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Lozès : Borloo étouffe "un scandale écologique majeur" (témoignages radio)

Publie le jeudi 6 décembre 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

de Chloé Leprince

 Le président du Cran abandonne sa mission en Martinique suite à des pressions sur le dossier du pesticide chlordécone.

 Patrick Lozès, le président du Cran, démissionne de la mission qui lui avait été confiée fin octobre par Jean-Louis Borloo en Martinique. Il accuse le ministère de l’Environnement d’avoir fait pression sur lui pour étouffer un "scandale écologique majeur".

 C’est pour sa connaissance du terrain et ses réseaux aux Antilles que le président du Conseil représentatif des associations noires avait été approché par l’équipe de Jean-Louis Borloo. Le 30 octobre, il reçoit officiellement pour mission de dresser l’état des lieux environnemental de la Martinique après le passage du cyclone Dean, qui a balayé l’île et ravagé une bonne partie des bananneraies sur place, en août 2007.

 Mais Patrick Lozès affirme que le ministère lui a très vite demandé de communiquer allègrement sur l’avancement de ses travaux... sauf sur une question : le chlordécone.

 Ce pesticide hautement toxique, destiné à l’élimination des coléoptères, a été utilisé dans les bananeraies jusqu’au milieu des années 1990 :

 Le président du Cran argue avoir toujours alerté Jean-Louis Borloo sur l’importance de cet enjeu sur une île où "12700 personnes seraient encore à risque aujourd’hui" :

"Le sol est encore contaminé, ainsi que de très nombreux aliments. La population continue donc à être contaminée."

 De retour d’une mission dans les Antilles, le Pr Dominique Belpomme, cancérologue, avait déjà alerté l’opinion, en septembre dernier, au sujet du chlordécone. Parlant d’un "vrai désastre sanitaire", il rappelait alors que le produit cancérogène avait été interdit aux Etats-Unis dès 1976 du fait de sa dangerosité.

 Dans ce rapport qui a fait polémique dans la communauté scientifique, Dominique Belpomme avait décrit la pollution des sources, des fruits et des légumes-racines, tout en précisant que l’effet du produit s’arrêtait à la peau des bananes. D’autres scientifiques taxant Dominique Belpomme d’alarmisme, plusieurs études sont en fait en cours pour déterminer les seuils au-delà desquels le chlordécone est réellement dangereux.

 Aujourd’hui, Patrick Lozès affirme que, si on lui a demandé de mettre cette question sous le tapis, c’est bien parce que la production de bananes est un enjeu économiquement ultra sensible en Martinique depuis le passage du cyclone :

 Le 30 novembre, il a envoyé sa lettre de démission au cabinet Borloo.

- http://www.rue89.com/2007/12/06/loz...

Messages

  • Borloo n’étouffera rien du tout, car P. Lozès fait bien de démissionner suite au rapport du cancérologue Belpomme.

    Ainsi, les responsabilités sont mises à jour et les antillais peuvent avec conviction engager des poursuites contre l’Etat qui n’a pas voulu porter assistance à personne en danger de mort ! C’est la même histoire avec le nuage de Tchernobyl, ou le dossier de l’amiante !

    Puisque l’Etat, enfin le gouvernement et son président veulent préserver leurs intérêts, à nous de vouloir la même chose pour nous. Alors, j’espère que la Justice sera saisie très rapidement, car c’est trop grave de faire passer des intérêts financiers avant ceux relevant de la santé publique !

    Borloo démission !

    • c’est trop grave de faire passer des intérêts financiers avant ceux relevant de la santé publique !

      moi aussi j’espère que cela vas éclater, mais de tout temps ils font tous passer l’intérêt financier, avant la santé publique, malheureusement,

      et encore pire maintenant. nous ne représentons que des chiffres, pour eux .

      l’humain ils ne connaissent pas.

      A croire que l’ont ne viens pas de la même planète.

      LOLITA

    • Tu as raison Lolita, c’est d’ailleurs ce que j’essaie de faire passer comme idée concernant le démantèlement des centrales nucléaires , surtout ici en Bretagne à Brennilis. Malheureusement je constate que peu de visiteurs de Bella Ciao, semblent etre inquiets de cette situation.

      Non pas que je te compte dans ces visiteurs, mais qu’en penses tu ?

      PS, comment faire pour cadrer des répliques en grisés ?

      Skapad.

    • oui tu as raison Skapad., ont a l’impression que pas mal de monde ne réagit pas vraiment. Ont ce mobilise le temps d’un message, et après cela retombe, cela manque d’union et d’unité.

      Je trouve que ce texte représente bien la situation actuel .

       La Guerre des Moutons

      Par Ehim (ehim.over-blog.com) 15/11/2007

       N’est-il pas affligeant de voir dans les médias complaisants à l’égard du pouvoir, c’est-à-dire presque tous, une avalanche de témoignages de moutons qui, non contents d’être livrés aux prédateurs qui les dévorent et de se faire tondre par leurs bergers, ne trouvent rien de mieux que de critiquer les seuls qui ont le courage de se défendre.

       Après s’être fait sucrer leurs retraites sans réagir par Fillon il y a quelques années, et bien qu’ils passent leur temps à pleurnicher sur la baisse, mois après mois, de leur pouvoir d’achat, qu’ils voient l’argent de leurs impôts distribué aux contribuables les plus riches du pays, ces esclaves s’en prennent à ceux qui, au lieu de se laisser plumer comme des pigeons, ont le courage de résister.

