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Libération de Julien. Tout continue.

Publie le vendredi 29 mai 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

27 mai, 23h.

Libération de Julien. Tout continue.

Ca y est. Les journalistes annoncent la libération de Julien Coupat. En insistant sur la clémence du parquet, qui ne s’y opposera pas, cette fois. Qui déclare que la détention n’est plus justifiée. Fiction d’un antiterrorisme raisonnable, juste, mesuré.

Dans les dépêches de presse on rappelle que c’est bientôt l’anniversaire de Julien. Comme s’il s’agissait d’un cadeau. Il faudrait donc que l’on soit heureux, que l’on sable le champagne, que l’on crie à la victoire. C’est ça qui est magnifique : on maintient envers et contre tout quelqu’un en détention pendant 6 mois, et parce que, soudain, sans aucune explication, on le libère, il faudrait que l’on soit content, que l’on remercie la justice d’être si juste, et les juges d’être si cléments.

Non, le sentiment qui domine c’est toujours et encore de la colère. Pour l’incarcération de Julien, et des autres. Pour les arrestations en pleine rue, qu’ils se permettent encore. Pour les gardes-à-vues de 96h, devenues systématiques. Pour ce con de Jean-Marc, simple flic à la SDAT.
Donc il n’est pas question de s’arrêter là.

Avec l’affaire de Tarnac, le pouvoir a tenté un coup : user de ses dispositifs d’exception, policiers et juridiques, sans honte, tout en le faisant savoir au plus grand nombre. Ce qui a été tenté, c’est la banalisation des dispositifs antiterroristes. Dans l’état actuel des choses on peut dire qu’il n’a pas réussit. Mais il n’a pas encore échoué. L’enjeu, outre que cette affaire cesse une bonne fois pour toute, c’est de mettre à mal, pour longtemps, les mesures antiterroristes.

L’autre chose qui a été révélée par cette affaire, c’est l’existence de formes de contestation diffuses, d’une politique radicale qui se déroule hors des partis et des syndicats, et sa tentative de captation sous le terme "anarchoautonome" ou "ultragauche". Ce qui s’est fait jour, pour faire vite, c’est l’existence d’une jeunesse qui souhaite la fin de cette société. Et cela non plus ça ne s’arrêtera pas.

Avec la libération de Julien tout continue. Les comités de soutien devraient annoncer de nouvelles initiatives très prochainement.

http://soutien11novembre.org/

Messages

  • "L’autre chose qui a été révélée par cette affaire, c’est l’existence de formes de contestation diffuses, d’une politique radicale qui se déroule hors des partis et des syndicats, et sa tentative de captation sous le terme "anarchoautonome" ou "ultragauche". Ce qui s’est fait jour, pour faire vite, c’est l’existence d’une jeunesse qui souhaite la fin de cette société. Et cela non plus ça ne s’arrêtera pas." Cette affirmation est, du point de vue historique, fausse. Ces "formes de contestation diffuses" existaient bien avant "cette affaire" et continueront d’exister loin des médias ou des comités de soutien aux inculpés du 11 nov ( qui sont très liés au bobo-communisme en vogue ). Ne révisez pas trop l’histoire. Cela n’est jamais un bon calcul sur le plan de la pratique...

  • N’empêche que j’aurais bien voulu voir sa tête, moi, à ce jeune poète certainement très mignon, suintant l’innocence adolescente à travers ses belles lignes écrites dans le monde, la douce candeur de la révolte juvénile à l’age du cynisme et de la résignation, la volonté de bien faire, de rendre une copie propre et sans ratures à des journalistes vendus au système, cette belle ambition de tendre la joue pour que maman MAM lui fasse une bise et le relache juste après... "mon petit bébé, j’ai été sévère avec toi, je t’ai mis une fessée, tu m’as traité de mauvaise mère dans le monde, mais je te pardonne, tu vois, je te libère, mon air sévère vous émoustille, je le sais , vous les anarcho-autonome, on se donne rendez-vous pour une petite partouze !", auraient-ils pu chanter en choeur, tous ces complices de l’aliénation spectaculaire, saboteurs de pacotille, vrais moulins à vent du système !

    • Si cette libération pouvait servir de tremplin à l’insurrection...Mais quoi ? Un rassemblement aux Halles, jour de la fête de la musique, avec pour espoir de prendre langue avec la plèbe des banlieues, afin d’opérer la jonction miraculeuse entre un néo-blanquisme et un prolétariat atomisé ( à l’instar de ce brave Fourier qui attendit sa vie durant la venue d’un mécène, son messie à lui )...Que peut-on espérer ? Il y a tout un travail de quartier, de vie commune, de partage des conditions sociales d’existence qui n’a même pas encore été envisagé par les auteurs de "Tout continue". Camarades, croyez-vous pouvoir être reconnus comme des alliés, des frêres et des soeurs, par ceux qui n’ont pas les soutiens financiers, économiques, familiaux dont vous disposez ? Vous savez bien que le discours, l’idéologie, sont des médiations risquées, qui masquent les véritables intérêts. Quels points communs entre des bourgeois communistes, assurés de leurs droits et de leurs protections à chaque étape de leur vie, bénéficiant de réseaux de soutiens économiques et politiques assurés par le patrimoine, la propriété privée, l’origine sociale, et des prolétaires démunis de tout, qui doivent se battre pour tout, jusqu’à la fin ? Quelle situation commune sur ce champ de bataille, où certains sont plus protégés que d’autres ? Camarades, n’éludez plus la question, elle est cruciale pour tous les communistes sincères.