Accueil > Les forgerons de la SBFM ont une longue tradition de lutte ouvrière !

Les forgerons de la SBFM ont une longue tradition de lutte ouvrière !

Publie le lundi 24 novembre 2008 par Open-Publishing

La fonderie SBFM vit-elle ses dernières heures ?

La crise du secteur automobile fragilise encore plus l’entreprise de Caudan. Le 8 décembre, les salariés seront en chômage économique partiel pour quatre semaines.

Verra-t-on la deuxième fin des forges d’Hennebont dans les jours ou les mois qui viennent ? La santé économique de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM) de Kerpont est au plus mal. Depuis 2003, si l’on additionne les pertes successives, le trou dépasse les 30 millions d’euros. La fonderie, créée en 1966 après la fermeture des Forges d’Hennebont, a compté plus de 1 200 salariés dans les années 1990. Aujourd’hui, le groupe italien Zen emploie 560 personnes à la SBFM, dont près de 500 à la production.

Le 8 décembre, les salariés seront en chômage économique partiel pour quatre semaines. La dernière semaine du mois d’octobre a été chaude : les salariés en grève ont bloqué l’usine. « La direction veut faire un plan social et supprimer le tiers ou la moitié des effectifs » annonçaient les syndicalistes le 27 octobre. Dans la semaine, la direction annonçait du chômage économique mais démentait tout plan social.

La conjoncture catastrophique chez les constructeurs automobiles va-t-elle précipiter une fin évoquée à voix basse ? Jeudi 20 novembre, un comité d’établissement s’est tenu, suivi d’assemblées générales des salariés. Mercredi 26 novembre, un comité d’entreprise extraordinaire se réunira dans tous les sites du groupe Zen en France. L’actionnaire Florindo Garro serait présent ce jour-là à Lorient. Alors que Renault (client de 64 % de la production de la fonderie) et PSA (17 %) plongent, le spectre d’un plan social à la SBFM ressurgit.

« Au milieu d’un champ de mines »

Hier vendredi, Giovanni Galeazzi, représentant de l’actionnaire italien Garro, ne souhaitait pas s’exprimer sur le sujet. Y a-t-il des licenciements à venir ? « Franchement, nous ne préférons pas nous exprimer dans un contexte de crise automobile très difficile. Nous évaluons des options. » Chez les salariés, on sent bien que l’étau se resserre. « La SBFM avait déjà de gros problèmes structurels. Nous ne sommes pas sur une île déserte au milieu d’un champ de mines. L’inquiétude d’hier s’amplifie », grince Pierre le Ménahès, délégué syndical CGT.

Une chose est sûre : la résistance syndicale des salariés de la SBFM n’a pas d’équivalent en Morbihan. Le blocus de l’entreprise fin octobre rappelle que les forgerons ont une longue tradition de lutte ouvrière. C’est aussi ce que les pouvoirs publics et la direction du groupe Zen doivent mesurer. Depuis un mois, Luc Brami, consultant spécialisé dans les restructurations d’entreprises, travaille avec la direction des ressources humaines de la fonderie de Kerpont.

Christian GOUEROU.

Ouest-France

http://www.cgt56.com/spip.php?article235