       Mais où en est donc ce peuple d’avachis prêts à tout accepter pourvu qu’on leur organise une coupe du monde de foot de temps en temps, qu’on leur laisse de quoi s’acheter un 4x4 d’occasion,

       un écran plasma fabriqué en Chine par des esclaves moins payés qu’eux, des fringues "

       de marque " fabriquées en Inde par des gamins qui bossent 16 heures par jour, et surtout de belles vacances organisées en troupeaux pour aller jouer les riches dans les pays pauvres ?

       Pendant ce temps-là, leurs parlementaires se paient des retraites de luxe où chaque année de cotisation compte double, leur président s’augmente de 206%, et leurs enfants étudiants, aussi veules et minables qu’eux, applaudissent quand les CRS chargent ceux qui bloquent les facs.

       Triste destin pour un peuple qui, le 4 août 1789, avait eu le courage de se débarrasser de ceux qui prétendaient ne justifier leurs privilèges que par leur hérédité.

       http://ehim.over-blog.com

      Alors tu est breton !!!! moi aussi mais je vis en région parisienne, je viens régulièrement sur Brest.

      Kénavo

      lolita

    • Le droit de propriété doit être subordonné au droit à la vie. D’ailleurs ce fut institutionnel sous la constitution de l’an 2.

    • Merci à toi Lolita, texte explicite, peut etre à un de ces quatre dans la cité du Ponant

      Tit Zef , et à Lambé, Skapad.

  • Festival du film écologique : le jury lycéen manipulé
    mardi 4 décembre 2007 à 21:32, par bombix (l’Agitateur)

    Lors du dernier Festival international du Film Écologique qui s’est tenu à Bourges en octobre dernier, l’intervention d’un collaborateur du Maire de Bourges a réorienté le choix du jury composé de jeunes lycéens. OGM, Enjeu planétaire de Catherine Berthillier n’a pas eu l’heur de plaire aux organisateurs. Le sujet abordé était sans doute un peu trop sulfureux. Une grossière manipulation qui prouve combien à Bourges on se moque des jeunes, du cinéma ... et de l’écologie !

    Festival du film écologique : le jury lycéen manipulé
    OGM, Enjeu planétaire, un film qui dérange

    Le Festival international du Film Écologique, troisième du nom, s’est tenu cette année à Bourges du 04 au 07 octobre 2007. Organisé par « l’agence culturelle » de Bourges, à l’initiative du maire et ancien ministre Serge Lepeltier, il mettait en lice une trentaine de productions – documentaires, reportages et fictions – sous la présidence d’Allain Bougrain-Dubourg, célèbre animateur de télé et protecteur des petits oiseaux.

    En réalité, il y avait au sein du festival deux jurys. Un jury de professionnels, et un « jury de jeunes », composé de neufs lycéens et lycéennes, scolarisé(e)s à Bourges et à Vierzon.

    À la suite d’un visionnage marathon (voir une trentaine de film en trois jours en prenant des notes pour justifier des choix n’est pas de tout repos), les jeunes ont retenu le film de Catherine Berthillier, OGM, Enjeu planétaire. Mais, apparemment, ce choix s’avérait délicat pour les organisateurs du festival. Les motifs de cet embarras se laissent deviner à la lecture de la fiche de présentation du film : « Les premières cultures d’OGM sont apparues en 1994. peut-on y lire. Elles se sont depuis largement répandues aux Etats-Unis, au Canada et en Amérique Latine. L’Europe en revanche fit de la résistance, tant au niveau des institutions que des opinions publiques. Alors, combat d’arrière-garde des passéistes contre les novateurs ? Ou bien, politique du fait accompli par les firmes de biotechnologies profitant du vide juridique et de la carence des Etats à se saisir du problème ? Une chose est sûre : aucun principe de précaution ne semble avoir guidé jusqu’ici la mise en culture de produits faisant pourtant franchir de façon irréversible la barrière des espèces, avec des conséquences inconnues pour l’environnement naturel comme pour la santé humaine. »

    Pas « politiquement correct », en raison surtout des questions qu’il pose sur le rôle des U.S.A. dans la promotion, la fabrication et la diffusion des semences OGM, mais très bien réalisé, et traitant d’un sujet qui « interpelle », le film de Catherine Berthillier a séduit le jury des jeunes cinéphiles.

    Pour sortir d’une situation qui risquait d’irriter le petit roi de Bourges, à quelques encablures du Grenelle de l’environnement et alors que Sarkozy, à peu près à la même période, s’employait à faire les yeux doux à l’Oncle Sam, Michel Pobeau est donc intervenu pendant les délibérations pour réorienter le choix des jeunes.

    Très finement. D’abord il les a rassurés en leur confirmant qu’ils avaient fait un très bon choix. Ce film était assurément bon, très bon, si bon que le jury professionnel lui-même avait jeté son dévolu dessus ! Justement, il aurait été dommage de récompenser deux fois le même film, et d’oublier d’autres oeuvres qui pouvaient aussi retenir l’attention pour leurs qualités. Il a donc été demandé aux jeunes, naïfs, de sélectionner le second film sur la liste de leur choix, attendu que le premier se trouverait déjà sur le podium.

    Vint la cérémonie de proclamation des résultats au cours de laquelle OGM, enjeu planétaire ne reçut ... aucun prix.

    Catherine Berthillier a perdu l’occasion de voir son travail et celui de son équipe récompensé, pour des motifs qui, à l’évidence, ne relèvent en aucune manière de l’art cinématographique.

    Les lycéen(ne)s jurèrent quant à eux, mais un peu tard, qu’on ne les y reprendrait plus.