), les piplettes et l’objet sexuel (Afalbala). Et ça, c’est depuis le début.

    • Quant à la démarche chauvine, elle est aussi dans Astérix depuis le début

      Eïnte (le post précédent est aussi de moi)

    • Chère Einte,

      je tiens à te rassurer : ce "et au féminin, qui plus est !" se voulait exclusivement ironique vis à vis de votre impétuosité sur un discours somme toute assez léger... :D

      Quant à Goscinny, je pense, au vu des nombreux messages positifs qu’il a su véhiculer dans une oeuvre aussi riche que populaire (dans le sens le plus noble du terme...), qu’on peut lui pardonner ces petits zests de chauvinisme et mysoginie qu’il glissait effectivement ça et là...

      Voltaire classait l’homme noir en dessous du singe, Céline a laissé des écrits violemment antisémites ; mais ce ne sont pas ces aspects exécrables qu’heureusement l’histoire retiendra d’eux...

      Brunz

      Astérix et le voyage au bout de Candide