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Liban : qui arrêtera la barbarie israélienne ?
Publie le vendredi 4 août 2006 par Open-Publishing3 commentaires
Alors que le nombre de pays qui réprouvent la guerre contre le Liban ne cesse d’augmenter, le cabinet restreint israélien envisage de l’amplifier.
Au 20ème jour de l’agression israélienne contre le Liban, un cabinet restreint devait discuter d’une éventuelle amplification des opérations terrestres contre le Hezbollah et des dizaines de milliers de réservistes étaient à l’entraînement.
Au cours du week-end dernier, le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, avait, dans ce sens, confié à Condoleezza Rice que l’armée israélienne avait encore besoin de 10 à 14 jours pour mener à bien ses objectifs. Pour sa part, le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a indiqué lundi devant la Knesset (Parlement) qu’Israël ne pourrait pas accepter un cessez-le-feu immédiat, ajoutant que l’armée israélienne pourrait étendre son offensive contre le Hezbollah. Washington semble néanmoins commencer à s’impatienter. A preuve, c’est le département d’Etat américain qui a annoncé la suspension des raids aériens israéliens pour 48 heures et c’est la secrétaire d’Etat américaine aui a souhaité, lundi, que le Conseil de sécurité des Nations unies adopte cette semaine une résolution sur le Liban permettant un cessez-le-feu associé à un "règlement durable" du conflit. Les Etats-Unis refusent cependant toujours un cessez-le-feu immédiat, réclamé par de nombreux pays.
Est-ce cela qui a encouragé l’aviation israélienne à intervenir lundi pour soutenir les troupes au sol, engagées dans d’âpres combats avec le Hezbollah pour le contrôle d’une colline libanaise près de la frontière ?
Dépassée par l’ampleur de la résistance libanaise et toujours soucieuse d’épargner la vie de ses hommes, Tsahal continue, en effet, à privilégier la méthode du pilonnage aérien. Résultat : ce sont d’abord les civils qui meurent par centaines et c’est le Liban qui continue à souffrir le martyre. Depuis le 12 juillet, il est à feu et à sang et il ne se passe pas un jour sans que la liste des victimes ne s’allonge de quelques dizaines de personnes, toutes civiles. En vingt jours, l’armée israélienne a, en effet, ravagé le pays, démoli ses infrastructures, assassiné ses femmes, ses vieillards et ses enfants, mais elle n’a tué que fort peu de militants du Hezbollah. A croire que la guerre qu’elle mène vise des objectifs autres que ceux qu’elle déclare officiellement.
Selon des observateurs, cette nouvelle agression contre le Liban rappelle l’une des phases d’un plan stratégique élaboré en 1996 par l’extrême droite américaine et exposée dans le document intitulé « A Clean Break » (une rupture nette), soumis au Premier ministre israélien d’alors ; en l’occurrence Benjamin Netanyahu.
Cette stratégie visait à rompre avec le processus de paix d’Oslo et de fournir à Israël la possibilité d’étendre, une fois pour toute, son empire loin au-delà de ses frontières. Le document parlait déjà du changement de régime en Irak comme but stratégique important pour Israël. C’est désormais chose faite.
Dans la phase II du plan, sont visés le Liban, la Syrie et l’Iran. Il s’agissait de chasser la Syrie du Liban. C’est aussi chose faite.
Ensuite, dit le document, Israël pourra compter sur l’approbation américaine quand il « attaquera le Hezbollah le long de sa frontière nord et désignerait ensuite la Syrie et l’Iran comme les véritables responsables ». C’est ce qui se passe actuellement.
A part la mort et la désolation, vers où pareille aventure peut-elle mener. Au vu des enseignements de l’histoire récente, on peut présager d’ores et déjà un renforcement du sentiment anti-israélien au sein du monde arabe et d’une montée des radicalismes dans la région.
C’est en effet Israël qui a créé ses pires ennemis. N’est-ce pas sa politique qui a induit l’émergence du Hamas et son occupation du Liban qui a conduit vers le renforcement du Hezbollah ? Les terribles bombardements en cours auront probablement des résultats similaires. Entre autres victimes qu’ils feront : la paix figure en bonne place.
Messages
1. > Liban : qui arrêtera la barbarie israélienne ? , 4 août 2006, 12:14
Michel Aoun : « Les soldats français ne seraient pas les bienvenus »
(...)
Le FIGARO. – Soutenez-vous le déploiement d’une force multinationale pour mettre un terme aux violences entre le Liban et Israël ?
Michel AOUN. – J’y suis totalement opposé. Cette force ne stabilisera rien du tout, elle va au contraire déclencher une nouvelle guerre. Ce sera une force d’occupation pour faire la guerre au Hezbollah et pour assurer la sécurité d’Israël. Mais le Hezbollah ne se laissera pas faire. C’est pourquoi les Français ne veulent pas en faire partie (sans accord politique préalable, NDLR). Ils se souviennent de l’attentat meurtrier contre leurs troupes en 1983 à Beyrouth. Je ne veux pas de forces étrangères au Liban. Des soldats français sont les bienvenus en tant qu’observateurs dans la Finul (la Force intérimaire des Nations unies au Liban). Ils font du tourisme, c’est bon pour l’économie. Mais nous n’en voulons pas en tant que force de dissuasion. Pourquoi voulez-vous remplacer Israël dans sa guerre contre le Hezbollah ?
(...)
http://www.lefigaro.fr/liban/200608...
2. > Liban : qui arrêtera la barbarie israélienne ? , 4 août 2006, 18:00
""Liban : qui arrêtera la barbarie israélienne ?""... Mais les USA, si la communauté internationale le leur demande... Mais... en échange de quoi ? Parce que les USA ne font rien gratos.
3. > Liban : qui arrêtera la barbarie israélienne ? , 5 août 2006, 13:34
Très bon article.
L’ONU est morte, il faut vite en sortir et prendre des initiatives nationales ou mieux, européennes. Je suis en effet sidéré de voir que ce sont les Israéliens qui "gèrent " et contrôlent l’arrivée des navires civils ou militaires qui entrent dans les ports libanais soit pour évacuer des civils soit apporter de l’aide humanitaire. Si nous avions vraiement envie de protéger, nous ferions accompagner les navires par des bâtiments militaires lourdement armés et encadrés par des avions de chasse : quel serait alors le comportement des iraéliens si ce n’est de laisser passer les convois. Ce n’est pas difficile à faire, cela demande juste un peu de courage politique.